Les chants du crépuscule

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E. Renduel, 1835 - French language - 260 pages
 

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Popular passages

Page 66 - Quand son père eut pour lui gagné bien des batailles; Lorsqu'il eut épaissi de vivantes murailles Autour du nouveau-né riant sur son chevet; Quand ce grand ouvrier, qui savait comme on fonde, Eut, à coups de cognée, à peu près fait le monde Selon...
Page 45 - Gloire à notre France éternelle! Gloire à ceux qui sont morts pour elle! Aux martyrs! aux vaillants! aux forts! A ceux qu'enflamme leur exemple, Qui veulent place dans le temple, Et qui mourront comme ils sont morts!
Page 70 - D'un bel enfant qui dort la bouche demi-close , Gracieux comme l'Orient , Tandis qu'avec amour , sa nourrice enchantée , D'une goutte de lait au bout du sein restée, Agace sa lèvre en riant l Le père alors posait ses coudes sur sa chaise.
Page 62 - Non, l'avenir n'est à personne! Sire, l'avenir est à Dieu ! A chaque fois que l'heure sonne, Tout ici-bas nous dit adieu. L'avenir! l'avenir! mystère! Toutes les choses de la terre, Gloire, fortune militaire, Couronne éclatante des rois, Victoire aux ailes embrasées, Ambitions réalisées, Ne sont jamais sur nous posées Que comme l'oiseau sur nos toits...
Page 61 - S'étaient enfin ouverts! Et l'enfant, soutenu dans sa main paternelle, Inondé des éclairs de sa fauve prunelle, Rayonnait au travers. Quand il eut bien fait voir l'héritier de ses trônes Aux...
Page 71 - Tous deux sont morts. — Seigneur, votre droite est terrible! Vous avez commencé par le maître invincible, Par l'homme triomphant, Puis vous avez enfin complété l'ossuaire. Dix ans vous ont suffi pour filer le suaire Du père et de l'enfant ! Gloire...
Page 60 - Au souffle de l'enfant, dôme des Invalides, Les drapeaux prisonniers sous tes voûtes splendides Frémirent, comme au vent frémissent les épis; Et son cri, ce doux cri qu'une nourrice apaise, Fit, nous l'avons tous vu, bondir et hurler d'aise Les canons monstrueux à ta porte accroupis I Et lui ! l'orgueil gonflait sa puissante narine ; Ses deux bras, jusqu'alors croisés sur sa poitrine., S'étaient enfin ouverts!
Page 84 - Ces tristes libertés qu'on donne et qu'on reprend ; Ce noir torrent de lois, de passions , d'idées , Qui répand sur les mœurs ses vagues débordées ; Ces tribuns opposant , lorsqu'on les réunit , Une charte de plâtre aux abus de granit ; Ces flux et ces reflux de l'onde contre...
Page 72 - Moi, le moindre des matelots, Ce que Dieu dans l'ombre élabore Sous le tumulte de vos flots. La foule vous hait et vous raille. Mais qui sait comment Dieu travaille? Qui sait si l'onde qui tressaille, Si le cri des gouffres amers, Si la trombe aux ardentes serres, Si les éclairs et les tonnerres, Seigneur, ne sont pas nécessaires A la perle que font les mers!
Page 63 - Non, si puissant qu'on soit, non, qu'on rie ou qu'on pleure, Nul ne te fait parler, nul ne peut avant l'heure Ouvrir ta froide main, O fantôme muet, ô notre ombre, ô notre hôte, Spectre toujours masqué qui nous suis côte à côte, Et qu'on nomme Demain...