SOSIE. Il ne m'importe guére, Tant pis pour toi. CLEAN THIS. Là, là, revien, SOSIE. Non, morbleu. Je n'en ferai rien ; Va, va, traître, laiffe-moi faire ; On fe laffe, par fois, d'être femme de bien. Fin du fecond acte. ACTE III. SCENE PREMIERE. AMPHITRYON. UI, fans doute, le fort tout exprès me le ca che ; Et, des tours que je fais, à la fin, je fuis las. En vain à paffer je m'apprête, Leur tuante amitié de tous côtés m'arrête ; Je leur donne, tout bas, cent malédictions. Lorfque, dans l'ame, on fouffre une vive douleur, e l'on donneroit volontiers cette gloire Et que! Pour avoir le repos du cœur ! Moins j'en puis débrouiller le funefte cahos. Eft ce qui fait ici mon cruel embarras. La nature par fois produit des reffemblances, Et, dans tous ces rapports, font mille différences, Des charmes de la Theffalie On vante de tout temps les merveilleux effets ; Qu'au fortir d'une ample victoire, Je fuffe contraint de les croire, Aux dépens de mon propre honneur. Que ce penfer foit véritable; Et que, pour mon bonheur, elle ait perdu l'esprit ! SCENE I I. MERCURE, AMPHITRYON. * MERCURE fur le balcon de la maison d' Amphitryon fans être vu, ni entendu par Amphitryon. Omme l'amour ici ne m'offre aucun plaifir, Comm Je m'en veux faire au moins qui foient d'autre nature; Et je vais égayer mon férieux loifír A mettre Amphitryon hors de toute mesure. D'où vient donc qu'à cette heure on ferme cette porte? MERCURE. Holà, tout doucement. Qui frappe? AMPHITRY ON fans voir Mercure. Moi. MERCURE. Qui, moi ? AMPHITRY ON appercevant Mercure qu'il prend pour Sofie Ah! Ouvre. MERCURE. Comment, ouvre? Et qui donc es-tu toi, Qui fais tant de vacarme, & parles de la forte? AMPHITRYON. Quoi! Tu ne me connois pas ? Non Et n'en ai pas la moindre envie. Tout le monde perd-il aujourd'hui la raifon? Hé bien, Sofie, oui, c'est mon nom Me vois-tu bien ? MERCURE. Fort bien. Qui peut pouffer ton bras A faire une rumeur fi grande ? Et que demandes-tu là bas? Moi, pendard, ce que je demande ? Que ne demandes-tu donc pas ? Attens, traître. Avec un bâton Tout beau. Si pour heurter tu fais la moindre in ftance, Je t'envoyerai d'ici des meffagers fâcheux. AMPHITRYON. O ciel! Vit-on jamais une telle infolence? Hé bien ? Qu'est-ce ? M'as-tu tout parcouru par or dre? M'as-tu de tes gros yeux affez confidéré ? Si, des regards, on pouvoit mordre, Avec ces impudens propos. Que tu groffis pour toi d'effroyables tempêtes! L'ami, fi, de ces lieux, tu ne veux difparoître, Ah! Tu fauras, maraud, à ta confusion, Toi, mon maître ? AMPHITRYON. Oui, coquin. M'ofes-tu méconnoître ? Je n'en reconnois point d'autre qu'Amphitryon. Et cet Amphitryon, qui, hors moi, le peut être ? AMPHITRYON. Amphitryon? Ah! Quelle vifion! MERCURE. Dis-nous un peu. Quel eft le cabaret honnête, Comment! Encore? MERCURE. Etoit-ce un vin à faire fête? AMPHITRYON. Ciel ! MERCURE. Etoit-il vieux, ou nouveau? AMPHITRYON. Que de coups ! MERCURE. Le nouveau donne fort dans la tête, Quand on le veut boire fans eau. |