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SOCIÉTÉ DES ÉTUDES LOCALES

DANS L'ENSEIGNEMENT PUBLIC

Section de la Seine-Inférieure

LES SOURCES

DE

L'HISTOIRE LOCALE

DANS LA SEINE-INFÉRIEURE

PAR

A. LECHEVALIER,

Instituteur à Cuverville-en-Caux,

Correspondant du Ministère de l'Instruction publique,
Membre de la Commission d'Etudes de la Société.

DÉCEMBRE 1912

ROUEN

IMPRIMERIE LECERF FILS

1912

Le présent travail a été examiné par la Commission d'Etudes de la Section de la Seine-Inférieure qui en a voté l'impression aux frais de la Section dans sa séance du 14 novembre 1912.

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LES SOURCES DE L'HISTOIRE LOCALE

DANS LA SEINE-INFÉRIEURE

Il est arrivé à plus d'un instituteur-secrétaire de mairie de compulser curieusement les anciennes archives dont la garde lui est confiée. Plus d'un a caressé le projet d'écrire, avec ces matériaux, l'histoire de sa commune, autant pour sa satisfaction personnelle que pour l'instruction de ses écoliers. LA SOCIÉTÉ DES ETUDES LOCALES a précisément pour but d'encourager ce genre de recherches, et son premier souci est de guider et de seconder les efforts de ceux que notre passé provincial ne laisse pas indifférents.

DOCUMENTS LOCAUX

Sans sortir de chez nous, notre village lui-même offre une ample matière à nos observations par l'étude de sa constitution géologique, de sa topographie, des mœurs de ses habitants, de leur langage (1), de leurs méthodes de culture, de la disposition des masures. Au pays de Caux, la campagne n'a guère varié d'aspect depuis les derniers siècles de l'ancienne monarchie, et il suffit de jeter les yeux par-dessus les « fossés » pour revoir, à travers les plus épaisses futaies, la plupart des maisons manantes des seigneurs d'antan, leurs granges, leurs colombiers, leurs pressoirs. Non loin de là, nous remarquons des cours de fermes moins importantes, autrefois habitées par les vassaux, des hameaux d'ouvriers que peuplaient des gens réputés pauvres et traités comme tels, enfin, au centre, dominant le tout, l'église, première maison commune où se réunissait, au son de la cloche, le conseil des paroissiens.

Nous avons sous la main l'état civil mine précieuse qui nous apprendra la population à diverses époques, les pestes et

(1) Consulter MOISY Dictionnaire du patois normand, [Caen], 1885, in-8°, et surtout l'abbé MAZE: Etude sur le langage de la banlieue du Havre, ouvrage posthume publié en 1902 par la Société havraise d'Etudes diverses.

les famines, l'état de l'instruction populaire, le protestantisme, les mœurs de la noblesse et du peuple, les personnages notables, les curés, maîtres d'école, officiers municipaux, les soldats morts au champ d'honneur, etc. Si ces registres présentent des lacunes, on peut les combler presque toujours par une visite au greffe du tribunal civil de l'arrondissement où sont déposés les doubles remontant à l'édit de Villers-Cotterets (1539).

Pour trouver quelque trace de la vie municipale, ou mieux paroissiale, sous l'ancien régime, il faut consulter les Livres du Trésor restés aux mains des représentants des fabriques. On y verra les délibérations du conseil des paroissiens, le détail de l'élection des syndics et des trésoriers, le budget annuel ou bisannuel pour l'entretien de l'église, de l'école et des biens communaux, le traitement du clerc, etc. D'antiques sociétés de secours mutuels, dites confréries de charité, y ont aussi leurs statuts, titres et « escriptures >>.

A la Révolution commence la série des Registres des Délibérations de la municipalité, avec une lacune, toutefois, de l'an III à l'an VIII, dans les archives des petites communes qui furent groupées par administrations cantonales. Nous n'avons pas à dire tout le parti que l'on tirera de cette collection, ni des autres éléments des archives communales: cadastre, budgets, mouvement de la population, conscription, rôles divers, actes et déclarations de toute nature. Mais tout cela se rapporte plutôt à la période contemporaine. Si l'on veut remonter plus avant dans le passé, force sera de consulter quelque grande bibliothèque et les dépôts d'archives.

BIBLIOGRAPHIE

La bibliographie de la Haute-Normandie est fort longue. Dès 1858-1860, Edouard Frère publia, en 2 vol. in-8°, le Manuel du Bibliographe normand. Mme Oursel l'a complété par sa Nouvelle Biographie normande dont le second supplément a paru l'an dernier. Dans ces répertoires, les ouvrages sont classés par ordre alphabétique d'auteurs, ce qui rend les recherches assez

difficiles (1). En 1901, la Société havraise d'Etudes diverses publia une Bibliographie méthodique de l'arrondissement du Havre; on y trouve d'un coup d'œil tout ce qui a été publié sur un endroit ou un personnage donné, et il serait vivement à souhaiter qu'un tel travail fût entrepris pour les autres parties du département.

Sur ce dernier plan ont été établis les catalogues des grandes bibliothèques publiques (2).

Nous allons indiquer les principaux ouvrages où l'on puisera la base d'une bonne monographie locale.

a) Géologie.

L'un des plus anciens traités de géologie locale est la Description géologique du département de la Seine-Inférieure par Ant. Passy (Rouen, 1832, 2 vol. in-4o). Il faut le compléter par les études modernes de M. A. de Lapparent études générales comme le Traité de géologie (Paris, 1906, in-8°, 5e édition); études particulières comme Le Pays de Bray (Paris, 1879, in-4o) et les notes insérées dans le Bulletin de la Société géologique de France (3). Viennent ensuite les travaux de MM. Dollfus, Lennier, Prudhomme, et toute la collection de la Société géologique de Normandie, de la Société normande d'Etudes préhistoriques et autres sociétés savantes. D'ailleurs, pour tout ce qui concerne le climat, le relief du sol et l'hydrographie, on pourra consulter la minutieuse bibliographie réunie par M. Jules Sion à la fin de ses Paysans de la Normandie orientale (Paris, Colin, 1909, in-8°), p. 513 et suivantes, ouvrage extrêmement documenté et éminemment suggestif dont on ne saurait

(1) On consultera également avec profit Abbé Victor SAMSON: Répertoire bibliographique des communes de la Haute-Normandie. MOLINIER: Sources de l'Histoire de France. Ulysse CHEVALIER Répertoire des sources de l'Histoire du Moyen Age.

(2) Pour obtenir l'autorisation du prêt d'ouvrages à domicile, adresser une demande écrite au maire de la ville.

(3) Consulter de même : Emile Haug, Traité de Géologie (Colin, édit.), et surtout Emmanuel de MARTONNE, Traité de Géographie physique (Colin, édit.).

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