Page images
PDF
EPUB

diamètre. Je pousserai l'exagération jusqu'à porter cette grosseur à 0,07. On aura ainsi pour D les diverses valeurs suivantes :

[blocks in formation]

les diverses épaisseurs des pellicules:

0,000 004 507 0,000 003 676 0,000 000 772 0,000 000 386.

La première, la plus épaisse de ces pellicules, est plus de 8 fois trop mince pour réfléchir le noir du premier ordre. Il faudrait qu'elle fût trente fois plus épaisse pour réfléchir le jaune paille du premier ordre.

Afin d'avoir une pellicule plus épaisse, allons jusqu'à supposer que les vésicules sont vides; faisons donc ao, nous trouverons 0,000012 pour l'épaisseur de la pellicule ayant 0,07 de diamètre. Or, cette pellicule est encore si mince qu'elle peut à peine réfléchir le noir du premier ordre. Elle doit créver à la moindre agitation, à la moindre perte de substance par l'évaporation. C'est-à-dire enfin que les vésicules dont on suppose les nuages formés, sont en réalité trop épaisses et trop pesantes pour se soutenir dans l'air alors même qu'elles seraient vides. Pour en expliquer la suspension on est obligé de s'en tenir aux courants ascendants d'air chaud de Gay-Lussac ou de donner aux vésicules comme aux globules pleins, une atmosphère de vapeur d'eau. Calculons l'épaisseur de cette atmosphère. Représentons par :

le diamètre extérieur de cette atmosphère de vapeur ;

D le diamètre extérieur de la vésicule

d le diamètre intérieur de la vésicule ;
a la densité de la vapeur d'eau ;

la densité de l'air ;

[blocks in formation]
[ocr errors]

l'épaisseur de la pellicule liquide.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Je ferai a = 0,00064, d= 0,00103, D = 0,05647 et E0,000670 pour que la pellicule réfléchisse le vert d'émeraude du quatrième ordre. Avec ces nombres on trouve :

et

= 0,318282 pour le diamètre de l'atmosphère de vapeur d'eau

[ocr errors][merged small][merged small][merged small]

épaisseur vaut 2,318 fois le diamètre de la vésicule.

Si je prends E0,000266, la pellicule réfléchira le bleu cobalt du

[merged small][ocr errors][merged small]

L'épaisseur de l'atmosphère vaudra 1,587 fois le diamètre de la vésicule.

On aurait des résultats encore plus favorables si l'on supposait les vésicules pleines de vapeur d'eau, et à plus forte raison si on les supposait vides.

Toute cette longue dissertation se résume dans les quelques mots suivants :

On peut expliquer la suspension des nuages en admettant qu'ils sont composés de particules aqueuses retenant à leur surface une atmo sphère de vapeur d'eau.

MÉMOIRES DE LA SOCIETE IMPERIALE DES SCIENCES,

DE L'AGRICULTURE ET DES ARTS DE LILLE.

FRAGMENT PHILOSOPHIQUE,

Par M. A. GOSSELET, Membre résidant.

Séance du 2 mai 1856,

La liberté morale de l'homme est, depuis l'origine des discussions philosophiques, admise comme une vérité absolue, un fait universel. Elle a, comme principe, fait peser sur tous les individus une responsabilité complète. Il a fallu arriver jusqu'à la fin du siècle dernier pour soupçonner que cette liberté morale était quelquefois limitée ou entravée, et ce n'est que depuis un petit nombre d'années que la législation pénale, faisant la part de ces entraves, admet des circonstances atténuantes dans la perpétration des crimes.

C'est sous la pression persévérante des médecins-aliénistes, que la justice humaine décharge quelquefois de toute responsabilité morale les malheureux que le dérangement des fonctions cérébrales a poussés au crime par une force irrésistible et fatale.

Une matière aussi délicate au point de vue des intérêts de la société ne pouvait en effet sortir des langes où la retenait une philosophie contemplative qui, recueillie en elle-même, voulait se placer en-dehors ou au-dessus de la nature, négliger l'observation, seule base de tout progrès, et trouver dans les limites étroites de l'imagination et des passions personnelles, l'explication, la justification de tous les actes de l'humanité. Chaque philosophe devait donc avoir sa théorie, ses principes, ses vérités scholastiques, d'où s'échappèrent tant de disputes oiseuses, tant d'argumentations à perte de vue, qui n'en laissaient pas moins chacun dans ses convictions, dans ses principes particuliers. Mais il est remarquable qu'à travers ces conflits prolongés, un accord parfait, unanime (sauf la manière d'expliquer), régnait sur ce seul

point de métaphysique : la liberté morale considérée comme l'unique sauvegarde de la société.

