JEAN-FRANÇOIS REGNARD, né à Paris en 1656, mort dans sa terre à Grillon (Seine-et-Oise,) en 1710. Scène du Joueur. VALÈRE, joueur qui a perdu son argent; HECTOR. VALÈRE. HECTOR (à part.) VALÈRE. De serpens mon cæur est dévoré, (Il prend Hector à la cravatte.) HECTOR. VALÈRE. a HECTOR. VALÈRE. Que la foudre t'écrase. Hector (à part.) VALÈRE. HECTOR. VALÈRE. Нестов. Que je lise Sénèque ? VALÈRE. Oui, ne sais-tu pas lire ? HECTOR. Hé ! vous n'y songez pas Je n'ai lu de mes jours que dans les almanachs. VALÈRE. HECTOR. VALÈRE. HECTOR lit. des brillans mensongers: VALÈRE (se levant.) (il s'assied.) Des mouvemens de rage. Allons, poursuit, achève. HECTOR. VALÈRE. HECTOR. VALÈRE. Je bénis le sort et ses revers, Puisqu'un heureux malheur me rengage à Finis donc. HECTOR. Que faut-il à la nature humaine? Moins on a de richesse et moins on a de peine : C'est posséder les biens que savoir s'en passer. Que ce mot est bien dit, et que c'est bien penser ! Ce Sénèque, monsieur, est un excellent homme: Etait-il de Paris ? vos fers. VALÈRE. Non, il était de Rome. HECTOR. VALÈRE. HECTOR. VALÈRE. HECTOR. Que je chante, bourreau ! HECTOR. VALÈRE. HECTOR. Dès son enfance Regnard montra une grande passion pour les voyages. Après avoir parcouru l'Italie, été esclave à Alger, et visité la Flandre, la Hollande, le Danemark, la Suède, la Pologne, et une partie de l'Allemagne, il se fixa dans sa terre située à onze lieues de Paris ; c'est là qu'il composa ses ouvrages. La meilleure de ses comé dies fut le Joueur, pièce qui annonça, non pas tout-à-fait un rival, mais du moins un digne successeur de Molière. Regnard eut cette gloire et la soutint. Après le Joueur, on place le Légataire, qui est un chef-d'oeuvre de la gaieté comique. Les Ménechmes viennent après le Légataire, c'est est le fond le plus comique que le poète ait traité: le sujet est de Plaute; mais le poète Latin est bien au-dessous de son imitateur. Démocrite et le Distrait ne sont pas de la force des trois comédies qu'on vient de nommer ; mais elles ont de belles scènes, et un dialogue, dans leur genre, d'un comique parfait. On ne doit pas oublier le Retour imprévu, qui est ce que nous avons de mieux dans le genre des pièces fondées sur les mensonges des valets. Regnard a encore écrit des satires; des épîtres, des opérus, une tragédie, et plusieurs autres pièces, où l'on trouve des passages heureux, mais en général la versification en est un peu négligée. Quant à ses Voyages, celui de Laponie est le plus estimé. |