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fe fervir de la demi-Paufe pour marquer une demi-Mefure, mais des autres filences qui en ex priment la jufte valeur.

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Quant à cette autre espece de Paufe connue dans nos anciennes Mufiques fous le nom de Paufes initiales, parce qu'elles fe plaçoient après la Clef, & qui fervoient, non à exprimer des Silences, mais à déterminer le Mode; ce nom de Pauses ne leur fut donné qu'abufivement: c'est pourquoi je renvoie für cet article aux mots Bâton & Mode.

PAUSER, v. n. Appuyer fur une fyllabe en chantant. On ne doit Paufer que fur les fyllabes longues, & l'on ne Pause jamais fur les e muets.

PE'AN, f. m. Chant de victoire parmi les Grecs, en l'honneur des Dieux, & fur tout d'Apollon.

PENTACORDE, S. m. C'étoit chez les Grecs' tantôt un Instrument à cinq cordes, & tantôt un ordre ou systême formé de cinq Sons : c'est en ce dernier fens que la Quinte ou Diapente s'appelloit quelquefois Pentacorde.

PENTATONON, f. m. C'étoit dans la Mufique ancienne le nom d'un Intervalle que nous appellons aujourd'hui Sixte-fuperflue. (Voyez SIXTE.) Il est compofé de quatre Tons, d'un fémi-Ton majeur & d'un fémi - Ton mineur, d'où lui vient le nom de Pentatonon, qui fignifie cinq tons.

PERFIDIE, ff. Terme emprunté de la Mufique Italienne, & qui fignifie une certaine af

fectation de faire toujours la même chofe, de pourfuivre toujours le même deffein, de conferver le même Mouvement, le même caractere de Chant, les mêmes Paffages, les mêmes figures de Notes. (Voyez DESSEIN, CHANT, MOUVEMENT. ) Telles font les Baffes-contraintes; comme celles des anciennes Chaconnes, & une infinité de manieres d'Accompagnement contraint ou Perfidié, Perfidiato, qui dépendent du caprice des Compositeurs.

Ce terme n'eft point ufité en France, & je ne fais s'il a jamais été écrit en ce fens ailleurs que dans le Dictionnaire de Broffard,

PE'RIE LESE, ff. Terme de Plain - Chant, C'est l'interpofition d'une ou plufieurs Notes dans l'intonation de certaines pieces de Chant, pour en affurer la Finale, & avertir le Chour que c'eft, à lui de reprendre & poursuivre ce qui fuit.

La Périélèfe s'appelle autrement Cadence ou petite Neume, & fe fait de trois manieres, fa.. voir; 1. Par Circonvolution. 2. Par Interci dence ou Diaptofe, 3. Ou par fimple Duplica tion.oyez ces mots.

PERIPHERE'S, S. f. Terme de la Mufique Grecque, qui fignifie une fuite de Notes tant afcendantes que defcendantes & qui reviennent, pour ainfi dire, fur elles-mêmes. La Pe ripheres étoit formée de l'Anacamptos & de l'Euthia.

PETTEIA, S. f. Mot Grec qui n'a point de Correfpondant dans notre langue, & qui eft le nom de la derniere des trois parties dans lefquelles on fubdivife la Mélopée. (Voyez ME'LOPE'E. )

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La Petteia eft, felon Ariftide Quintilien l'art de difcerner les Sons dont on doit faire ou ne pas faire ufage, ceux qui doivent être plus ou moins fréquens, ceux par où l'on doit commencer & ceux par où l'on doit finir.

C'est la Petteia qui conftitue les Modes de la Mufique; elle détermine le Compofiteur dans le choix du genre de Mélodie relatif au mouve ment qu'il veut peindre ou exciter dans l'ame, felon les perfonnes & felon les occafions. En un mot la Petteia, partie de l'Hermofménon qui regarde la Mélodie, eft à cet égard ce que les Mœurs font en Poésie.

On ne voit pas ce qui a porté les anciens à lui donner ce nom, à moins qu'ils ne l'aient pris de walea leur jeu d'Echecs ; la Petteia dans la Musique étant une regle regle pour combiner & arranger les Sons, comme le jeu d'Echecs en est une autre pour arranger les Pieces appellées wérlos Calculi.

PHILE'LIE, S. f. C'étoit chez les Grecs une forte d'Hymne ou de Chanfon en l'honneur d'Apollon. (Voyez CHANSON. )

PHONIQUE, ff. Art de traiter & combiner les Sons fur les principes de l'Acoustique. (Voyez ACOUSTIQUE.)

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PHRASE, f. f. Suite de Chant ou d'Harmonie qui forme fans interruption un fens plus ou moins achevé, & qui fe termine fur un repos par une Cadence plus ou moins parfaite.

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Il y a deux efpeces de Phrafes muficales. En Mélodie la Phrafe eft conftituée par le Chant, c'est à dire, par une fuite de Sons tellement difpofés, foit par rapport au Ton, foit par rapport au Mouvement, qu'ils faffent un tout bien lié, lequel aille fe réfoudre fur une Corde ef fentielle du Mode où l'on eft.

Dans l'Harmonie, la Phrafe eft une fuite ré guliere d'Accords tous liés entr'eux par des Diffonnances exprimées ou fous-entendues; laquelle fe réfout fur une Cadence abfolue, & felon l'efpece de cette Cadence: felon que le fens en eft plus ou moins achevé, le repos eft auff plus ou moins parfait.

C'eft dans l'invention des Phrafes muficales, dans leurs proportions, dans leur entrelacement, que confiftent les véritables beautés de la Mufique. Un Compofiteur qui ponctue & phrafe bien, eft un homme d'efprit un Chanteur qui fent, marque bien fes Phrases & leur accent, eft un homme de goût; mais celui qui ne fait voir & rendre que les Notes, les Tons, les Tems, les Intervalles, fans entrer dans le fens des Phrafes, quelque für, quelque exact d'ailleurs qu'il puiffe être, n'eft qu'un Croque fol.

PHRYGIEN, adj. Le Mode Phrygien eft un des quatre principaux & plus anciens Modes de la Mufique des Grecs. Le caractere en étoit ardent, fier, impétueux, véhément terrible. Auffi étoit ce, felon Athénée, fur le Ton ou Mode Phrygien que l'on fonnoit les Trompettes & autres Inftrumens militaires.

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Ce Mode inventé, dit-on, par Marfyas Phrygien, occupe le milieu entre le Lydien & le Dorien; & fa Finale eft à un Ton de distance de celles de l'un & de l'autre.

PIECE, S. f. Ouvrage de Mufique d'une certaine étendue, quelquefois d'un feul morceau & quelquefois de plufieurs, formant un enfemble & un tout fait pour être exécuté de fuite. Ainfi une Ouverture eft une Piece, quoique compofée de trois morceaux, & un Opéra même est une Pièce, quoique divifé par actes. Mais outre cette acception générique, le mot Piece en a une plus particuliere dans la Mufique Instrumentale, & feulement pour certains Inftrumens, tels que la Viole & le Claveffin. Par exemple, on ne dit point une Piece de Violon; l'on dit une Sonate: & l'on ne dit guere une Sonate de Clavellin, l'on dit une Piece.

PIED, f. m. Mefure de Tems ou de quantité, distribuée en deux ou plufieurs valeurs égales ou inégales. Il y avoit dans l'ancienne Mufique cette différence des Tems aux Peds, que les Tems étoient comme les Points ou élémens in

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