Page images
PDF
EPUB

son troisième volume. Quelques sei- sût (C). L'amitié d'une oie pour gneurs disant à Labourlote, ajoute- lui fut fort singulière (D). II t-il (17), que l'empereur et les princes mourut de paralysie pour avoir allemands se ressentiraient de tels outrages, il montra une vache, disant: trop bu (E). Ce que Numénius autant que cette bête. Notez que l'A- raconte de lui a tout l'air d'une mirante qui commandait ces troupes était le même François de Mendose dont j'ai parlé ci-dessus (18). (G) Il laissa un fils. ] Je redresse ici mon auteur; il devait dire que Labourlote laissa deux fils, Ernest et Francois. Celui-là fut seigneur de Lopogne, et mourut sans postérité : celui-ci fut moine; ainsi la succession de leur père fut pour leur sœur. Voyez la Topographie du Brabant wallon

(19).

[merged small][merged small][ocr errors]

LACYDE, philosophe grec natif de Cyrène, fut disciple d'Arcésilas et son successeur dans l'académie (a). Quelques-uns prétendent qu'il ne suivit pas la doctrine de son maitre; mais je crois qu'ils se trompent (A). Il se trouva pauvre dans sa jeunesse, et ne laissa pas de se rendre illustre par son assiduité au travail, outre qu'il avait fort bonne grâce dans ses discours (b). Il enseigna dans un jardin (c) qu'Attalus, roi de Pergame, avait fait faire (B). Il répondit à ce prince qui le mandait à sa cour, qu'il fallait regarder de loin le portrait des rois (d). Il régenta la philosophie vingt-six ans (e), et se démit de sa charge en faveur de deux de ses écoliers (ƒ). Il imitait son maître dans une chose louable, c'est qu'il aimait à faire du bien sans se soucier qu'on le

(a) Diog. Laërt., lib. IV, num. 59.
(b) Idem, ibidem.

(e) Il était situé dans l'Académie.
(d) Diog. Laert., lib. IV, num. 60.
(e) Idem, ibid., num. 61.
Idem, ibid., num. 60.

plaisanterie fabuleuse (F). M. Moréri a fait des fautes très-grossieres (G). La différence que le père Rapin trouve entre Arcésias et Lacyde est une pure illusion. La philosophie, dit-il (g), devint inquiète sous celui-là, et contrariante sous celui-ci. Il est certain que jamais elle ne fut plus contrariante que sous Arcésilas.

(g) Rapin, Réflexions sur la philosophie, num. 8, pag. m. 326.

(A) Quelques-uns prétendent qu'il ne suivit pas la doctrine de son mattre; mais je crois qu'ils se trompent.] Diogène Laërce assure qu'Arcesilas fut le fondateur de la seconde acadé

mie, et que Lacyde fut le fondateur de la troisième. ̓Αρκεσίλαος ἐσιν ὁ τῆς μέσης Ακαδημίας κατάρξας πρῶτος. Ar cesilas primus mediam invexit academiam (1)..... Aaxúdas 851v Ò TAS VERS Ακαδημίας κατάρξας. Lacydes nova academic princeps fuit (2). J'aime mieux m'en rapporter à Cicéron, qui assure que Lacyde retint la méthode d'Arcésilas, et que Carnéade fut celui qui la réforma. Cujus (Arcesila) primo non admodum probata ratio... proximè à Lacyde solo RETENTA est: post autem conficta à Carneade qui est quartus ab Arcesilá (3). La pluCarnéade a été le fondateur de la part des auteurs conviennent que troisième académie. Ils supposent donc que Lacyde s'attacha sans innovation aux hypothèses d'Arcesilas. Voyez la remarque (A) de l'article CARNEADE.

(B) Il enseigna dans un jardin qu' Attalus, roi de Pergame, avait fait faire.10 your Axúdas xóasv

ἐν ̓Ακαδημίᾳ, ἐν τῷ κατασκευασθέντι κήπῳ ὑπὸ ̓Αττάλου τοῦ βασιλέως. καὶ

(1) Diog. Laert., lib. IV, num. 28. Voyez-le aussi in Procemio, num. 14.

