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apprendront le reste. Vous, cependant, soit que vous désespériez ou non du salut de la république, préparez, méditez, examinez ce que doit faire un bon citoyen et un homme de cœur, pour relever la république abattue par les malheurs des temps et la corruption des mœurs, et pour lui rendre son éclat et sa liberté. Adieu.

Cicéron à Sulpicius.

MARCUS EMILIUS AVIANUS, dès sa plus tendre jeunesse, a toujours eu pour moi beaucoup d'estime et d'affection; c'est un homme de bien, plein de douceur, et qui se fait aimer par son zèle à rendre service. Si je le croyois à Sicyone, et si l'on ne m'avoit dit qu'il est toujours à Cibyre où je l'ai laissé, je ne vous en écrirois pas davantage. Il sauroit bien, de lui-même et sans recommandation, se concilier votre amitié par sa douceur et la régularité de ses mœurs, comme il a fait la, mienne, et celle de tous ceux qui ont quelque habitude avec lui. Mais comme je le crois absent, je vous recommande de tout mon pouvoir sa maison de Sicyone, ses affaires domestiques, et en particulier son affranchi Avianus Ammonius, qui mérite d'être distingué pour son mérite personnel; car je lui suis attaché, tant à cause de son zèle et de sa rare fidélité pour son patron, que parce qu'il m'a rendu de grands services, et que dans mes disgraces il m'a secouru avec autant de fidélité et d'attachement que s'il me devoit sa liberté. Je vous recommande donc cet Ammonius, et vous prie de le protéger comme agent de son

torem, quem tibi commendo, et ipsum suo nomine diligas habeasque in numero tuorum. Hominem prudentem et officiosum cognosces, et dignum qui à te diligatur. Vale.

Cicero Silio, propræt.

NON putavi fieri posse ut mihi verba deessent; sed tamen in M. Lenio commendando desunt. Itaque rem tibi exponam paucis verbis, sed tamen ut planè perspicere possis voluntatem meam. Incredibile est quanti faciamus et ego et frater meus, qui mihi charissimus est, M. Lenium. Id fit quùm plurimis ejus officiis, tùm summâ probitate et singulari modestiâ. Eum ego à me invitissimus dimisi, tùm propter familiaritatem et consuetudinis suavitatem, tùm quòd consilio ejus fideli ac bono libenter utebar. Sed vereor ne jam mihi superesse verba putes, quæ dixeram defutura, Commendo tibi hominem, sicut intelligis me, de quo ea suprà scripserim, debere commendare à teque vehementer etiam atque etiam peto, ut quod habet in tua provincia negotii, expedias; quod tibi videbitur rectum esse', ipsi dicas: hominem facillimum liberalissimumque Cognosces. Itaque te rogo ut eum solutum, liberum, confectis ejus negotiis per te, quamprimùm ad me remittas. Id mihi fratrique meo gratissimum feceris. Vale...

patron,

patron, de l'estimer pour son propre mérite,

et de le mettre au nombre de vos amis. Vous reconnoîtrez en lui un homme sage obligeant, digne de votre amitié. Adieu.

Cicéron à Silius, propréteur.

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Je n'ai jamais cru que les expressions pouvoient me manquer; c'est pourtant ce qui m'arrive, en voulant vous recommander M. Lénius. Je vous dirai donc en peu de mots ce dont il s'agit; mais cependant de manière à vous faire voir clairemeut ce que je désire de vous. Vous ne sauriez croire quelle estime mon frère et moi avons pour M. Lénius. Il en est redevable aux services qu'il nous a rendus, à son extrême probité, et à sa rare modestie. Il m'en a beaucoup coûté pour le laisser partir, et parce que je trouvois mille agrémens dans sa société et dans les témoignages de son amitié, et parce que j'aimois à suivre ses bons et fidèles avis. Mais je crains que vous ne trouviez que j'en dis trop, moi qui me plaignois de manquer d'expressions. Je vous le recommande avec tout le zèle que je dois mettre à ma recommandation, après tout ce que je viens de vous en écrire. Je vous prie instamment de terminer au plutôt les affaires qu'il a dans votre gouvernement, et de lui dire tout ce qui vous semblera juste: vous verrez en lui un homme de moeurs douces et honnêtes. Dès que ses affaires serout terminées, et que rien ne le retiendra plus, je vous prie de me le renvoyer; vous nous obligerez infiniment mon frère et moi. Adieu.

Cicero Dolabellæ suo.

VEL meo ipsius interitu mallem litteras meas desiderares, quàm eo casu, quo sum gravissimė afflictus quem ferrem certè moderatiùs, si te haberem. Nam et oratio tua prudens et amor erga me singularis multùm levaret; sed quoniam brevi tempore, ut opinio nostra est, te sum visurus, ita me affectum offendes, ut multùm à te possim juvari, non quòd ita sim fractus, ut aut hominem me esse oblitus sim, aut fortunæ succumbendum putem : sed tamen hilaritas illa nostra et suavitas, quæ te præter cæteros delectabat, erepta mihi omnis est. Firmitatem tamen et constantiam, si modo fuit aliquandò in nobis, eamdem cognosces quam reliquisti. Quod scribis prælia te meâ causâ sustinere, non tam id laboro, ut, si qui mihi obtrectent, à te refutentur, quàm intelhigi cupio, quod certè intelligitur, me à te amari: quod ut facias te etiam atque etiam rogo, ignoscasque brevitati mearum litterarum: nam et celeriter unà futuros nos arbitror, et nondùm satis confirmatus sum ad scribendum. Vale.

Cicero Trebonio.

ORATOREM meum ( sic enim inscripsi) Sa bino tuo commendavi. Natio me hominis im

Cicéron à Dolabella.

J'AIMEROIS mieux que ce fût ma propre mort qui fût cause du silence dont vous vous plaignez, que la perte que je viens de faire; perte qui me jette dans la dernière affliction, et que je supporterois avec moins d'impatience, 'si vous étiez auprès de moi. La sagesse de vos discours et votre affection pour moi, me donneroient beaucoup de soulagement; mais puisque je dois vous voir bientôt, comme je l'espère, vous me trouverez dans une situation d'esprit telle, que vos secours me seront eucore bien utiles. Ce n'est pas que je sois abattu au point d'oublier que je suis homme, et de penser qu'on doive, succomber sous les coups de la fortune; mais cette gaîté, cet enjoûment qui vous faisoit préférer ma société à toute autre, je l'ai perdu entièrement. Si j'ai jamais eu un peu de fermeté et de courage, vous verrez que je n'en ai rien perdu. Quant à ce que vous me mandez, que vous avez des combats à soutenir à cause de moi; ce que j'ai sur-tout à cœur, c'est moins de vous voir réfuter les calomnies où je suis en butte, que de vous voir prouver à tout le monde combien vous m'aimez ; et je me flatte qu'on n'en doute pas. Je vous conjure de le faire connoître de plus en plus, et de m'excuser si je ne vous en écris pas plus long: mais j'espère que nous nous verrons dans peu de jours; et je ne suis pas encore en état d'écrire.

Cicéron à Trébonius.

J'AI chargé votre Sabin de mon livre de l'Orateur, (carc'est le titre que je lui ai donné.)

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