Satan et le satanisme dans l'œuvre de Victor Hugo

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Société d'édition "Les Belles lettres", 1926 - Demonology - 150 pages
 

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Popular passages

Page 86 - On leur tendra les bras de la haute demeure, Et Jésus, se penchant sur Bélial qui pleure, Lui dira : C'est donc toi ! Et vers Dieu par la main il conduira ce frère; Et, quand ils seront près des degrés de lumière Par nous seuls aperçus, Tous deux seront si beaux, que Dieu dont l'œil flamboie Ne pourra distinguer, père ébloui de joie, Bélial de Jésus ! Tout sera dit.
Page 109 - De tous les êtres autrefois maudits que la tolérance de notre siècle a relevés de leur anathème, Satan est sans contredit celui qui a le plus gagné au progrès des lumières et de l'universelle civilisation. Il s'est adouci peu à peu dans son long voyage depuis la Perse jusqu'à nous ; il a dépouillé toute sa méchanceté d'Ahriman.
Page 26 - Quand les idées anglaises et allemandes passèrent ainsi sur nos têtes, ce fut comme un dégoût morne et silencieux, suivi d'une convulsion terrible.
Page 89 - Les monts hors du brouillard sortaient comme des proues. — Eh bien, cria Satan, soit! je puis encor voir! Il aura le ciel bleu, moi j'aurai le ciel noir. Croit-il pas que j'irai sangloter à sa porte? Je le hais. Trois soleils, c'est assez. Que m'importe ! Je hais le jour, l'azur, le rayon, le parfum ! Soudain il tressaillit; il n'en restait plus qu'un.
Page 55 - L'un jouait Bonaparte Et l'autre Mastaï. Dn pauvre abbé bien mince! Un méchant petit prince, Polisson hasardeux! Quel enjeu pitoyable ! Dieu fit tant que le diable Les gagna tous les deux. — Prends ! cria Dieu le père, Tu ne sauras qu'en faire ! — Le diable dit : — Erreur!
Page 103 - Viens ; l'ange Liberté, c'est ta fille et la mienne. Cette paternité sublime nous unit. L'archange ressuscite et le démon finit ; Et j'efface la nuit sinistre, et rien n'en reste.
Page 26 - Gœthe, le patriarche d'une littérature nouvelle, après avoir peint dans Werther la passion qui mène au suicide, avait tracé dans son Faust la plus sombre figure humaine qui eût jamais représenté le mal et le malheur. Ses écrits commencèrent alors à passer d'Allemagne en France. Du...
Page 95 - II sortait par endroits de la terre où nous sommes D'affreux brouillards vivants qui devenaient des hommes, Puis des dieux, qu'on nommait Teutatès, Mars, Baal, Et qui semblaient avoir en eux l'âme du mal. L'horreur, le sang, le deuil couvraient la race humaine. Et les mages, que Dieu dans le désert amène, Collaient l'oreille au sable; et, de terreur ployés, Frémissants, sous la terre, au-dessous de leurs pieds, Ils entendaient Satan dans les nuits éternelles Qui volait et heurtait la voûte...
Page 103 - Satan, tu peux dire à présent : je vivrai ! Viens, la prison détruite abolit la géhenne! Viens, l'ange Liberté c'est ta fille et la mienne. Cette paternité sublime nous unit. L'archange ressuscite et le démon finit, Et j'efface la nuit...
Page 82 - Si en effet les cercles de l'ombre continuent indéfiniment, si après un anneau il y en a un autre, si cette aggravation persiste en progression illimitée, si cette chaîne, dont pour notre part nous sommes résolu à douter, existe, il est certain que la pieuvre à une extrémité prouve Satan à l'autre.

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