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férences, spectacles, sermons, théâtres. Tenus à un effort d'attention assez grand, ils perdent bien quelques mots, font répéter, mais peuvent encore vivre de la vie commune et remplir la plupart des emplois publics.

Deurième degré. Ici prennent place les patients qui n'entendent plus la conversation générale et ne peuvent s'entretenir qu'en tête-à-tête. Les réunions, spectacles, sont dépourvus d'intérêts pour eux, et ils y renoncent d'eux-mêmes. Parfois, cependant, ils peuvent entendre la musique. Ils ne sont aptes à remplir que des emplois engageant faiblement leur responsabilité.

Troisième degré. Sont rangés dans cette catégorie les sourds qui n'entendent la conversation qu'à voix haute ou criée, au voisinage du conduit. Ces patients sont inaptes à tout emploi public.

Quatrième degré. — Ici sont réunis tous les sourds chez lesquels la ruine de l'appareil est complète. Ces sujets sont obligés de recourir à l'écriture ou à la mimique pour s'entretenir avec leurs semblables.

Molinié fait remarquer que cette classification n'est pas absolument arbitraire ou artificielle, mais qu'elle répond à des types courants bien caractérisés et en quelque sorte à des étapes de la surdité. De plus, on peut apprécier les états intermédiaires entre ces divers types, en disant qu'ils sont supérieurs ou inférieurs à tel ou tel degré, de telle sorte que l'on peut créer un plus grand nombre de classes établies. Malgré leur absence de rigueur, les indications fournies par ce mode de classement des surdités permettraient, s'il était adopté, de se faire une idée tout au moins approximative de la surdité des sujets examinés, ce qui est impossible avec les moyens d'appréciation usités à l'heure actuelle.

F. CHAVANNE (Lyon). Détermination de la limite supérieure de l'audition par conduction aérienne et osseuse au moyen du monocorde de Struycken. Le monocorde construit récemment sur des indications de Struycken est actuellement l'instrument le meilleur pour la détermination de la limite supérieure de l'audition par conduction aérienne. Il permet, en outre, l'estimation de la limite supérieure par voie osseuse; car, contrairement aux notions classiques, les sons de la limite supérieure sont parfaitement perçus par conduction osseuse. Normalement la limite supérieure osseuse est toujours plus élevée que la limite aérienne. Dans la sclérose au début, on trouve une limite élevée pour les deux conductions, mais surtout pour la conduction osseuse.

KOENIG (Paris). Le ferment lactique en rhinologie.

L'auteur se sert du pulvilactéol de Boucard, insufflé dans le nez ou prisé par le malade dans les cas de coryza simple au début et d'ozène. Le coryza aigu est souvent coupé, et dans l'ozène les croûtes et l'odeur disparaissent rapidement sans cependant guérir l'affection.

RAOULY (Nancy). Rééducation de l'ouïe par le procédé de Zünd-Burguet. L'auteur rapporte 6 cas d'otosclérose notablement améliorés par la rééducation au moyen du procédé de ZündBurguet. Ces malades ont suivi cinquante séances de rééducation. Ce procédé comporte : 4o la rééducation proprement dite des sons allant de la première à la cinquième octave et que l'on peut graduer à volonté; 2o l'excitation de la sensibilité tactile provoquée par le passage de courants induits dans le circuit microphonique. La durée des séances varie de cinq à dix minutes suivant l'état nerveux du malade et l'intensité du son donné. Le passage du courant induit provoque une sensation de chatouillement dans l'oreille. Cette sensation n'est pas perçue dans les premières séances, surtout chez les scléreux âgés. Ceux-ci éprouvent d'abord une sensation de vibration intense, qui fait place au vrai chatouillement vers la dixième ou la quinzième séance environ.

De l'étude de ces faits on peut déduire que la réduction par le procédé de Zünd-Burguet produit: 4° la mobilisation et le montage de l'appareil de transmission; 2o l'excitation du système nerveux de l'appareil auditif. En effet les malades perçoivent souvent, entre les séances, des bruits de craquement dans les oreilles, parfois des bourdonnements.