(2) Idem, ibid., num. 59. Voyez-le aussi in Procem., num. 14.

(3) Cicero, Academ. Quæst., lib. IV, e. VI.

Aaxúderov ár' autoũ πpoongoрrúero. La-
cydes igitur in Academia scholam
habebat in horto quem Attalus rex
fieri curaverat, Lacydiumque ab ipso
appellatus est (4). Si vous joignez à
cela l'envie qu'il eut d'avoir Lacyde
à sa cour, vous comprendrez claire-
ment qu'il aimait la philosophie. M.
Ménage s'est fort abusé ici : il appli-
que (5) à cet Attalus ce que Plutarque
(6) et Justin (7) disent de l'attache-
ment d'un autre Attalus à l'agricul-
ture. Cette confusion chronologique
est un peu étrange.

[ocr errors]

(C) Il aimait faire du bien sans
se soucier qu'on le sut. ] C'était l'une
des bonnes qualités d'Arcésilas
comme on l'a vu dans la remarque
(I) de son article. Voyons un récit de
Plutarque (8). Pource qu'en la phi-
losophie les enfans naissent sembla
bles à leurs parens, Lacyde, un des
disciples (9) de Arcesilaus, assistoit
en jugement avec plusieurs autres à
un sien ami nommé Cephisocrates,
accusé de crime de læse majesté : en
plaidant laquelle cause l'accusateur
requit qu'il eust a exhiber son anneau,
lequel il avoit tout bellement laissé
tomber à terre: dequoi Lacydes s'es-
tant apperceu, mit aussi tost le pied
dessus, et le cacha, pource que toute
du fait dont il estoit
tion dependoit de cet anneau. Après
la sentence donnée Cephisocrates ab-
sous à pur et à plein,alla remercier
et carresser les juges de la bonne
justice que
ils lui avoyent faite entre
lesquels il y en eut un qui avoit veu
le fait, qui lui dit, remerciez-en
Lacydes: : et lui conta comme le cas
estoit allé, sans que Lacydes en eust
dit mot à personne.

la

preuve

ques-

non in publico, non in balneis, non

noctu, non interdiu digressus (10).

Quand elle fut morte, Lacy de lui fit

des funérailles aussi magnifiques

que si elle eût été son fils ou son

frère (11).

(E) Il mourut de paralysie pour

avoir trop bu.] 'H TEXEUTY de aure

apánus in Toxumocías. Mortuus est

autem ex paralysi quam ex immodicá

potione contraxerat (12). Athénée (13)

conte que Lacyde et un autre philo-

sophe, nommé Timon, furent conviés

pour deux jours à un festin, et que

s'accommodant à l'humeur de la

compagnie, ils burent copieusement.

Lacyde quitta la partie le premier

jour, et il se retira dès qu'il sentit

qu'il en tenait. Timon le voyant par-

tir cria victoire; mais le lendemain

il succomba le premier il ne put

vider la coupe qu'on lui avait portée.

Lacyde lui rendit le change. Voilà

qui est bien vilain. Des philosophes

ne devraient jamais disputer pour

une telle victoire : non-seulement il

est blåmable de la remporter, mais

aussi d'y aspirer; et quoique l'igno-

minie du vainqueur soit de droit plus

grande que l'ignominie du vaincu

celui-ci ne laisse pas de mériter une

flétrissure. Combien de philosophes

chrétiens, combien même de théolo-

giens, ont imité Timon et Lacyde!

(F) Ce Numenius raconte... a

que

tout l'air d'une plaisanterie.] Voici
le précis de sa narration (14): Lacyde
faisait paraître beaucoup de mesqui-
nerie dans son ménage; il ne fait
rien à ses valets; le lieu (15) où il
enfermait ses provisions leur était
inaccessible; il y mettait lui-même,
et il en tirait lui-même ce qu'il fallait,
et jamais il ne le laissait ouvert : mais
pour n'être pas embarrassé de la clef,
il la mettait dans un trou (16) qu'il
cachetait, et après cela il faisait

Voyez aussi Athénée, l.b. XIII, pag. 606.
(10) Plin., lib. X, cap. XXII, pag. m. 408.

