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fautes a corriger dans les no 34 ET 35 DES MÉMOIRES DE LA SOCIÉTÉ.

Page 45, ligne 14°, toujours, lisez incessamment.

Page 46, ligne 12o, au lieu de s'enrichiront ainsi de toutes parts: lisez s'enrichirọnt. Ainsi, de toutes parts, d'instruction, etc.

des foyers

Page 46, ligne 28′, premier troubadour, lisez prince troubadour.

Page 49, ligne 3, féconde, lisez seconde.

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE, SCIENCES, ARTS ET BELLES-LETTRES

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SUR L'EMPLACEMENT D'AGENDICUM, ANCIENNE VILLE DU PEUPLE SENONAIS,

Lue à la Société d'Agriculture, etc., de Troyes,

Par M. CORRARD DE BREBAN,

Membre résidant.

MESSSIEURS,

DEPUIS quelques années, deux villes de notre voisinage, Sens et Provins, ont donné lieu à une polémique assez vive au sujet de l'honneur qu'elles se disputaient d'avoir, sous le nom d'Agendicum,

figuré parmi les cités de la Gaule dont, il y a bientôt 2000 ans, César signalait l'existence et même l'importance dans l'histoire qu'il nous a laissée de sa conquête. Plusieurs écrits ont paru sur cette question depuis 1819. Nous arrivons un peu tard pour prendre part à des débats qui semblent terminės; mais, un examen attentif et à coup sûr fort désintéressé des argumens produits de part et d'autre ne nous ayant laissé aucun doute sur les droits de Sens, nous avons dû nous étonner de voir quelques personnes rester encore à cet égard dans l'indécision, d'autres regarder les raisonnemens faits en faveur de Provins comme pleinement satisfaisans (1). La solution définitive et sans retour de ce problême n'intéressant pas seulement les parties contendantes, mais devant exercer une grande influence sur la carte de toute la Gaule par la corrélation des distances entre ce point d'Agendicum et d'autres points connus et inconnus, nous avons pensé qu'on ne saurait trop souvent et trop fortement s'élever contre une erreur capable de jeter un si grand trouble dans notre ancienne géographie déjà si obscure; c'est ce que nous allons

(1) Voyez la Dissertation de M. d'Allonville sur les camps romains du département de la Somme, Paris, 1829, ouvrage honoré des suffrages de l'Académie des inscriptions.

Dans le Compte rendu des travaux de la Société royale des Antiquaires imprimé en 1826, son savant rapporteur s'exprime ainsi Les uns ont cherché Agendicum à Sens, d'autres, et c'est le plus grand nombre, l'ont trouvé à Provins.

faire en résumant devant vous les élémens de cette espèce de procès, avec le soin de le débarrasser des hors-d'œuvre dont il n'a été que trop surchargé (1). Parmi les premiers commentateurs et traducteurs qui s'occupèrent des Commentaires, il arriva que quelques-uns interprétèrent Agendicum par Provins. Cette méprise, une des moindres de celles qui défigurent leurs ouvrages, disparut aux premières lueurs d'une critique éclairée ; Joseph Scaliger, Perrot-d'Ablancourt, Nicolas Sanson, Adrien de Valois, Danville enfin, qu'on est fier en pareille matière de compter dans son parti, s'accordèrent tous à reconnaître l'identité de Sens avec Agendicum. Elle parut même si évidente à ces pères de la science que Scaliger, fidèle à des habitudes de famille, qualifie d'une façon peu courtoise ceux qui l'avaient niée, que de Valois blâme les grands efforts que quelques-uns font pour l'établir, et que Danville ne consacre que quelques lignes à cet article, le jugeant hors de toute controverse. L'opinion contraire fut donc oubliée avec le nom de ceux qui l'avaient professée. Nous nous trompons, elle dut se conserver à Provins dont elle flattait les prétentions à une illustre origine, et dont les habitans,

(1) Voyez la notice de M. Pacques, en faveur de Sens, (Provins, 1820). Une partie de cette brochure est employée en personnalités et plaisanteries de mauvais goût, une autre à discuter sérieusement des dictionnaires géographiques et autres autorités de cette nature.

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dans les occasions solennelles, continuèrent à se parer de la dénomination mi-gauloise, mi-latinė, d'Agendiciens, ce qui était fort innocent. Aussi voyons-nous que c'est de Provins qu'a été lancé, en 1818, le premier manifeste qui soit venu troubler une possession d'un siècle et demi. Le docteur Opoix (1), auquel ses compatriotes et les étrangers doivent beaucoup de reconnaissance pour avoir appelé leur attention sur un pays intéressant par son histoire naturelle et ses monumens du moyen âge, a été moins heureux lorsque, remontant à l'âge romain,il a tiré de l'existence de certaines ruines dont nous parlerons plus tard des conclusions plus ingénieuses que solides. Le même système fut soutenu bientôt après par le docteur Barrau, qui prétendait l'appuyer de tous les anciens monumens écrits, expliqués et comparés ; sa dissertation, imprimée en 1821 (chez Lebeau, à Provins), fait preuve d'un esprit d'analyse et d'une érudition dignes d'une meilleure cause. Suivant les deux docteurs, Sens demeurait toujours la capitale de l'ancien peuple senonais, et plus tard la métropole de la quatrième lyonnaise; il eût été difficile de ne pas faire cette concession; mais il aurait, dès l'origine, porté le nom de Senones, de telle sorte que, chaque fois qu'on trouvait ce nom, soit dans César, soit ailleurs, on devait l'entendre tantôt du peuple senonais, tantôt

(1) Voyez ses ouvrages imprimés à Provins, chez Lebeau.

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