L'excitation du système nerveux porte sur l'appareil de réception auditif, sur le système nerveux sensitif et sur le système vasomoteur. Les sons redeviennent perceptibles progressivement. La sensation de chatouillement réapparaît peu à peu. Enfin, après chaque séance, les malades éprouvent une sensation de chaleur dans toute la tête.

Les améliorations constatées chez les malades continuent à se manifester même lorsque le traitement est terminé, et Helsmortel (d'Anvers) a pu constater la persistance de ces améliorations chez des malades rééduqués un an auparavant.

ROURE (Valence.)

Quelques considérations sur la méthode Zünd-Burguet pour le traitement de certaines surdités. — La kinésithérapie de l'oreille doit être constituée par des vibrations de faible amplitude; le massage par des vibrations sonores est le mieux approprié aux fonctions du tympan.

L'emploi des sons composés pour la rééducation de l'oreille caractérise la méthode de Zünd-Burguet; c'est elle qui convient le mieux à nos oreilles, constamment appelées à interpréter des sons complexes et hétérogènes.

Les indications de cette méthode sont les olites adhésives, les otites suppurées guéries et l'otosclérose. L'auteur relate un certain nombre d'observations dans lesquelles les améliorations auditives constatées sont de beaucoup supérieures à ce que les méthodes employées jusqu'ici auraient pu permettre d'obtenir.

Cette méthode encore jeune mérite l'attention des auristes, car, telle qu'elle est, elle est infiniment supérieure aux traitements actuels des otites adhésives et constitue une véritable conquête vis-à-vis de la sclérose.

CHAVANNE. Je crois traduire la pensée de plusieurs de mes collègues en constatant que l'on reste un peu sceptique en présence de toute promesse de faire entendre les sourds. On se demande si le nouveau traitement proposé n'a pas pour simple résultat de faire revenir du domaine de l'inconscient le degré d'audition que tout sourd y laisse à force de mal entendre. Comme, d'autre part, chacun de nous ne demande qu'à être convaincu, il serait désirable que l'inventeur de l'instrument veuille nous en faire une démonstration.

JACQUES. Il est un autre point qui mérite l'attention dans le procédé de Zund-Burguet : l'appareil agit, de l'aveu de son auteur, en congestionnant l'oreille. Nous savons tous que les modifications circulatoires provoquées par une cause spontanée accidentelle peuvent amener une amélioration fonctionnelle: mais cette amélioration est toute temporaire et généralement suivie d'une réaction fâcheuse. Il faudrait être renseigné sur l'évolution ultérieure de la surdité chez les rééduqués.

Luc. Chez deux des trois malades améliorés par Raoult, ia rééducation fut commencée après une aggravation de la surdité consécutive à des détonations. Il me semble qu'il y a lieu de se demander si, chez ces malades, il ne s'agissait pas d'un simple trouble fonctionnel qui était destiné à une rétrogression spontanée, indépendamment de toute rééducation.

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BONAIN. - Il me semble qu'il est inexact de parler ici de rééducation de l'ouïe, car le meilleur mode de rééducation de cet organ devrait être la parole. Or des sourds à qui on hurle du matin au soir dans l'oreille ne rééduquent pas leur oreille. Si les résultats

annoncés sont exacts, l'on doit les expliquer par un autre mode d'action de l'appareil de Zünd-Burguet.

CONSTANTIN Marseille).

Technique de l'examen auditif dans la première enfance et dans la première partie de la deuxième enfance. La plupart des sourds-muets ne sont pas nés sourds, et il résulte des recherches qui ont été faites que le nombre des sourds-muets congénitaux est très inférieur à celui des sourdsmuets dont la mutité résulte d'une surdité acquise dans l'extrême jeunesse; c'est pourquoi l'auteur recherche, par une technique qu'il indique dans son travail, si l'enfant entend bien, s'il entend bien mais sans pouvoir préciser le degré acoumétrique, s'il n'entend pas du tout.

