Poésies

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C. Gosselin et cie, 1836 - French poetry - 335 pages
 

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Popular passages

Page 43 - N'obscurcisse ses vêtements ; Qu'on accueille ta dernière heure Ainsi que tes premiers moments ; Que les fronts y soient sans nuage ; Que rien n'y révèle un tombeau, Quand on est pur comme à ton âge Le dernier jour est le plus beau.
Page 14 - ... mais communes; au lieu de me dire: Pleurez, et nous pleurerons avec vous, ils tentèrent de me consoler. Mes larmes, qui ne demandaient qu'à se répandre, refluèrent vers mon cœur et l'inondèrent. Je cherchai la solitude, et, à défaut d'âmes qui pussent me comprendre, je me plaignis à Dieu. Ces plaintes solitaires et religieuses prirent un caractère poétique et élevé que je n'avais jamais remarqué dans mes paroles; mes pensées se formulèrent dans un idiome presque inconnu à moimême,...
Page 52 - S'informe-t-il s'il est dans le lointain des champs Quelque oreille attentive à recueillir ses chants ? Non; il jette au désert, à la nuit, au silence Tout ce qu'il a reçu de suave cadence. Si la nuit, le désert, le silence sont sourds , Celui qui l'a créé l'écoutera toujours.
Page 9 - ... des dents d'émail. Arrivé à mon nom, il reporta son regard de la lettre à moi, et je m'aperçus seulement alors qu'il avait des yeux magnifiques, de ces yeux indiens, veloutés et puissans, faits pour exprimer l'amour et la colère. — Monsieur, me dit-il, je n'ai vraiment que des obligations au baron Taylor, et je ne sais comment je m'acquitterai jamais envers lui.
Page 48 - Tout n'est qu'images fugitives, Coupe d'amertume ou de miel, Chansons joyeuses ou plaintives Abusent des lèvres fictives : II n'est rien de vrai que le ciel. Tout soleil naît, s'élève, et tombe, Tout trône est artificiel. La plus haute gloire succombe ; Tout s'épanouit pour la tombe, Et rien n'est brillant que le ciel. Navigateur d'un jour d'orage, Jouet des vagues, le mortel, Repoussé de chaque rivage, Ne voit qu'écueil sur son passage, Et rien n'eut calme que le ciel.
Page 274 - Aiguë-Morte aux vingt tours, la cité poitrinaire Qui meurt comme un hibou dans le creux de son nid, Comme dans son armure un chevalier jauni , Comme au soleil d'été, qu'il croit être propice , Un mendiant fiévreux dans la cour d'un hospice ; Et puis son port bordé de huttes de roseaux , Où viennent s'amarrer quelques rares vaisseaux , Où le triste pêcheur que le besoin harcèle Rapièce d'un vieux bois quelque vieille nacelle.
Page 269 - ... passant ôte un bonnet de laine Et dit un Ave Maria; Ni château crénelé dont la verte muraille Se hérisse de tours et de mâchicoulis, Que la vague des mers incessamment assaille De ses monotones roulis ; Mais la Rome païenne ici vit tout entière ; Ici son aigle au vol dispensateur des fers . A laissé plus avant l'empreinte de sa serre Qu'en aucun lieu de l'univers. Tu verras des palais, des cirques et des temples, Jusque dans la poussière un noble souvenir, Et le passé partout étalant...
Page 36 - Cet espoir de laisser un noble souvenir, Me fais sacrifier, chaque jour de ma vie, Sur les autels de l'avenir. C'est toi qui fus pour moi cet ange de lumière Qui se laisse tomber du haut du firmament, Et qui sur le palais comme sur la chaumière Se repose indifféremment. Tu t'abattis vers moi. Des sphères immortelles Tu me vantas l'éclat, les chœurs mystérieux, Et soudain comme toi je secouai mes ailes Et nous partîmes pour les cieux. Quelle extase inconnue a subjugué mon être ! Quel jour...
Page 11 - Tout cela était-il de la manière ou de la nature? Cet homme jouait-il une comédie ou suivait-il naïvement le double mécanisme de son organisation? c'était ce que la suite devait m'apprendre. Je marchai au hasard pendant les trois heures qui devaient séparer cette première entrevue de la seconde ; je ne sais trop ce que je vis : j'étais plongé dans les abstractions sociales. Ce peuple, duquel tout est sorti depuis cinquante ans , après avoir donné à la France des soldats , des tribuns...
Page 42 - ... ,N'a garanti le lendemain ,Eh quoi ! les chagrins, les alarmes , Viendraient troubler ce front si pur ! ,Et par l'amertume des larmes ,Se terniraient ces yeux d'azur! ,Non, non, dans les champs de l'espace ,Avec moi tu vas t'envoler; ,La providence te fait grâce ,Des jours, que tu devais couler.

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