(11) Ehan., lib. VII, Hist. Animal., cap.

XLI.

(12) Diog. Laërt., lib. IV, num. 61.

(13) Athen., lib. X, cap. X, pag. 438.

(14) Numenius, apud Eusebium, Præpar.

Evangel., lib. XIV, cap. VII, pag. 734 et

[blocks in formation]

tomber son cachet dans la dépense

(17) par le trou de la serrure. Ses

valets ayant découvert cela, le trom-

perent tout à leur aise; il leur fut

facile d'avoir la clef, et de la remet-

tre où il l'avait mise, et de cacheter

le trou: ils burent, ils mangèrent,

ils dérobérent tout ce que bon leur

sembla, non sans se moquer de lui.

Il s'apercut de son côté fort aisément

de la diminution de son vin et de

ses denrées; et, ne sachant à qui s'en

prendre, il se souvint d'avoir ouï

dire qu'Arcesilas enseignait que nos

sens ni notre raison ne comprennent

rien; et il attribua le vide de ses

bouteilles et de ses paniers à cette

incompréhensibilité. Voilà sous quels

auspices il se mit à philosopher, dans

l'école d'Arcesilas, contre la certi-

tude des connaissances humaines. Il

se servit même de cette expérience

domestique, pour prouver qu'il avait

raison de suspendre en toutes choses

son jugement. Je ne vous allègue

point un ouï-dire, représenta-t-il un

jour gravement à quelqu'un de ses

amis; je sais par moi-même ce que

je vais vous conter: j'en puis parler

sans aucun doute. Là-dessus il lui

narra d'un bout à l'autre l'aventure

de son garde-manger. Zénon, conti-

nua-t-il, que pourrait-il dire contre

un argument de cette force, qui m'a

démontré si clairement l'acatalepsie?

N'ai-je pas raison de me défier de

toutes choses, puisqu'ayant fermé,

cacheté, décacheté, rouvert de mes

propres mains, je ne revois plus dans

ma dépense ce que j'y avais laissé ?

J'y retrouve seulement mon cachet,

et cela ne me permet pas de croire

que l'on me vole. Ce fut à cet endroit-

là que son ami ne put plus se retenir

il fit des éclats de rire si grands et si

redoubles, que le philosophe s'aper-

cat de sa bévue, et prit la résolution

de garder mieux son cachet. Ses valets

ne s'en mirent point en peiue; et soit

qu'ils eussent appris des stoïciens,

où d'ailleurs, à disputer contre lui,

ils décachetérent sa clef sans se sou-

cier de la remettre sous un pareil

scellé. Ils en remettaient un autre,

et quelquefois même ils n'en remet-

taient aucun. Il se fachait quand il

voyait leur friponnerie; mais ils lui

[ocr errors][merged small]

soutenaient qu'ils n'avaient rien dé-

cacheté, et qu'il avait oublié d'ap-

poser son sceau. Il leur étalait de

grands discours pour leur faire voir

qu'il se souvenait exactement d'avoir

cacheté, et il passait même jusques au

serment. Vous voulez vous divertir,

répondaient-ils, et vous moquer

de notre simplicité. Un philosophe

comme vous n'a point d'opinions,

ni de mémoire; car vous souteniez

l'autre jour en notre présence que

la mémoire est une opinion. Il les

réfuta par des raisons différentes de

celles des académiciens; mais ils re-

coururent à un stoïque qui leur ap-

prit à répliquer à leur maître, et à

éluder toutes ses preuves par le dogme

de l'incompréhensibilité, ce qu'ils

ne faisaient pas sans bien des plai-

santeries. Le pis fut qu'ils continuè-

rent à piller les provisions, et que

Lacyde voyait disparaître ses meubles

de jour en jour. Il se trouva bien

embarrassé ses principes, au lieu

de lui être favorables, lui étaient

contraires; et il fallut qu'il se con-

duisît comme le peuple. Tout le

voisinage fut rempli de ses clameurs,

et de ses plaintes; il protesta par tous

les dieux et par toutes les déesses qu'il

était volé (18): enfin il prit le parti

de ne sortir point, et de garder à vue

la porte de sa dépense (19). Que ga-

gnait-il en disputant avec ses valets?

