Rudimens de la traduction, ou L'art de tradiure le latin en français, Volume 1

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Popular passages

Page 2 - Il me semble .que la version est plus littérale, plus attachée aux procédés propres de la langue orientale, et plus asservie dans ses moyens aux vues de la construction analytique ; et que la traduction est plus occupée du fond des pensées, plus attentive à les présenter sous la forme qui peut leur convenir dans la langue nouvelle, et plus assujettie dans ses expressions aux tours et aux idiotismes de cette langue.
Page 253 - Mais les lettres sont l'aliment de la jeunesse et l'amusement de la vieillesse; elles nous donnent de l'éclat dans la prospérité, et sont une ressource, une consolation dans l'adversité. Elles font les délices du cabinet sans embarrasser ailleurs ; la nuit, elles nous tiennent compagnie; aux champs, et dans nos voyages, elles nous suivent.
Page xi - Horace ; et ceux du siècle suivant , les Pline , les Sénèques et les Lucain. Les premiers ont eu principalement en partage cette pureté de goût , qui leur assure le suffrage de tous les siècles ; les autres , cette finesse de l'esprit , qui ne plaît qu'à certains lecteurs. Mais par la raison même que les auteurs du siècle d'Auguste sont fort supérieurs , comme écrivains , à ceux du siècle suivant, qui le sont peut-être à leur tour comme penseurs et philosophes , les traducteurs des...
Page lxxxviii - Aussi agréable à lire que l'original , elle est en même temps moins fatigante, parce que le traducteur, en rendant toute la finesse de Pline , la rend avec plus de simplicité que lui ; l'esprit de l'auteur s'y montre avec d'autant plus d'avantage , qu'il y est dégagé de l'apprêt qui le dépare trop souvent dans Pline même ; et le modèle , sans cesser d'être ressemblant , est peint en beau dans la copie , précisément parce que le peintre n'a pas trop cherché les agrémens de l'attitude...
Page xii - ... qui possède éminemment ce mérite , soutient et anime son traducteur , toujours assuré de rendre une grande partie des beautés de son modèle ; car l'esprit , au moins quand il mérite ce nom , peut toujours se traduire; malheur à celui qui disparaît en passant d'une langue dans une autre. Le traducteur d'un écrivain plein d'esprit, a de plus une autre ressource ; c'est qu'en conservant les principales beautés de l'auteur, il peut les dégager de la fausse parure qui les affaiblit dans...
Page 5 - L'auteur, conduit par son génie toujours libre, et par sa matière qui lui présente des idées qu'il peut accepter ou rejeter à son gré , est maître absolu de ses pensées et de ses expressions.
Page lxv - On devrait, soit dit entre nous, A deux divinités offrir les deux Horaces : Le latin à Vénus, la déesse des graces , Et le français à son époux.
Page liii - ... plus connue en France. M . Noël a suivi la division assez généralement adoptée en pièces lyriques, héroïques, élègiaques et épigrammatiques. Il a replacé parmi les élégies deux ou trois pièces qui lui ont paru en porter le caractère. Quant à la traduction, M. Noël a cherché à tenir un juste milieu entre la fidélité servile, qui est une véritable infidélité, et la paraphrase qui éteint le génie de l'original, à l'exception cependant des passages d'une obscénité révoltante...

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