RECUEIL/ DES ORAISONS FUNEBRES, PRONONCÉES Par Meffire JACQUES-BENIGNE BOSSUET NOUVELLE ÉDITION, Revue avec foin, & confidérablement augmentée. CHEZ PUBLIC A PARIS, R LES ASSOCIÉS. M. DCC. LXXXV. Avec Approbation, & Permission. ÉLOGE HISTORIQUE DE M. BOSSUET, ÉVÊQUE DE MEAUX (1). ACQUES-BENIGNE BOSSUET naquit à Dijon, le 27 de Septembre 1627. Sa famille, diftinguée dans la robe, a toujours occupé les premieres places dans les Parlemens de Dijon & de Merz. C'est une foible gloire pour M. de Meaux; un homme de ce mérite n'emprunte aucun éclat de fa naiflance. Confacré à l'Eglife dès l'enfance, il commença de bonne heure à fe former aux vertus qu'exigeoit fa deftination; & l'on vit la raison & la fageffe fe développer en lui avant le tems. Il fit fes premieres études à Dijon, chez les Jéfuites avec beaucoup de diftinction. Au fortir des Humanités, il vint faire à Paris, fes cours de Philofophie & de Théologic. Quoiqu'il fût fort jeune quand il commença celui de Philofophie, il le rendit bientôt auffi favant que fes Maîtres. Tout accoutumé que l'on étoit à fes progrès, on fut encore furpris de ceux qu'il fit en Théologie. Son génie s'y déploya tout entier: fa facilité & fon goût pour cette fcience, annoncerent dès-lors un défenfeur a l'Eglife, & lui confirmerent à lui-même fa vocation. Jamais Docteur ne fut revêtu de ce titre avec plus d'applaudiffement, & ne le reçut aussi avec plus de zèle. C'eft la coutume, qu'en le récevant, on s'engage aux pieds des autels à défendre toure fa vie le facre dépôt de la Religion: mais fouvent les cérémonies, à mesure qu'elles s'éloignent de leur inftitution, dégénerent en fimple fpectacle, & ne font plus accompagnées de la ferveur & des fentimens (1) Note de l'Editeur. Cet Eloge est copié d'après le Journal des Savans, du lundi 8 Septembre 1704. Nous n'avons fait qu'y ajouter quelques notes, pour rendre compte de ce qui regarde les ouvrages de M. Boffuet, qui n'ont été publiés que depuis la mort. A |