DES HOMMES ILLUSTRES DE PLUTARQUE Traduites en François, AVEC DES REMARQUES, Par Mr. & Me. DACIER. A PARIS, Chez CLAUDE BARBIN, au Palais M. D C. XCV. AVEC PRIVILÈGE DU ROT 275,529-A.Tid U NE des plus grandes marques de folie que Democrite trouvoit dans les homimes, c'est qu'ils ne daignent pas s'inftruire de ce qui s'eft fait avant eux, & que le long âge du Monde leur eft une leçon inutile, parce qu'ils ne s'en fervent pas comme ils devroient pour profiter de tant de grands exemples dont l'Hiftoire conferve le fouvenir, & pour tirer de ce qui eft arrivé des conjectures de ce qui doit arriver encore. Ce Philofophe en faifant par-là l'éloge de l'Hiftoire en general, fait particulierement celuy de Plutarque qui eft le plus atile de tous les Hiftoriens, & qui poffede parfaitement tous les talens neceffaires pour corriger & pour inftruire. C'eft le livre, non-feulement de tous les hommes, mais de tous les âges; car il eft peut-être le feul qui puiffe amufer trés utilement les enfans, dans le même temps qu'il peut occuper trés folidement les hommes. Il n'y a point de poefie ou l'art foit mieux employé, & qui foit plus admirablement diverfifiée. Plutarque a feul cet avan аг tage, |