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Principis beneficentia? Scriptis hi feu græcè, feu latinè, feu gallicè verfibus orationibus illi palam babitis diverfo tempore; alii editis in lucem varii generis operibus; omnes, qua prima & præcipua lex ab Univerfitate nobis imponitur, expleta privatim officii fui vice perdiligenter & perfirenuè: pro fuis quifque viribus allaborant ut Principis optimi beneficium apud bene memores, nec regia benignitate prorfus indignos, collocatum effe videatur. Liceat mihi quoque promeo modulo venire in partem communis induftriæ & amulationis, & vectigalis opera aliquid labori ceterorum adjungere, ut ita faltem pateat quàm fim vobis femperque futurus fim, AMPLISSIME RECTOR, RECTOR, ALMA STUDIORUM PARENS, fincero. grati animi affectu && pleno reverentiæ obfequio addictus ac devotus.

C. ROLLIN antiquus Rector, & Emeritus Profeffor Eloquentiæ.

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A

VANT que d'entrer dans le détail des differens exercices propres à former la Jeunefle dans les Etudes publiques, ce qui étoit d'abord mon unique but; j'ai été confeillé d'inferer ici quelques courtes réflexions fur ce que l'on doit faire apprendre aux enfans dans les premieres années, & même fur les Etudes qui peuvent convenir aux jeunes perfonnes de l'autre fexe jufqu'à un âge plus avanTome 1.

a

cé.

cé. On fent bien que je ne dois traiter que très fuperficiellement ce double fujet, étranger à mon premier plan, & qui eft ici comme un horsd'oeuvre. L'habileté des Maitres, & l'attention des peres & des meres férieufement occupés de l'éducation de leurs enfans, fuppléront aisément à ce qui pourra manquer à ce petit Traité.

CHAPITRE PREMIER. Des exercices qui conviennent aux Enfans dans l'âge le plus tendre.

JE

E DOIS avertir dès le commencement, que fouvent les avis que je donne ici & dans la fuite pour un fexe, font également utiles à l'autre: il fera aifé d'en faire le difcernement & l'application.

S. I.

A quel âge on peut commencer à faire étudier les Enfans.

UN AUTEUR bien fenfé dont je fais grand ufage dans mes Livres, & qui a donné d'excellentes règles fur l'éducation de la Jeuneffe, (c'eft Quin

tilien)

J

tilien) examine une queftion fort agitée dès fon tems, & qui partageoit les fentimens, favoir, à quel âge il faut commencer à faire étudier les enfans. Quelques-uns penfoient qu'on ne devoit point les appliquer à Pétude avant l'âge de fept ans, parce qu'avant ce tems ils n'ont ni l'efprit affez ouvert pour profiter des leçons qu'on leur donneroit, ni le corps affez robuste pour foutenir un travail férieux.

Quintilien pense d'une maniere differente, & il appuie fon fentiment de l'autorité de Chryfippe, célèbre Philofophe Stoïcien, qui avoit traité à fond la matiere de l'éducation. Ce Philofophe donnoit à la vérité trois ans aux nourrices, mais il vouloit que dès-lors elles s'appliquaffent à former les mœurs des enfans, & àréprimer en eux les premieres faillies des paffions qui commencent déja à se faire fentir dans cet âge tendre, & qui croiffent avec eux infenfiblement, fi l'on n'a foin de les étouffer dans leur naif

* Quidam literis inftitucndos qui minores feptem annis effent, non putaverunt ; quod illa pri

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ma ætas & intellectum difciplinarum capere, & laborem pati non poffit. Quintil lib. 1. cap. 1.

naiffan. Or, * dit Quintilien, fi cet âge est susceptible de foins par raport aux mœurs, pourquoi ne le fera-t-il pas auffi par raport à l'étude? Que peuvent-ils faire de mieux, depuis qu'ils font en état de parler? car il faut bien qu'il faffent quelque chofe. Je fai bien (c'est toujours le même Auteur qui parle) que dans tout le tems dont il s'agit ces enfans ne pourront pas autant avancer, qu'ils le feront dans la fuite en une feule année. Mais † pourquoi méprifer ce petit gain, & ne pas mettre à profit cette avance quelque médiocre qu'elle foit? Car cette année qu'on aura ainfi gagnée fur l'enfance, accroitra à celles qui fuivent, &, fomme totale faite, mettra l'enfant en état d'apprendre plus de choses qu'il n'auroit fait fans cela. Il faut donc tâcher de ne pas perdre ces premieres années, d'autant plus que les commencemens de l'étude ne demandent pref que que de la mémoire; & l'on fait que les enfans n'en manquent pas.

* Cur autem non pertineat ad literas ætas, quæ ad mores jam pertinet?

t Cur hoc, quantulum cunque eft, lucrum faftidiamus?... Hoc per fin

Je.

gulos annos prorogatum in fummam proficit; &, quantum in infantia præ. fumptum eft temporis adolefcentiæ facquiritur.

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