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dans cette langue sur les différens sujets qui peuvent se présenter;

La suite des Fables choisies de LA FONTAINE, traduites en vers latius par l'interprète ci-dessus nommé; et un nouveau Choix de celles de DESBILLIONS.

J'assigne enfin aux Quatrièmes un Extrait des Stratagémes ou Ruses de guerre de FRONTIN, qui mérite par son élégance d'alterner avec Cornélius Népos;

Un Choix des Lettres familières de CICEBON, pour les initier au style épistolaire ;

Des Fragmens moraux d'ÉRASME, sur différentes espèces de travers et de ridicules pour qu'ils ne s'y livrent pas eux-mêmes quand ils seront hommes ;

Encore quelques Fables choisies de Des

BILLIONS;

La Traduction latine de la première Philippique de DEMOSTHENE par Jouvenci, pour les conduire peu peu au style oratoire de

Cicéron;

Et des Morceaux détachés des Élégies d'OVIDE, pour ouvrir leurs jeunes cœurs aux sentimens touchans de la pitié, et pour leur frayer la route à des pièces poétiques plus étendues et plus suivies.

Je ne justifierai point l'emploi que je fais dans ce Classique, d'Erasme, de Jouvenci, de Giraud et de Desbillions. Le premier, nourri de la lecture des meilleurs écrivains du siècle d'Auguste, leur plus heureux imitateur,

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et ayant eu la principale part à la renaissance des Lettres latines, a presque le droit d'être regardé comme un ancien. Le second, également formé à l'école de ces grands modèles, est comme naturalisé dans les colléges par son Appendix, par ses Interprétations continues du texte de divers Auteurs Latins, et par ses savantes Notes sur plusieurs d'entr'eux. Le troisième n'emploie aucune expression, aucun tour de phrase, sans s'appuyer de l'exemple de ces modèles. On peut dire que l'excellente latinité de ses Fables est comparable à celle des Fables de Commire, l'un des poètes latins modernes dont la diction respire le plus le goût antique, j'ajoute, à celle des Fables de Desbillions, qu'un critique judicieux a justément appelé le dernier des Romains. On reconnoîtra, par l'extrait que je donne de ce dernier Auteur , que, sous tous les rapports, ses apologues sont dignes de devenir le Manuel des jeunes Étudians; parce qu'à une latinité pure, ornée, élégante, ils réunissent une morale parfaite, et que plusieurs même sont spécialement destinés à jeter dans leurs ames tendres les semences de toutes les vertus.

EXCERPTA

IN USUM SEXTANORUM.

Præcipuæ res Historiæ Romanæ, ex EUTROPII Breviario desumpta.

Roma sub Regibus.

ROMULUS, conditâ civitate, quam ex nomine suo Romam vocavit, hæc ferè egit. Multitudinem finitimorum in civitatem recepit: centum ex senioribus elegit, quorum consilio omnia ageret, quos Senatores nominavit propter senectutem. Tunc cùm uxores ipse et populus non haberent, invitavit ad spectaculum ludorum vicinas Urbis nationes, atque earum virgines rapuit. Commotis bellis propter raptarum injuriam, Caninenses vicit, Antemnates, Crustuminos, Sabinos, Fidenates, Veientes, (hæc omnia oppida Urbem cingunt:) et cùm ortâ subitò tempestate non comparuisset, anno regni trigesimo-septimo, ad deos transisse creditus, consecratus est. Deinde Romæ per

POUR LES SIXIÈMES.

Principaux évènemens de l'Histoire Romaine, tirés de l'Abrégé d'EUTROPE.

Trad. de l'Abbé LEZEAU.

Rome sous les Rois.

APRÈS que Romulus eut fait bâtir cette ville qu'il appela Rome, de son nom, voici à peu près ce qu'il fit. Il y attira une grande foule d'habitans des lieux circonvoisins: parmi les hommes les plus âgés, il en choisit cent, pour former son conseil, et leur donna le nom de sénateurs à cause de leur grand âge. Par la suite comme lui et son peuple manquoient de femmes, il invita ses voisins à la représentation de certains jeux qu'il fit célébrer, et il enleva leurs filles. Dans les guerres que ce rapt suscita, il vainquit les Céniniens, les Antemnates, les Crustuminiens, les Sabins, les Fidenates et les Véiens, dont les villes étoient aux environs de Rome. Enfin, la trente-septième année de son règne, ayant disparu dans un orage qui survint tout-à-coup, comme on crut que les dieux l'avoient enlevé : on le déifia. Après sa mort les sénateurs gouvernèrent chacun pen

quinos dies Senatores imperaverunt ; et his regnantibus annus unus completus est.

Posteà Numa Pompilius rex creatus est: qui bellum nullum quidem gessit, sed qui non minus civitati quàm Romulus profuit. Nam et leges Romanis, moresque constituit, qui consuetudine præliorum jam latrones ac semi-barbari putabantur. Annum descripsit in decem menses, priùs sine aliqua computatione confusum et infinita Romæ sacra ac templa constituit.Morbo decessit quadragesimo-tertio imperii anno.

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Huic successit Tullus Hostilius. Hic bella reparavit, Albanos vicit qui ab urbe Roma duodecimo milliario sunt: Veientes et Fidenates quorum alii sexto milliario absunt ab urbe Romana, alii octavo-decimo, bello superavit. Urbem ampliavit adjecto Cælio monte. Cùm triginta-duobus annis regnasset, fulmine ictus cum domo sua arsit.

Post hunc Ancus Marcius, Numæ ex filia nepos, suscepit imperium. Contra Latinos dimicavit Aventinum montem civitati adjecit, et Janiculum Ostiam civitatem suprà mare sexto-decimo milliario ab Urbe condidit, vigesimo-quarto anno imperii morbo periit.

Deindè regnum Priscus Tarquinius suscepit. Hic numerum Senatorum duplicavit ; Circum Romæ ædificavit; Ludos romanos instituit, qui ad nostram memoriam permanent. Vicit idem etiam Sabinos, et non parum agrorum sublatum iisdem, urbis Romæ territorio adjunxit; primusque triumphans Urbem intravit : muros fe

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