Souvenirs et portraits de jeunesse

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E. Dentu, 1872 - French literature - 340 pages
 

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Popular passages

Page 19 - J'approche d'une petite ville , et je suis déjà sur une hauteur d'où je la découvre. Elle est située à mi-côte ; une rivière baigne ses murs, et coule ensuite dans une belle prairie ; elle a une forêt * épaisse qui la couvre des vents froids et de l'aquilon. Je la vois dans un jour si favorable, que je compte ses tours et ses clochers ; elle me paraît peinte *sur le penchant de la colline. Je me récrie , et je dis . Quel plaisir de vivre sous un si beau ciel et dans ce séjour si délicieux...
Page 136 - Avez-vous éprouvé, vous tous que la curiosité du flâneur a souvent fourrés dans une émeute, la même joie que moi à voir un gardien du sommeil public, — sergent de ville ou municipal, la véritable armée, — crosser un républicain ? Et comme moi, vous avez dit dans votre cœur :
Page 19 - II ya une chose que l'on n'a point vue sous le ciel, et que selon toutes les apparences on ne verra jamais : c'est une petite ville qui n'est divisée en aucuns partis, où les familles sont unies...
Page 19 - Quel plaisir de vivre sous un si beau ciel et dans ce séjour si délicieux ! Je descends dans la ville , où je n'ai pas couché deux nuits , que je ressemble à ceux qui l'habitent, j'en veux sortir.
Page 136 - Il ne veut plus travailler, humble et anonyme ouvrier, aux rosés et aux parfums publics; il veut être libre, l'ignorant, et il est incapable de fonder un atelier de fleurs et de parfumeries nouvelles. Crosse religieusement les omoplates de l'anarchiste*!
Page 261 - Trahi de toutes parts, accablé d'injustices, Je vais sortir d'un gouffre où triomphent les vices; Et chercher sur la terre un endroit écarté, Où d'être homme d'honneur on ait la liberté.
Page 279 - Quand on écrit avec facilité, on croit toujours avoir plus de talent qu'on n'en a. Pour bien écrire, il faut une facilité naturelle et une difficulté acquise.
Page 277 - Ils furent l'un et l'autre deux heures entières sous l'eau, et nous ne savions pas ce qu'ils étaient devenus, lorsque nous entendîmes des cris horribles qui nous firent frémir. Peu de temps après nous vîmes le génie et la princesse tout en feu. Ils se lancèrent l'un contre l'autre des flammes par la bouche jusqu'à ce qu'ils vinrent à se prendre corps à corps. Alors les deux feux s'augmentèrent, et jetèrent une fumée épaisse et enflammée qui s'éleva fort haut. Nous craignîmes avec...
Page 276 - ... cour et se rompit en plusieurs morceaux. « Le loup, qui pendant ce temps-là s'était transformé en coq, se jeta sur les grains de la grenade et se mit à les avaler l'un après l'autre. Lorsqu'il n'en vit plus, il vint à nous les ailes étendues, en faisant un grand bruit, comme pour nous demander s'il n'y avait plus de grains. Il en restait un sur le bord du canal, dont il s'aperçut en se retournant. Il y courut vite ; mais dans le moment qu'il allait porter le bec dessus, le grain roula...
Page 135 - Je ne sais, disait le peintre, comment 'aboutir' au portrait de Baudelaire ; tous les jours, il change de figure." Il est vrai que Baudelaire avait l'art de transformer son masque comme un forçat en rupture de ban. Tantôt sa chevelure ondoyait sur son col en boucles élégantes et parfumées ; le lendemain, son crâne nu se teintait de nuances bleuâtres dues au rasoir d'un barbier. Un matin, il apparaissait souriant, avec un gros bouquet à la main, semblable à Robespierre se rendant à la fête...

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