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LE CHATEAU DE LEVAU
Façade sur les ard.ns

Cette dernière vue montre la façade nord du château, la façade nord de la grotte, la pompe, les hôtels de la rue actuelle des Réservoirs, une partie du parc (l'Allée-d'Eau), l'étang de Clagny, la route de Saint-Germain (rue Maurepas actuelle), le clocher de l'église de Saint-Julien et les quatre pavillons des futures ailes des Ministres.

Les dispositions de Levau et de Mansart furent complètement modifiées sous Louis XV du côté de la cour. L'architecte Gabriel, l'un des promoteurs de la restauration de l'art grécoromain, détruisit l'aile du côté de la chapelle, c'est-à-dire l'ancien bâtiment de service de Louis XIII, éleva la façade pseudo-grecque que nous voyons aujourd'hui au nord de la cour Royale, et construisit le lourd pavillon à colonnes qui termine cette aile. Le bâtiment sud échappa à cette destruction, à l'exception de son extrémité qui devint également, en 1820, un pavillon de style prétendu grec. Puisque nous en sommes à parler des modifications inintelligentes apportées aux anciennes façades des cours du château, et qui en détruisent l'harmonie, nous devons dire qu'on se tromperait si l'on croyait que la laide tourelle qui se trouve, du côté sud, au troisième angle rentrant de la cour, soit l'œuvre de Lemercier; elle n'a été construite que sous le règne de Louis-Philippe'.

En 1671, le château neuf était à peu près terminé. Il restait du château de Louis XIII presque toutes les dispositions intérieures, les façades nord et sud, sur les cours intérieures, et les trois façades de la cour de Marbre avec leurs combles richement décorés et dorés, qui donnaient au château un air de magnificence qu'on ne trouvait nulle autre part.

Le château avait alors deux cours, la terrasse ou Petite cour, que nous appelons aujourd'hui la cour de Marbre, avec son

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Cette tourelle fait communiquer la salle 172 avec l'attique Chimay.

* En 1672 on fut obligé de démolir la façade occidentale, parce que le mur bombait et mer açait de s'écrouler. On la reconstruisit sur un style différent de l'ancien (Voir Comptes des Bâtiments, 1672, et Lettres, Instructions et Mémoires de Colbert, V, 326).

Nous avons déja dit que cette façade a encore été refaite par M. Questel, qui a scrupuleusement reproduit celle de 1672, et replacé l'ancien cadran du temps de Louis XIV, que M. Nepveu avait enlevé. M. Chapu a reproduit exactement les sculptures du couronnement, qui représentent Hercule et Mars, au milieu desquels est placé le cadran. La crête qui décore le haut de la façade est en bronze.

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bassin, et la cour Royale, séparée de l'avant-cour par une belle grille en fer forgé et doré, qui s'étendait entre les deux pavillons à colonnes, et dont la porte était surmontée d'un écu de France, également en fer forgé et doré1.

Les bâtiments terminés, on commença la décoration des appartements. Une armée de peintres, de sculpteurs, de marbriers, de bronziers, de doreurs, de serruriers, d'ébénistes, tous décorateurs de grand talent, fut employée à cette œuvre colossale, une des gloires de l'art français du xvIe siècle. Louis XIV fit venir les plus beaux marbres des Pyrénées et du Languedoc, où l'on exploita de nouvelles carrières; on en acheta à l'Italie et à la Grèce; mais nul pays ne donna de plus beaux marbres décoratifs que la France.

En même temps on s'occupait de l'avant-cour. En 4674, on commença les deux ailes des Ministres, qui furent achevées par Mansart en 1680. Les pavillons qui terminent les ailes à leurs deux extrémités furent construits les premiers et restèrent isolés pendant quelques années; ils étaient destinés à l'habitation des ministres et secrétaires d'Etat.

Le château neuf avait alors la même forme que celui de Louis XIII, et trois cours comme lui: l'avant-cour, entre les ailes des Ministres, qui fut terminée en 1680 par la pose d'une belle grille dorée et par l'achèvement des loges des sentinelles, surmontées de groupes sculptés; la cour Royale, entre les anciens bâtiments de service de Louis XIII; cour de Marbre, au fond.

la

Les carrosses entraient dans l'avant-cour; mais ceux des personnes qui avaient « les honneurs du Louvre » pénétraient seuls dans la cour Royale. Les gens qui ne jouissaient pas de ce privilège en étaient réduits, pour arriver aux vestibules

1 Voir le tableau no 726 du musée de Versailles et la gravure de Silvestre (Chalcographie, no 2547). — La porte était à peu près à l'endroit où se trouve aujourd'hui la statue équestre de Louis XIV, que Louis-Philippe a fait poser en 1833. Noire gravure, Le Château en 1715, montre cette grille, qui

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a été détruite au 6 octobre 1759.

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Comptes des Baiiments et estampe de Silvestre n° 2542 de la Chalcographie.

3 Les deux grilles des cours furent faites par Delobe! et Luchet (Comptes des Boiiments, 1582).

4 La grille, ses deux pavillons et les groupes ont été restaurés en 1879 par les soins de M. Guillaume, architecte du palais.

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