fl employait contre eux la méthode

des stoïciens, et ils lui répondaient

par la méthode de l'académie : ils le

battaient de ses propres armes. Voici

(18) Πεσὼν εἰς ταμήχανον, τοὺς γείτο

νας ἐκεκράγει, καὶ τοὺς Θεούς· καὶ τοὺ τοὺ,
καὶ φεῦ φεῦ, καὶ νὰ τοὺς Θεοὺς, καὶ τὴ
τὰς Θεάς, ἄλλαι τε ὅσαι ἐν ἀπισίας δεινο-
λογουμένων εἰσιν ἄτεχνοι πίσεις, ταῦτα
πάντα ἐλέγετο βοῇ καὶ ἀξιοπισίᾳ. Inops
consilii vicinos inclamare, appellare deos: sæ-
pè hei mihi, proh facinus indignum, per deos
deasque omnes ingeminare, ac cætera id genus
argumenta, quæ homini gravioribus in querelis,

ubi fidem non impetrat, sine arte natura suppe.

ditat. Quæ quidem omnia magno clamore de-

plorata, , magnam utique probabilitatis speciem

ostendebant. Numenius, apud Eusebium, Pre-

par. evangel., lib. XIV, cap. VII, p. 736, B.

(19) Οἰκουρὸς ἦν φίλος τοῦ ταμείου προκα

nuevos. Domi deinceps hærebat perpetuò, ac
procella sua foribus assidebat. Idem, ibidem.
Ceute traduction me semble meilleure que celle
de M. Kuhnius, dans ses notes sur Diogene
Laerce, pag. 523. Semper amicum cellæ penua-
riæ custodem domi reliquit.

,

quelle fut l'issue de cette affaire. Vou-
lant se délivrer une fois pour toutes
de la peine insupportable où il se
voyait, il mit son cœur sur ses lèvres,
et il dit naïvement à ses domestiques
mes enfans nous disputons d'une
manière dans les écoles, et nous vi-
vons d'une autre dans les maisons.
Οὐδὲν δὲ εἰς οὐδεν, ὠφελῶν, ὑπειδόμενος
οἱ τὸ σοφὸν αὐτῷ ἔρχεται, ἀπεκαλύψα-
το. Αλλως, ἔφη, ταῦτα, ὦ παῖδες, ἐν
ταῖς διατριβαῖς λέγεται ἡμῖν, ἄλλως δὲ
Caμev. Verum ubi nihil agit, secum
ipse cogitans, quo sua sibi versutia
recideret tandem animi sensum pa-
lam ac sine fuco aperiens, nimirùm,
inquit, famuli, aliter hæc in scholá
disputamus, aliter vivimus (20).

Ce conte est joli, et il eût pu pren-
dre entre les mains de M. de la Fon-
taine une forme tout-à-fait divertis-
sante; mais qui ne voit qu'on l'a forgé
à plaisir par une fraude pieuse des
stoïciens? Cette méthode est de tous
les temps et de tous les lieux: on a
toujours cherché, et l'on cherche en-
core à tourner en ridicule la doctrine
et la personne de ses adversaires;
et afin d'en venir à bout, on suppose
mille fables, pour peu qu'on trouve
un prétexte d'outrer malicieusement
les conséquences de leurs opinions.
On a suivi cette passion avec tant
d'aveuglement contre les pyrrho-
niens, qu'on a mis à part non-senle-
ment la bonne foi, mais aussi la
vraisemblance; car ils n'ont jamais
nié que pour les usages de la vie hu-
maine, il ne fallut se conduire par
le témoignage des seus. Ils ont seule-
ment nié qu'il fût certain que la
nature absolue des objets est toute
telle qu'elle paraît. Notez que Diogène
Laerce (21) s'est contenté d'observer
que notre Lacyde, ayant cacheté
l'entrée de sa dépense, jetait son
cachet dedans, et que ses valets em-
ployerent ce cachet pour dérober des
provisions sans qu'il le pût décou-

vrir.