Lorsqu'au milieu du tourbillon de 89, de cette grande aspiration vers toutes les libertés, Pinel fit tomber les chaînes des aliénés et les tira de leurs cachots; en même temps qu'il leur rendait la liberté physique, il démontrait que ces pauvres gens n'avaient plus la liberté morale, et qu'un état maladif ou congénital était la cause de cette privation. Je n'arrêterai qu'en passant l'attention sur les idées que devaient jeter dans la philosophie la doctrine de Gall, et les faits qu'il apportait pour la soutenir. Qu'il me soit permis cependant, pour faire comprendre jusqu'à un certain point quel dût être le retentissement de cette théorie, de mentionner une épreuve qui en fut faite au bagne de Toulon par l'un de nos médecins aliénistes les plus distingués.

Après avoir exposé le but de sa visite au directeur de l'établissement, et en présence des médecins et chirurgiens du bagne et de la marine, l'expérimentateur passa derrière la ligne des condamnés, et fit sortir des rangs 22 numéros dont la nuque l'avait frappé, parmi 372 têtes mises à sa disposition. En vérifiant ensuite les registres matricules, il se trouva que 13 de ces 22 numéros étaient condamnés pour viol, et que les 9 autres étaient signalés par la surveillance comme les plus dangereux pour les mœurs, par leur cynisme et leur dépravation.

Abstenons-nous de tout commentaire et poursuivons: comme s'il n'était donné à l'intelligence humaine que de marcher à travers des exagérations outrées, par une espèce de titubation continue, un psychisme exclusif revint sur l'eau, s'efforçant de ramener les théories sur l'autre rive et de refluer vers toutes les conséquences de la liberté absolue dans les déterminations individuelles, et de l'animisme au point de vue de la médication.

On n'est pas obligé, il est vrai, d'expliquer, ni même de comprendre comment il se fait, d'après ce système, que les ames, émanation de la Divinité, puissent être, les unes sublimes et douées des plus estimables qualités, les autres perverses, infâmes, scélérates, ou bien incomplètes, malades et détraquées. On n'est pas obligé davantage

d'apprécier une logique qui prétend châtier, corriger le principe immatériel par l'incarcération, les tortures et la mort, ou le guérir par la saignée, les purgatifs et l'ellébore.

Il faut avant tout que la vindicte publique ait satisfaction, il faut que la crédulité trouve toujours des aliments et des motifs de crainte ou

d'espérance.

Dans tous les temps les hommes, en proportion de leur ignorance, se sont complu à préposer une divinité quelconque à l'accomplisse ment des phénomènes mystérieux de la nature, (deus ex machina). Autant d'astres, autant d'immortels; derrière chaque arbre, sous chaque fleur, ils plaçaient une nymphe; toute fontaine avait ses naïades, ses dryades; des esprits familiers conseillaient les grands de la terre; des farfadets tourmentaient les excentriques. De la conjonction des astres, on tira des horoscopes; chacun eut son étoile; de profonds génies ont encore foi dans leur étoile, dans leur destinée.

Ces évocations poétiques ou religieuses devaient cependant s'effacer et disparaître au fur et à mesure que la lumière se faisait. Mais ne semblerait-il pas qu'une seule de ces nymphes a pu braver l'éclat des soleils scientifiques, et que pour ne pas être délogée, elle se soit refugiée dans le cerveau de l'homme ?

La période philosophique où nous entrons prend aussi son cachet particulier ; époque de conciliation, d'éclectisme, de pacification, si jamais la paix pouvait régner dans le domaine de la philosophie.

Que d'efforts surhumains, que de raisonnements, ou plutôt quelle logomachie nous voyons déployer autour de nous, dans les hautes régions, dans les académies elles-mêmes, pour croiser les opinions et en obtenir un produit métis d'une longévité fort problématique.

L'individualité a fait son temps, c'est la dualité humaine qui doit nous régir aujourd'hui. Mais que d'incertitude sur la dénomination que chaque lutteur veut donner à la partie subtile, animisme, vitalisme, psychisme. Combien on est plus embarrassé encore quand il s'agit de faire le partage des facultés entre les deux éléments de la dualité.

Quelle est l'influence de l'ame sur le corps, du corps sur l'ame? Que devient l'ame dans le sommeil, dans les rêves, le somnambu

« PreviousContinue »