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SUR LA PLURALITÉ

DES MONDES,

SUIVIS DES

DIALOGUES DES MORTS;

Bernard Ye Bovier
PAR DE FONTENELLE,

DE L'ACADÉMIE FRANÇAISE.

NOUVELLE ÉDITION.

PARIS,

LEDENTU, LIBRAIRE, QUAI DES AUGUSTINS, N. 31.
LECOINTE ET DUREY, QUAI DES AUGUST., N. 49.

BLOIS,

AUCHER-ELOY, IMPRIMEUR-LIBRAIRE,

1824.

HP. Theme

5-7-41

PRÉFACE.

4-7-42

Je suis à peu près dans le même cas où se trouva Cicéron, lorsqu'il entreI prit de mettre en sa langue des matières de philosophie, qui jusques-là n'avaient été traitées qu'en grec. Il nous apprend qu'on disait que ses ouvrages seraient fort inutiles, parce que ceux qui aiment la philosophie, s'étant bien donné la peine de la chercher dans les livres grecs, négligeraient après cela de la voir dans des livres latins qui ne seraient pas originaux; et que ceux qui n'avaient pas de goût pour la philosophie, ne se souciaient de la voir ni en latin, ni en grec.

A cela il répond qu'il arriverait tout

le contraire; que ceux qui n'étaient pas philosophes, seraient tentés de le devenir par la facilité de lire les livres latins; et que ceux qui l'étaient déjà par la lecture des livres grecs, seraient bien aises de voir comment ces choseslà avaient été maniées en latin.

Cicéron avait raison de parler ainsi. L'excellence de son génie, et la grande réputation qu'il avait déjà acquise,lui garantissaient le succès de cette nouvelle sorte d'ouvrage qu'il donnait au public; mais moi je suis bien éloigné d'avoir les mêmes sujets de confiance dans une entreprise presque pareille à la sienne. J'ai voulu traiter la philosophie d'une manière qui ne fut point philosophique; j'ai tâché de l'amener à un point elle ne fût ni trop sèche pour les gens du monde, ni trop badine pour les savans. Mais on me dit à peu près comme à Cicéron, qu'un pareil ouvrage n'est propre ni aux savans qui n'y peuvent rien apprendre, ni aux

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