Page images
PDF
EPUB

Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui.
NA-t-il nous déchirer Avec un coup d'aile ivre
Ce lac dur oublié que hante sous le givre
Le transparent glacier des vols qui n'ont pas fui!

Un cygne d'autrefois se souvient que c'est lui
Magnifique mais qui sans espoir se délivre
Pour n'avoir PKs chanté la région où vivre
Quand du stérile hiver a resplendi l'ennui.

Tout son col secouera cette blanche agonie
Par l'espace infligée à l'oiseau qui le nie,
Mais non l'horreur du sol où le plumage est pris.

Fantôme qu'à ce lieu son pur éclátássigne,
Jl s'immobilise ku songe froid de mépris
Que vêt parmi l'exil inutile le Cygne.

POÈMES

LES MYRTILLIÈRES

Sur le chemin de Saint-Hubert

d'où l'on peut voir dans la bruyère

brouter quatre cents chèvres,

les myrtillières

venant de l'Ourthe et de Freyr

ont du jus sur les lèvres

et des fruits violets écrasés dans leurs rires.

Sous le soleil ardent

elles ont égréné la terre avec leurs dents.

Et parmi l'herbe et les fenasses

où crèvera plus tard la coque des châtaignes, la terre, elles en ont démêlé la tignasse avec leurs peignes.

Leurs paniers noirs et leurs seaux bleus sont si pesants de graines rondes

que les filles blondes,

le col ouvert,

pour en porter un sont à deux

sur le chemin de Saint-Hubert...

« PreviousContinue »