(G) M. Moréri a fait des fautes très-
grossières.] 1o. Au lieu de dire que
le père de Lacyde était natif de Ci-
rène, il fallait marquer que Lacyde
y était né. 2o. Il ne fallait pas adopter
l'erreur de Diogène Laërce, touchant

(20) Numenius apud Eusebium, Præpar.
Evang., lib. XIV, cap. VII, pag. 736, C.
(21) Diog. Laert, lib. IV, num. 59.

la fondation d'une académie par La-
cyde. 3°. Il ne fallait point mettre sa
mort à la quatrième année de la 36o.
olympiade. Ce n'est point une faute
d'impression; car on ajoute que cette
année est la 113. de Rome. Si les
imprimeurs avaient omis quelque
chose au premier calcul, ils n'eussent
point erré au second avec la justesse
qui se trouve ici. Il faut donc etre
assuré qu'ils ont suivi la copie. Or
que peut-on faire de plus absurde,
que de remarquer qu'Arcésilas a vécu
la 120°. olympiade, et que Lacyde,
son disciple, est mort la dernière
année de la 34°. olympiade (22) ? 4o;
Quand même on eût mis sa mort à
l'an 4 de l'olympiade 134, on n'eût
pas laissé de se tromper, car il ne
mourut qu'environ la 2o. année de la
141. En voici la preuve : Diogène
Laerce remarque que Lacyde ayant
commencé d'être le chef de l'acadé-
mie, la 4. année de la 134. olym-
piade, mourut après avoir enseigné
la philosophie vingt-six ans. 'ET-
τησε δε σχολαρχεῖν ἀρξάμενος, τῷ τετάρτῳ
ἔτει τῆς τετάρτης καὶ τριακοσῆς καὶ
ἑκατοσῆς Ὀλυμπιάδος, τῆς σχολῆς ἀφη
γησάμενος ἓξ πρὸς τοῖς εἴκοσιν ἔτη. Obiit
autem cùm scholam administrare cœ-
pisset quarto anno centesimæ trige-
simæ quartæ olympiadis, viginti sex
annis in scholá consumptis (23). 5o.
C'est une absurdité que de trouver
dans ces paroles que Lacy de com-
mençait à se mettre en réputation...
après avoir enseigné vingt-six ans
(24). 6o. Il ne serait guère raisonna-
ble de le dire de quelque professeur
que ce fut; car s'il passe vingt-cinq
ans d'exercice sans être estimé, il
court risque ordinairement parlant
de mourir sans réputation.

Notez que le père Hardouin s'abuse
à l'égard du temps de la mort du phi-
losophe Lacyde. Obüsse dicitur, dit-
il (25), anno 4 olymp. cxxx. Il cite
le page 120 de Diogène Laërce,
édi-
tion de Londres, 1664, in-folio. Mais
outre que l'on y trouve (26) l'olym-
piade 134, et non pas la 130°.,

il

(22) M. Moréri le dit sous le mot Arcésilaus.
(23) Diog. Laërt., lib. IV, num. 61.
(24) Moréri ne cite que Diogène Laërce.
(25) Harduinus, in Plinium, lib. X, cap.
XXII, pag. 408.

