Et de peupler pour Rome un pays qu'elle opprime. Nous souhaitons de voir leurs jours bientôt bornés : Les Germains comme eux deviendront C'est tout ce que j'ai vu dans Rome à mon abord. Point de pourpre à donner? c'est en vain qu'on espère Je finis. Punissez de mort Une plainte un peu trop sincère. » On le créa patrice; et ce fut la vengeance Le sénat demanda ce qu'avoit dit cet homme, FABLE VIII.- Le Vieillard et les trois jeunes Hommes. Un octogénaire plantoit. << Passe encor de bâtir; mais planter à cet âge! > Disoient trois jouvenceaux, enfans du voisinage: Assurément il radotoit. « Car, au nom des dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir? Autant qu'un patriarche il vous faudroit vieillir. A quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous? - Il ne convient pas à vous-mêmes, Repartit le vieillard. Tout établissement Vient tard, et dure peu. La main des Parques blêmes De se donner des soins pour le plaisir d'autrui? Plus d'une fois sur vos tombeaux. » Le vieillard eut raison: l'un des trois jouvenceaux Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre FABLE IX. Les Souris et le Chat-Huant. Il ne faut jamais dire aux gens: « Écoutez un bon mot, oyez une merveille.» Savez-vous si les écoutans En feront une estime à la vôtre pareille? Voici pourtant un cas qui peut être excepté : On abattit un pin pour son antiquité, Vieux palais d'un hibou, triste et sombre retraite Force souris sans pieds, toutes rondes de graisse. Tout ce qu'il prit ensuite; et leurs jambes coupées Tout manger à la fois, l'impossibilité Vivres et grains pour subsister. A traiter ce hibou de montre et de machine! Le conseil de tronquer un peuple mis en mue! La raison m'est chose inconnue. « Quand ce peuple est pris, il s'enfuit; Mais comment? Otons-lui les pieds. » Or, trouvez-moi Chose par les humains à sa fin mieux conduite! Quel autre art de penser Aristote et sa suite Ceci n'est point une fable; et la chose, quoique merveilleuse et presque incroyable, est véritablement arrivée. J'ai peut-être porté trop loin la prévoyance de ce hibou; car je ne prétends pas établir dans les bêtes un progrès de raisonnement tel que celui-ci mais ces exagérations sont permises à la poésie, surtout dans la manière d'écrire dont je me sers. ÉPILOGUE. C'est ainsi que ma muse, aux bords d'une onde pure, Traduisoit en langue des dieux Tout ce que disent sous les cieux Tant d'êtres empruntant la voix de la nature. Je les faisois servir d'acteurs en mon ouvrage : Il n'est rien qui n'ait son langage. Plus éloquens chez eux qu'ils ne sont dans mes vers, D'autres pourront y mettre une dernière main. Mais vous n'avez que trop de quoi vous occuper : Qu'ait jamais formés un monarque. FABLE I. Les Compagnons d'Ulysse. A MONSEIGNEUR LE DUC DE BOURGOGNE. Prince, l'unique objet du soin des immortels, Dans la carrière de la gloire. Quelque dieu le retient : c'est notre souverain, Peut-être elle seroit aujourd'hui téméraire. Je m'en tais: aussi bien les Ris et les Amours Qui métamorphosoient en bêtes les humains. Les compagnons d'Ulysse, après dix ans d'alarmes, Où la fille du dieu du jour, |