LA FÊTE-DIEU DANS UN HAMEAU.
QUAND du brûlant cancer les fécondes chaleurs
Jaunissent les moissons et colorent les fleurs,
Belle de tous ses dons, la brillante nature
Revêt avec orgueil l'éclat de sa parure ;
Et l'Été sur son trône, au milieu de sa cour,
Apparaît, rayonnant de tous les feux du jour.
Dans les champs fortunés, qu'embellit sa présence,
Tout assure un plaisir ou promet l'abondance.
L'homme, rempli d'espoir, dans ces jours radieux,
Elève un chant d'amour vers la voûte des cieux;
Et la religion, se parant de guirlandes,
An roi de l'Univers apporte ses offrandes.
Eloigné des cités, dans le calme des champs,
O combien me charmaient ces hommages touchans !
Ces lieux semblent porter à la reconnaissance.
Tout d'un ciel bienfaisant y montre la puissance,
Nos vœux y sont plus purs, tout y peint la candeur,
Et la bouche y dit mieux ce qu'a senti le cœur.
Le tableau séduisant de la pompe champêtre,
A mon œil enchanté semble encore apparaître ;
Je revois la douceur des fêtes des hameaux,
Et cette heureuse image appelle mes pinceaux.