Lettres de la marquise du Deffand à Horace Walpole: écrites dans les années 1766 à 1780, auxquelles sont jointes des lettres de madame du Defand à Voltaire, écrites dans les années 1759 à 1775. Publiées d'après les originaux déposés à Strawberryhill, Volume 2

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Firmin Didot frères, fils et cie, 1864

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Page 309 - Je soussigné déclare qu'étant attaqué depuis quatre jours d'un vomissement de sang à l'âge de quatre-vingtquatre ans et n'ayant pu me traîner à l'église, M. le curé de Saint-Sulpice ayant bien voulu ajouter à ses bonnes œuvres celle de m'envoyer M. l'abbé Gaultier, prêtre, je me...
Page 441 - Lien prendre, qu'un seul malheur dans la vie qui est celui d'être né. Il n'ya aucun état, quel qu'il puisse être qui me paraisse préférable au néant. Et vous-même qui êtes M. de Voltaire, nom qui renferme tous les genres de bonheur, réputation, considération, célébrité, tous les préservatifs contre l'ennui, trouvant en vous toutes sortes de ressources, une...
Page 445 - ... m'encouragent. Si j'étais plus jeune, je chercherais peut-être à me rapprocher de vous; rien ne m'attache dans ce pays-ci, et la société où je me trouve engagée me ferait dire ce que M. de la Rochefoucauld dit de la cour. Elle ne rend pas heureux, mais elle empêche qu'on ne le soit ailleurs. Je n'attribue pas mes peines et mes chagrins à tout ce qui m'environne, je sais que c'est presque toujours notre caractère qui contribue le plus à notre bonheur; mais, comme vous savez, nous l'avons...
Page 144 - ADIEU, ce mot est bien triste ; souvenez-vous que vous laissez ici la personne dont vous êtes le plus aimé, et dont le bonheur et le malheur consistent dans ce que vous pensez pour elle. Donnez-moi de vos nouvelles le plus tôt qu'il sera possible. Je me porte bien, j'ai un peu dormi, ma nuit n'est pas finie ; je serai très-exacte au régime, et j'aurai soin de moi puisque vous vous y intéressez.
Page 195 - J'ai envie de vous écrire ; il me semble que je vous dois rendre compte de tout ce qui m'intéresse; je ne sais pas trop pourquoi. Mademoiselle de Lespinasse est morte cette nuit, à deux heures après minuit; c'aurait été pour moi autrefois un événement , aujourd'hui ce n'est rien du tout.
Page 417 - Praline (c'est une expression de madame de Luxembourg); je dois me borner à ne vous dire que ce qui peut vous exciter à me parler. Mais , Monsieur , si vous aviez autant de bonté que je voudrais , vous auriez un cahier de papier sur votre bureau , où vous écririez dans vos moments de loisir tout ce qui vous passerait par la tête. Ce serait un recueil de pensées , d'idées , de réflexions que vous n'auriez pas encore mises en ordre.
Page 58 - Dans la juste douleur qui m'accable, et que je partage avec « tout le royaume, j'ai de grands devoirs à remplir. Je suis roi, « et ce nom renferme toutes mes obligations ; mais je n'ai que « vingt ans, et je n'ai pas toutes les connaissances qui me sont « nécessaires : de plus , je ne puis voir aucun ministre, tous ayant « vu le roi dans sa dernière maladie.
Page 456 - ... dans l'espérance de participer un peu à sa célébrité. Pour moi, qui n'ai point d'ambition, je me borne à avoir quelques-uns de ses livres sur mes tablettes, dont il ya une partie que je n'ai point lue, et une autre que je ne relirai jamais. Je vous envoie une plaisanterie d'un de mes amis *; je vous le nommerai s'il y consent; je lui en demanderai la permission avant que.
Page 538 - D'où vient ne voulez-vous pas connaître tout cela par vous-même? Cessez donc d'écrire, si vous voulez nous persuader que c'est votre âge qui vous empêche de venir. Vous avez quarante ans moins que moi, et j'ai bien été cette année à Chanteloup. Quand l'âme est aussi jeune que l'est la vôtre, le corps s'en ressent; vous n'avez aucune incommodité positive. Je serais ravie de vous embrasser, de causer avec vous, et de vous trouver d'accord avec ce que je pense sur le mauvais goût, le mauvais...
Page 368 - J'allais prier Baal de veiller sur ma vie, Et chercher du repos au pied de ses autels : Que ne peut la frayeur sur l'esprit des mortels! Dans le temple des Juifs un instinct m'a poussée , Et d'apaiser leur Dieu j'ai conçu la pensée ; J'ai cru que des présents calmeraient son courroux, Que ce Dieu, quel qu'il soit, en deviendrait plus doux.

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