TRÉTROP (Anvers). Du traitement conservateur des suppurations chroniques de l'oreille moyenne avec ou sans lésions de la paroi labyrinthique. Trétrop constate dans ses statistiques de ces dix dernières années que les grandes interventions qu'il a dù faire ne dépassent pas 5 p. 100 des cas traités et, dans certaines séries, tombent en dessous de 2 p. 400; aussi estime-t-il que le traitement mérite de retenir l'attention. Scheibbe et Siebenmann en Allemagne ont eu des résultats analogues.

L'asepsie et l'antisepsie et des médicaments modificateurs en pansements locaux peuvent guérir de vieilles otorrhées remontant à dix, quinze et même vingt ans. Les caries localisées du labyrinthe ne sont pas exclues de ces résultats favorables; l'auteur en a publié des exemples.

Trétrop préconise surtout les médicaments vecteurs d'oxygène : perhydrol, pergénol, perborates alcalins, peroxyde de zinc; l'oxygène crée une chimiotaxie positive et augmente la vitalité des tissus; parmi les antiseptiques, les sels mercuriaux, la formaline et son dérivé l'aniodol, les sels d'argent et notamment les sels organiques protargol, argyrol, etc., les acides chromique, borique, lactique, pierique, trichloracétique; l'iode, médicaments ayant chacun leurs indications, qui s'apprennent par l'expérience.

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BRINDEL (Bordeaux). Sur une forme spéciale d'infection mastoïdienne dans les otorrhées chroniques infantiles : « mastoïditis nigra ». - De son travail basé sur 16 observations parmi 1 200 opérés, l'auteur émet les conclusions suivantes :

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1° existe des infections chroniques de l'apophyse mastoïde caractérisées par une cellulite diffuse à coloration noirâtre qu'il dénomme mastoïditis nigra;

2o Cette affection est particulière à l'enfance et se rencontre à peu près exclusivement dans les vieilles otorrhées fétides;

3o La coloration noirâtre n'exclut pas les autres lésions qu'on est habitué de rencontrer dans les vieilles otorrhées;

4o La mastoiditis nigra est une cellulite diffuse nécessitant presque toujours un évidement complet de la mastoïde;

5o Les suites opératoires n'offrent rien de spécial;

6o Dans les années qui suivent la guérison, on rencontre parfois la formation, à la surface de la cavité évidée, de bulles noirâtres dues au décollement d'une pellicule épidermique par un liquide de coloration noirâtre;

7° La pathogénie de cette affection est encore inconnue, un seul ensemencement ayant été pratiqué, d'ailleurs sans résultat, avec du tissu morbide recueilli au cours d'une opération.

BOURGUET (Toulouse). Voie d'accès vers le sinus caverneux. Après avoir parlé de la méthode de Voss, de Luc, de Tavernier, l'auteur montre, à l'aide de dessins, que la meilleure voie pour aborder le sinus caverneux est celle qu'il préconise, et qui consiste, après une incision paranasale, à faire sauter la branche montante du maxillaire supérieur, toute la paroi interne de l'orbite avec l'ethmoïde correspondant à une partie de la cloison nasale, et après avoir pénétré dans le sinus sphénoïdial enlever avec le ciseau la paroi interne du sinus caverneux.

C'est une voie directe qui donne beaucoup de jour et ne défigure pas le malade.

F. CHAVANNE (Lyon). - Abcès rétro-auriculaire consécutif à un furoncle du conduit chez un malade opéré antérieurement de mastoïdite. Observation d'un enfant de 7 ans opéré en février 1910 de mastoidite aiguë et guéri normalement. Un an plus tard, à la suite d'un furoncle du conduit du même côté, production d'une otite moyenne purulente et formation d'un abcès rétro-auriculaire du volume d'un ceuf de poule occupant l'ancienne cavité opératoire. Guérison après ouverture et évacuation de l'abcès.

LABOURÉ. Un cas d'abcès du cervelet; opération; guérison. Un malade âgé de 23 ans, atteint d'otorrhée ancienne, présente tout à coup des vertiges, des vomissements, une céphalée vive.

Malgré l'antrotomie, les accidents persistent, d'autres surviennent avec un nystagnus spontané du côté correspondant. Ces phénomènes sont attribués au cervelet; mais l'examen de l'oreille interne révèle en plus des troubles labyrinthiques.

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