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POUR PARAITRE TRÈS-PROCHAINEMENT:

L'ESPRIT DE FRÉRON

OU CHOIX DE SES ARTICLES DE CRITIQUE LES PLUS REMARQUABLES.

ÉTUDES SUR LA CRITIQUE AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE

PRÉCÉDÉES

D'UN ESSAI SUR LA VIE ET LES ÉCRITS DE FRÉRON (1719-1776),

Avec une préface et des notes, et ces deux épigraphes :

Le Goût est un prince détrôné qui de temps en temps doit faire des protestations.

FRERON l'Année littéraire, 1755, t. I, p. 10.

:

Fréron est le seul homme qui ait du goût; je suis forcé d'en convenir, quoique je ne l'aime pas. VOLTAIRE.

PAR CHARLES BARTHÉLEMY

AUTEUR DE l'Esprit du Comte Joseph de Maistre.

Ce livre jettera une lumière nouvelle sur une époque trop peu connue. Ce sera, en quelque sorte, la suite et le développement des principes de M. de Maistre. Fréron et l'auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg s'accordent admirablement sur tout, en tout et partout.

Ce sera l'histoire intime, pour ainsi dire, de la grande et horrible conspiration de Voltaire et des Encyclopédistes contre la religion, les lettres et le goût, en même temps que le tableau animé des luttes glorieuses des apologistes de la vérité contre les redoutables champions de la calomnie, du mensonge et de l'erreur, sous toutes les formes que peuvent prendre ces dangereuses puissances mises au service du mal et de la Révolution.

Le moindre attrait de ce livre est d'offrir un cours familier de littérature et d'art, pour la période historique qui, en France, s'étend de 1745 à 1775, et comprend trente années, les plus curieuses à connaître du dix-huitième siècle.

Les rapprochements qui naissent d'eux-mêmes de ces études, entre le siècle dernier et notre temps, impriment d'ailleurs à ce travail un intérêt d'actualité tout particulier, que peu de livres ont, de nos jours, comme celui-ci, la bonne fortune de présenter.

Résumé des 198 volumes de critiques dus à la plume de Fréron, cet Esprit formera trois ou quatre volumes in-8, au plus. Il en paraîtra un, tous les trois mois.

CORBEIL. typ. et stér. de CHÉTÉ.

DU

COMTE JOSEPH DE MAISTRE

PRÉCÉDÉ

D'UN ESSAI SUR SA VIE ET SES ÉCRITS

PAR

CHARLES BARTHÉLEMY

COMPLÉTÉ PAR UN GRAND NOMBRE DE NOTES

ET ORNÉ D'UN PORTRAIT DU COMTE DE MAISTRE

Je suis, sans contredit, l'étranger le plus
Français... Je crois l'avoir bien prouvé!
J. DE MAISTRE, Lettre à M. de Bonald,
du 22 mars 1819.

PARIS

GAUME FRÈRES ET J. DUPREY, ÉDITEURS

RUE CASSETTE, 4.

1859

Droits de traduction et de reproduction réservés.

PERRAY

B

2331 .M24 328

12-29-52 MFP

Dir
Vrin

12.23.52

81296

PRÉFACE

ÉCRITE LONGTEMPS AVANT L'OUVRAGE

PAR M. DE MAISTRE LUI-MÊME.

<< Lorsqu'un homme conçoit le projet de se << rendre l'éditeur d'un écrivain illustre qui « n'existe plus, nous voudrions qu'il y eût un tri« bunal littéraire auquel cet homme fût tenu de présenter ses titres pour en obtenir une permission, sans laquelle son projet serait considéré «< comme un délit plus ou moins punissable; à << moins qu'il ne s'agit uniquement de réimprimer « le texte sans y ajouter une syllabe.

<< Il faut, en effet, dès qu'il s'agit de notes et << d'additions, qu'il y ait entre l'auteur et l'éditeur « certains rapports indispensables: il faut, s'il est

permis de s'exprimer ainsi, qu'il y ait entre eux << une certaine parenté de goûts, de sentiments et d'opinions, sans laquelle il y aura nécessaire<< ment entre les idées de l'auteur et celles de l'é« diteur une dissonnance choquante et quelque« fois scandaleuse.

<< Parmi les énormités du dix-huitième siècle, «< nous avons toujours distingué l'édition si con«< nue des Pensées de Pascal, par Condorcet et «Voltaire, avec les notes et les observations de «< ces deux sophistes. C'est un spectacle insuppor

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«< table, nous ne disons pas pour la piété ou la philosophie, mais pour le simple bon sens et pour la probité, de voir l'irréligion déraisonner ou rica<< ner au bas de ces pages vénérables, où Pascal << avait déposé les preuves immortelles de son gé<«< nie autant que de sa foi.

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<< La gloire, l'honneur, la renommée d'un grand <<< homme sont une propriété de la nation qui l'a produit. Elle doit en être jalouse, et défendre «< ce dépôt sacré. C'est par ses grands hommes qu'elle est célèbre elle-même; pour prix de la gloire qu'elle en reçoit, elle doit au moins protéger leur cendre et faire respecter leur mé<< moire.

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<< Si Pascal eût vécu, irrité de l'attentat commis << sur son ouvrage, il aurait poussé un cri d'indignation et de vengeance; il aurait traîné Condor«< cet et Voltaire devant les tribunaux, et sûrement << le procureur général s'en serait mêlé. Pourquoi << donc les Français ont-ils oublié Pascal, parce qu'il est mort? Ils ont bien su blâmer aigrement « ce même Voltaire pour s'être permis le ton « du persiflage dans son Commentaire sur les œu«vres de ce Pierre Corneille qui ne persifla de sa vie, « et fut sublime bonnement (1). Fallait-il donc << traiter une simple irrévérence plus sévèrement « qu'un délit (2) ? »

(1) Expression de Dorat.

(2) Observations critiques sur une édition des Lettres de madame de Sévigné, publiées en 1806, chez Bossange, par M. Ph. A. Grouvelle, etc. Lettres et opuscules inédits de M. de Maistre, t. II, 2e édition, p. 405 et 406.

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