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DE

MUSIQUE.

N.

ATUREL, adj. Ce mot en Mufique a plufieurs fens. 1. Mufique Naturelle eft celle que forme la voix humaine par oppofition à la Mufique artificielle qui s'exécute avec des Inftrumens. 2°. On dit qu'un Chant eft Naturel, quand il est aifé, doux, gracieux, facile : qu'une Harmonie eft naturelle, quand elle a peu de renverfemens, de Diffonnances; qu'elle eft produite par les Cordes effentielles & Naturelles du Mode. 3°. Naturel fe dit encore de tout Chant qui n'eft ni forcé ni baroque, qui ne va ni trop haut ni trop bas, ni trop vîte ni trop lentement, 4. Enfin la fignification la plus commune de ce mot, & la feule dont l'Abbé Broffard n'a point parlé, s'applique aux Tons ou Modes dont les Sons fe tirent de la Gamme ordinaire fans aucune altération : de forte qu'un Mode Naturel eft celui où l'on n'emploie ni Dièfe ni Bémol. Dans le fens exact il n'y auroit qu'un feul Ton Naturel, qui feroit celui d'ut ou de C Tierce majeure; mais on étend le nom de Naturels à tous les Tons dont les Cordes effentielles ne A

Tome XI.

portant ni Dièfes ni Bémols, permettent qu'on n'arme la Clef de l'un ni de l'autre tels font les Modes majeurs de G & de F, les Modes mineurs d'A & de D, &c. (Voyez CLEFS TRANSPOSE'ES, MODES, TRANSPOSITIONS.)

Les Italiens notent toujours leur Récitatif au Naturel, les changemens de Tons y étant fi fréquens & les Modulations fi ferrées que, de quelque maniere qu'on armât la Clef pour un Mode, on n'épargneroit ni Dièses ni Bémols pour les autres, & l'on fe jetteroit, pour la fuite de la Modulation, dans des confufions de fignes trèsembarraffantes, lorfque les Notes altérées à la Clef par un figne fe trouveroient altérées par le figne contraire accidentellement. (Voyez RECITATIF.)

Solfier au Naturel, c'eft folfier par les noms naturels des Sons de la Gamme ordinaire, fans égard au Ton où l'on eft. (Voyez SOLFIER.)

- NETE, f. f. C'étoit dans la Mufique Grecque la quatrieme Corde ou la plus aiguë de chacun des trois Tétracordes qui fuivoient les deux premiers du grave à l'aigu.

Quand le troifieme Tétracorde étoit conjoint avec le fecond, c'étoit le Tétracorde Synnéménon, & fa Nete s'appelloit Nete Synnéménon.

Ce troifieme Tétracorde portoit le nom de Diézeugménon quand il étoit disjoint ou féparé du fecond par l'Intervalle d'un Ton, & fa Nete s'appelloit Note-Diézeugmenon,

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Enfin le quatrieme Tétracorde portant toujours le nom d'Hyperboléon, fa Nete s'appelloit auffi toujours Nete-Hyperboléon.

A l'égard des deux premiers Tétracordes comme ils étoient toujours conjoints, ils n'avoient point de Nete ni l'un ni l'autre : la qua trieme Corde du premier étant toujours la pre miere du fecond, s'appelloit Hypate-Méfon, & la quatrieme Corde du fecond formant le milieu du fyftême, s'appelloit Mèfe.

Nete, dit Boèce, quafi neate, id eft, inferior car les Anciens dans leurs Diagrammes mettoient en haut les Sons graves, & en bas les Sons aigus NETOIDE. Sons aigus. (Voyez LEPSIS.) NEUME,.f. Terme de Plain-Chant. La Neu me est une espece de courte récapitulation dự Chant d'un Mode, laquelle fe fait à la fin d'unę Antienne par une fimple variété de Sons & faus y joindre aucunes paroles. Les Catholiques autorifent ce fingulier ufage fur un paffage de Saint Auguftin, qui dit, que ne pouvant trouver des paroles dignes de plaire à Dieu, l'on fait bien de lui adreffer des Chants confus de jubilation.

כל

"

Car à qui convient une telle jubilation fans paroles, fi ce n'eft à l'Etre ineffable? & comment célébrer cet Etre ineffable, lorfqu'on ne peut ni fe taire, ni rien trouver dans fes » transports qui les exprime, fi ce n'eft des Sons inarticulés ?"

כן

છું.

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NEUVIEME, S. f. Octave de la Seconde. Cet Intervalle porte le nom de Neuvieme, parce qu'il faut former neuf Sons confécutifs pour arriver Diatoniquement d'un de fes deux termes à l'autre. La Neuvieme eft majeure ou mineure, comme la Seconde dont elle eft la Réplique. (Voyez SECONDE.)

Il ya un Accord par fuppofition qui s'appelle Accord de Neuvieme, pour le diftinguer de l'Accord de Seconde, qui fe prépare, s'accompagne & fe fauve différemment. L'Accord de Neuvieme eft formé par un Son mis à la Baffe, une Tierce au-deffous de l'Accord de feptieme; ce qui fait que la feptieme elle-même fait Neuvieme fur ce nouveau Son. La Neuvieme s'accompagne, par conféquent, de Tierce, de Quinte, & quelquefois de feptieme. La quatrieme Note du Ton eft généralement celle fur laquelle cet Accord convient le mieux, mais on la peut placer par-tout dans des entrelacemens Harmoniques. La Baffe doit toujours arriver en montant à la Note qui porte Neuvieme; la Partie qui fait la Neuvieme doit fyncoper, & fauve cette Neuvieme comme une feptiemé en defcendant Diatoniquement d'un Degré fur l'Octave, fi la Baffe refte en place, ou fur la Tierce, fi la Baffe defcend de Tierce. (Voyez AccORD, SUPPOSITION, SYNCOPE.)

En Mode mineur l'Accord fenfible fur la Médiante perd le nom d'Accord de Neuvieme &

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