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un nouveau malheur à quelqu'un, qui l'accable. Il ne fallait plus que cette santé pour l'achever, pour dire l'enivrer entièrement.

ACCOQUINER: s'attacker, s'amuser, s'accoutumer de telle sorte en un lieu ou à quelque chose, qu'il soit presque impossible de s'en éloigner. Mon Dieu! qu'à tes appas je suis accoquiné !

(MOL)

ACQUIT: par manière d'acquit, veut dire par négligence, ou par contenance.

ACQUÊT : il n'y a point de plus bel acquét que le don, signifie qu'il n'y a point de bien si agréa blement acquis, que celui qui est donné. ACQUITTER: qui s'acquitte s'enrichit.

Il se ruine à promettre, mais il s'acquitte à ne rien tenir.

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A D'AUTRES sorte d'interjection qui veut dire bon! vous vous moquez, ou prenez vo tre dupe ailleurs. On s'en sert ordinairement pour répondre à une promesse qui paraît impossible, ou lorsqu'on nous paie de quelque mensonge.

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Je te réponds de tout commence donc. A d'autres. (SCAR. Coméd. )

ADIEU: adieu la voiture, adieu vous dis ; c'est fait de lui, pour dire qu'un homme se meurt, qu'il est perdu.

Adieu paniers, vendanges sont faites; façon de parler agréable, pour dire qu'il n'est plus temps de faire une chose, que la saison en est passée.

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Adieu mon argent, se dit quand on perd au jeu.

ADIUSIAS: mot gascon qui se dit lorsque deux personnes se rencontrent et se saluent, ou qu'elles se quittent. Il signifie en bon langage, bonjour; portez-vous bien; adieu. Va, porte-lui cela de ma part; adiusias. (MOL. Fourb. de Scap.)

Le pays d'Adiusias; sobriquet qu'on donne à la province de Gascogne et aux autres pays voisins des rivages de la Garonne. (MOL.)

ADONISER : mot inventé à plaisir, et qui n'a cours que dans le style familier. Il veut dire, se mettre proprement; se parer avec art et mollesse, se faire beau comme un Adonis, ou du moins se croire tel. C'est affecter sur soi et dans ses manières une contenance et une parure efféminées.

ADORER: adorer le veau d'or, c'est faire bien des soumissions à un homme sans mérite, en considération seulement de ses richesses.

ADORATEUR : pour amant, amoureux. C'est l'adorateur de toutes les belles.

ADRESSE: bureau d'adresses, se dit d'un homme qui recueille toutes les aventures d'une ville: un nouvelliste qui sait tout ce qui se passe, et dont l'occupation est d'en instruire les autres.

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ADRESSER il faut s'adresser à Dieu plutôt qu'à ses Saints, pour dire qu'il vaut mieux s'adresser au maître pour obtenir quelque grâce, que d'employer la faveur de ses créatures ou de ses domestiques.

AFFAIRE on dit, chacun sait ses affaires, ou du moins les doit savoir.

Un homme sait les affaires, lorsqu'il les conduit avec prudence.

Ses affaires sont faites, veut dire qu'il est perdu, qu'il est ruiné, ou qu'il ne doit plus prétendre à quelque chose.

Les affaires font les hommes, veut dire qu'avec un médiocre génie, on devient habile homme, quand il passe beaucoup d'affaires par

nos mains.

Il n'est point de petites affaires ; cela veut dire que le moindre ennemi peut donner beaucoup de peine.

Dieu nous garde d'un homme qui n'a qu'une affaire, se dit d'un homme qui n'a qu'une seule chose à faire, et en est ordinairement si occupé, qu'il en fatigue tout le monde.

Affaire de cœur; amourette, passion, intrigue amoureuse, jalousie.

Point d'affaires, veut dire, qu'on ne veut rien entendre, rien avoir à démêler avec quelqu'un; que tout est fini. (MOL.)

Faire ses affaires veut dire entendre ses intérêts, les ménager adroitement. Un procureur est un homme qui fait ses affaires en faisant celles d'autrui.

Avoir affaire à forte partie, c'est avoir un puissant ennemi sur les bras; avoir de la peine à se tirer d'embarras.

Avoir affaire à la veuve et aux héritiers, signifie qu'on ne manque pas d'occupation.

Ceux qui n'ont point d'affaires s'en font, pour dire que les hommes sont inquiets, et se lassent d'être oisifs.

A demain les affaires, se dit quand on ne veut songer qu'à se divertir.

Il a fait une belle affaire, pour dire qu'il s'est trompé.

C'est une autre affaire; c'est une affaire à part, veut dire qu'il ne faut pas confondre les choses.

AFFAMÉ : ventre affamé n'a point d'oreilles, pour dire qu'un peuple n'entend point raison dans la famine.

AFFILE: bec affilé, se dit d'une grande parleuse. Elle a le bec bien affilé.

AFFIQUET : ce mot exprime différens et ridicules ustensiles de la parure des femmes.

Sans collet, sans béguin et sans autre affiquet. (REGN. Sat. 11.)

AFFOLER signifie entêter, préoccuper, ou être prévenu, être amouraché. (MOL. Méd. malgré lui. Com.)

Vous ne sauriez croire comme elle est affolée de ce Léandre. (MoL. Méd, malgré lui.) AFFISTOLER, v. 1.: orner, embellir.

l.

Homme pourveu
Qui tan a veu,.

D'afistolez;

Bien est connu

S'il est venu

Prendre aux filez.

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AFFRIOLER: affriander, accoutumer à la frian

dise, rendre délicat, affiner, aiguiser l'appétit. (MOL.) pati suce estão

AFFUBLER: Couvrir, envelopper ou enfermer. L'un l'affublant d'un sac, et saisissant sa brette.'"

(HAUTER. Nobl. de Prov. Com.) S'affubler de quelqu'un, veut dire s'entêter de lui, en sorte qu'on ne fasse plus rien que par lui:

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AFFUT: étre à l'affát, épier l'occasion de faire quelque chose, être au guet.

AFFUTIAUX › bagatelle, brimborions. Voyez Affiquet.)

AGA: mot usité parmi le menu peuple de Paris, pour dire, voyez donc; admirez donc. N'ai-je pas bonne mine? Aga donc. (Pass. l'Heur. accid. Com.)

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AGACER : ce mot veut dire, exciter ou encourager deux chiens à se battré; faire pièce ou niche, tirailler, railler, pincer; c'est le propre des paysans qui se font l'amour.

AGACERIES: soins de plaire affectés."

AGE: on dit à ceux qui reprochent à quelqu'un. son âge, que l'ágé n'est fait que pour les chevaux, pour dire qu'il faut considérer seulement la beauté, la force, ou la santé d'une personne, plutôt que son âge.

AGENCEMENT: ordre, règle, suite, arrangement, politesse.

N'y a-t-il pas du choix et de l'agencement dans mes paroles? (ABLANC. Dial. de Luc.)

AGENCER (s'): se parer, s'ajuster, s'orner. Ce mot est vieux, et ne peut être employé que dans

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