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Résumé des Pertes matérielles des Guerres contemporaines.

1° PERTES D'HOMMES.

Hommes tués sur les champs de bataille ou morts, soit de leurs blessures, soit de maladies :

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<< C'est un total de 1,750,000 hommes environ (1), enlevés par la guerre, aux peuples civilisés, de

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(1) NOTA BENE. Ce nombre, qu'on se le rappelle, ne s'applique qu'aux militaires emportés par la guerre, et ne comprend pas les innombrables victimes particulières qui ont succombé aux épidémies, à la misère, aux souffrances et aux angoisses de toute sorte.

1853 à 1866, c'est-à-dire dans l'espace de quatorze ans. 1,750,000 hommes, c'est un chiffre égal à celui de la population masculine entière de la Hollande : c'est encore un chiffre égal à celui des individus. occupés en France, comme ouvriers, par les professions industrielles et commerciales. » (Audiganne, Les Ouvriers d'à présent, page 405.)

Et cependant cette quantité immense de vies, de forces et d'intelligences humaines, dans le siècle de la civilisation, de l'industrie et de la démocratie, la guerre l'a dévorée en 14 ans.

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(1) Ce chiffre représente seulement la dépense de la France.

<< Ce ne sont là que les dépenses immédiates et positives des guerres, encore ne sont-elles pas complètes nous n'avons pas les dépenses de l'Espagne dans les guerres de Cochinchine, du Pérou et du Chili et de Saint-Domingue; nous n'avons pas davantage celles des Républiques de l'Amérique du Sud dans leur lutte contre l'Espagne; ni celles du Brésil, de la Plata, du Paraguay, dans cette guerre éternelle qui les désole avec tant de fureur; ni celles du Mexique dans la guerre de l'indépendance contre la France; et cependant, avec toutes ces lacunes, nous sommes parvenus au chiffre effroyable de 48 milliards.

» 48 milliards! mais c'est plus du tiers de la richesse tant mobilière qu'immobilière de la France; c'est le montant de l'épargne française pendant près d'un demi-siècle; c'est six fois plus qu'il n'a fallu pour faire tous nos réseaux de chemins de fer français. Et cependant cette somme immense de 48 milliards, qui, employée aux œuvres de la paix, eût transformé les conditions matérielles de la vie des peuples civilisés, le mauvais génie de la guerre l'a dévorée en quatorze années, pour faire disparaître de la face du monde près de 1,800,000 hommes. (Paul Leroy-Beaulieu). »

P.-S.

Voici le relevé à peu près complet des PERTES DE LA GUERRE DE 1870-1871 :

L'Allemagne du Nord, avec Hesse et Bade, avoue officiellement 102,126 tués, blessés ou disparus ; La Bavière, 16,554;

La Saxe, 2,093; soit, plus du sixième de tout son effectif.

Une feuille allemande, citée par l'Almanach de la Paix, 1873, porte à 207,465 le total des hommes (non compris les officiers) qui ont été mis hors de combat parmi les envahisseurs.

Combien sont morts postérieurement, dans les hôpitaux ou dans leurs foyers, des suites de la guerre? La maladie a plus ou moins gravement atteint une fraction énorme de l'armée allemande.

Beaucoup de ces victimes étaient des pères de famille; aussi le nombre des veuves et orphelins, en Allemagne, est-il très-élevé. Depuis la guerre, voici la disproportion entre la population féminine et la population masculine chez nos voisins: pour 20,106,997 femmes, il n'y a que 19,398,681 hommes; soit, 708,316 en moins (1). Blasphémateurs, qui soutenez que la guerre est une loi providentielle, concluez!

(1) Bien Public du 5 juillet 1872.

La France a nécessairement souffert encore bien davantage. Indépendamment de la supériorité de l'artillerie ennemie pendant l'action, il est certain que les déroutes de nos armées, leurs privations prolongées dans les places fortes ou à la suite des désastres, les assauts parfois acharnés des assiégés sur les positions des bloquants, les rigueurs de l'internement en Allemagne, où ont péri plus de 20,000 Français, les maux immenses d'un hiver extraordinaire qui nous a été bien autrement fatal qu'aux hommes du Nord, d'ailleurs infiniment mieux équipés, toutes ces causes ont infligé à la France des sacrifices beaucoup plus considérables que ceux des Allemands, et ont épuisé à jamais les forces d'un grand nombre des hommes qui ont sauvé temporairement leur vie.

Le chiffre officiel des seuls morts de nos armées s'élève à 90,600. Une statistique, entreprise sur la demande de Mme Thiers, accuse aussi 18,000 orphelins faits directement par la guerre en France.

Il faut ajouter, comme d'ordinaire, que les pertes des armées ne donnent qu'une faible idée des pertes totales. Dans les forteresses assiégées, la famine, l'épidémie, la misère, les souffrances matérielles et morales ont ruiné la santé des habitants et porté la mortalité à des chiffres effroyables. Presque partout, la variole ou le typhus a exercé ses ravages. Les

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