Œuvres complètes de Lamartine: La mort de Socrate. Le dernier chant du Pèlerinage d'Harold. Harmonies poétiques et religieuses

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L'auteur, 1860
 

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Page 87 - Muse des derniers temps, divinité sublime, Qui des monts fabuleux n'habites plus la cime; Toi qui n'as pour séjour, pour temples, pour autels, Que le sein frémissant des généreux mortels ; Toi dont la main se plaît à couronner ta lyre Des lauriers du combat, des palmes du martyre, Et qui fais retentir l'Hémus ressuscité Des noms vengeurs du Christ et de la liberté; Sentiment plus qu'humain que l'homme déifie, * Viens seul : c'est à toi seul que mon cœur sacrifie ! Les siècles de l'erreur...
Page 234 - Et moi, Seigneur, aussi, pour chanter tes merveilles, Tu m'as donné dans l'âme une seconde voix, Plus pure que la voix qui parle à nos oreilles, Plus forte que les vents, les ondes et les bois ! Les cieux l'appellent Grâce, et les hommes Génie. C'est un souffle affaibli des bardes d'Israël, Un écho dans mon sein, qui change en harmonie Le retentissement de ce monde mortel.
Page 532 - De l'Être universel, unique, La splendeur dans mon ombre a lui , Et j'ai bourdonné mon cantique De joie et d'amour devant lui ! Et sa rayonnante pensée Dans la mienne s'est retracée , Et sa parole m'a connu ! Et j'ai monté devant sa face , Et la nature m'a dit : Passe ; Ton sort est sublime, il t'a vu ! Vivez donc vos jours sans mesure ! Terre et ciel ! céleste flambeau ! Montagnes, mers, et toi, nature, Souris longtemps sur mon tombeau ! Effacé du livre de vie , Que le néant même m'oublie!
Page 218 - ... le clocher, les maisons qui fument, les bœufs qui » pâturent , les voyageurs qui passent et qui devisent en » passant sur la route , comme je les voyais autrefois des » yeux. Je connais les saisons tout comme dans le temps où > je voyais verdir les avoines, faucher les prés, mûrir les • froments, jaunir les feuilles du châtaignier, et rougir les • prunes des oiseaux sur les buissons, J'ai des yeux dans » les oreilles, continua-t-il en souriant; j'en ai sur les mains, » j'en ai...
Page 458 - Il fonde les cités, familles immortelles, Et pour les soutenir il élève les lois, Qui, de ces monuments colonnes éternelles, Du temple social se divisent le poids ! Après avoir conquis la nature, il soupire ; Pour un plus noble prix sa vie a combattu; Et son cœur vide encor, dédaignant son empire, Pour s'égaler aux dieux inventa la vertu...
Page 508 - Que de jours ont passé sur ces chères empreintes ! Que d'adieux éternels ! que de rêves déçus ! Que de liens brisés ! que d'amitiés éteintes ! Que d'échos assoupis qui ne répondent plus ! Moins de flots ont roulé sur les sables de Laisse ', Moins de rides d'azur ont sillonné son sein, Et des arbres vieillis qui couvraient ta jeunesse, Moins de feuilles d'automne ont jonché le...
Page 57 - Pour moi, la desti« née m'appelle aujourd'hui, comme dirait un « poète tragique ; - et il est à peu près temps « que j'aille au bain ; car il me semble qu'il est « mieux de ne boire le poison qu'après m'être « baigné et d'épargner aux femmes la peine de « laver un cadavre. « Quand Socrate eut achevé de parler, Criton « prenant la parole : à la bonne heure, Socrate, « lui dit-il, mais n'as-tu rien à nous recomman...
Page 244 - N'avaient pas épuisé mon cœur! Dieu du jour! Dieu des nuits! Dieu de toutes les heures ! Laisse-moi m'envoler sur les feux du soleil ! Où va vers l'occident ce nuage vermeil ? Il va voiler le seuil de tes saintes demeures Où l'œil ne connaît plus la nuit ni le sommeil!
Page 70 - Cri ton , dit-il , et ce furent ses dernières paroles, nous devons un coq à Esculape*; n'oublie pas d'acquitter cette dette. Cela sera fait, répondit Criton; mais vois si tu as encore quelque chose à nous dire.
Page 51 - ... toute la force du cachot vient des passions qui font que le prisonnier aide lui-même à serrer sa chaîne; la philosophie, dis-je, recevant l'âme en cet état, l'exhorte doucement et travaille à la délivrer : et pour cela elle lui montre que le témoignage des yeux du corps est plein d'illusions , comme celui des oreilles, comme celui des autres sens; elle l'engage à se séparer d'eux, autant qu'il est en elle; elle lui conseille de se recueillir et de se concentrer en elle-même , de ne...

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