(26) C'est-à-dire, dans le grec, car dans la
version latine les imprimeurs ont oublié quartœ.

et

est sûr qu'elle concerne le commen- Latran, au XVI. siècle, était de cement de la profession de Lacyde, Vérone (a). Il enseigna la lanet non point sa mort. Le père Labbe n'a commis que l'une de ces deux gue latine dans le prieuré de fautes: il a dit (27), citant Diogène, Saint-Fridien à Lucques pendant que le philosophe Lacyde mourut la que Pierre Martyr y était prieur dernière année de la 134. olympiade. (b); et ayant goûté avec lui les Quelqu'un me demandera peut-être si l'on peut prouver qu'il ne soit point dogmes des protestans, il le suimorten ce temps-là? Je réponds qu'on vit en Allemagne, où ils en fil'an en peut donner deux preuves. La 1. rent une profession ouverte, est qu'il ne fut chef de l'école académique qu'après la mort d'Arcesilas 1542. S'étant arrêtés quelque (28), et nous savons qu'Arcésilas a temps à Zurich, et puis à Bâle été contemporain d'Eumènes, prince (c), ils furent attirés à Strasde Pergame (29), qui ne succéda à bourg par Martin Bucer, qui proPhiletere qu'en la 129e, olympiade. cura à Pierre Martyr une chaire Le père Labbe le marque ainsi (30); les liaisons de ce philosophe avec de professeur en théologie, et à Eumenes demandent qu'il ait vécu Paul Lacisius la profession de la jusqu'à la 130°. olympiade. Cela langue grecque (d). Ce dernier étant, on ne peut pas dire que son mourut à Strasbourg je ne sais successeur soit mort la 4o. année de Polympiade 134; car sa régence a quand (e). Sa version latine des duré vingt-six ans. Ma 2. preuve Chiliades de Tzetzes fut impriest tirée de ce qu'Attalus, roi de mée avec le grec, l'an 1546, à Pergame, avait fait faire le jardin de Bâle chez Jean Oporin (ƒ). l'académie où Lacyde enseigna qu'il voulut faire venir à sa cour ce philosophe. Il n'y a guère d'apparence que ces deux choses se rapportent au premier au de son règue, c'est-àdire à l'an 3 de la 134. olympiade (31). Disons donc que Lacyde ne mourut pas l'année suivante: souvenons-nous que s'il n'eût enseigné que fort peu de mois dans ce jardin, on LAIS, fameuse courtisane, serait absurde de ne lui donner d'auétait d'Hyccara, ville de Sicile tre école celle-là, et d'observer même qu'elle prit son nom de lui. (A). Elle fut transportée en Grèce Il faut donc qu'il y ait enseigné plu- lorsque sa patrie eut été pillée sieurs années, et par conséquent qu'il ne soit point mort un an après par Nicias, général des Athéqu'Attalus monta sur le trône. Sethus niens. Elle s'établit à Corinthe, Calvisius (32) a commis la même faute qui était la ville du monde la que le père Labbe. plus propre aux femmes de son y fit un si métier (B); et elle grand fracas, qu'on ne vit jamais de courtisane qui attirât plus de monde (C). Elle avait été avertie par une espèce de révélation qu'elle se signalerait, et qu'elle ferait un grand gain; car elle avait songé que Vénus lui apparaissait pour lui annoncer l'arrivée de quelques chalands

(a) Melch. Adam., in Vità Petri Martyris, 33. pag.

que

(27) Le père Labbe, Chronol. franç, tom. II, pag. 301, à l'ann, de Rome 513.

(28) Diogène Laerce, liv. IV, num. 6o, dit que Lacyde est le seul qui ait résigné sa chaire pendant sa vie.

285.

(2n) Diog. Laërt., ibid., num. 38.

(30) Labbe, Chronol. franç., tom. II, pag.

(31) Voyez le père Labbe, la même, p. 300. (32) Sethus Calvisius, ad. ann. mundi 3709,

pag. m 268.

LACISIUS (PAUL), chanoine régulier de la congrégation de

(b) Idem, ibidem.

(c) Idem, ibid., pag. 36.

35.

(d) Idem, ibidem.
(e) Idem,
ibidem, pag.
(S) Epitome Biblioth. Gesneri, pag. 657.

« PreviousContinue »