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A short list of a few words in their three different forms will Suffice to show the connection between the Modern French and the Latin as spoken by the people.

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We are indebted for the greater part of the etymological explanations to the works of Diez and Littré, and especially to M. Brachet's admirable Dictionnaire Etymologique.*

METHOD OF USING THE NOTES.

As the references are almost invariably made to a similar word or idea occurring in some page and line (of page) previously annotated, it will suffice to turn to the page and line in the Notes. For instance, turn to Notes

Fage 77 line 33-Manant: See Book i., Fable 8, page 7, line 9— and there will be found on referring in the Notes to

Page 7 line 9-Manant: A labourer, one who remains (manentem) attached to the soil, as Angl. tenant, from tenentem.

"Dictionnaire Etymologique de la Langue Française," par A. Brachet.

FABLES CHOISIES

MISES EN VERS.

A MONSEIGNEUR LE DAUPHIN.

Je chante les héros dont Ésope est le père;
Troupe de qui l'histoire, encor que mensongère,
Contient des vérités qui servent de leçons.

Tout parle en mon ouvrage, et même les poissons :
Ce qu'ils disent s'adresse à tous tant que nous sommes;
Je me sers d'animaux pour instruire les hommes.
Illustre rejeton d'un prince aimé des cieux,
Sur qui le monde entier a maintenant les yeux,
Et qui faisant fléchir les plus superbes têtes,
Comptera désormais ses jours par ses conquêtes,
Quelque autre te dira d'une plus forte voix
Les faits de tes aïeux et les vertus des rois :
Je vais t'entretenir de moindres aventures,
Te tracer en ces vers de légères peintures;
Et si de t'agréer je n'emporte le prix,
J'aurai du moins l'honneur de l'avoir entrepris.

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FABLE II. Le Corbeau et le Renard.

Maître corbeau, sur un arbre perché,
Tenoit en son bec un fromage.
Maître renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :

Hé! bonjour, monsieur du corbeau.

Que vous êtes joli! que vous me semblez beau:

Sans mentir, si votre ramage

Se rapporte à votre plumage,

Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois. »
A ces mots le corbeau ne se sent pas de joie;
Et, pour montrer sa belle voix,

Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le renard s'en saisit, et dit : « Mon bon monsieur,
Apprenez que tout flatteur

Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. »

Le corbeau, honteux et confus,

Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendroit plus.

FABLE III.

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La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf.

Une grenouille vit un bœuf

Qui lui sembla de belle taille.

Elle qui n'étoit pas grosse en tout comme un œuf,
Envieuse, s'étend, et s'enfle, et se travaille"
Pour égaler l'animal en grosseur;

Disant Regardez bien, ma sœur,

Est-ce assez? dites-moi; n'y suis-je point encore? - Nenni. — M'y voici donc? · Point du tout.

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D

- Vous n'en approchez point. » La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva.

M'y voilà?

Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages:
Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs,
Tout petit prince a des ambassadeurs;
Tout marquis veut avoir des pages.

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N

Deux mulets cheminoient, l'un d'avoine chargé,
L'autre portant l'argent de la gabelle.
Celui-ci, glorieux d'une charge si belle,
N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé.
Il marchoit d'un pas relevé,
Et faisoit sonner sa sonnette,
Quand l'ennemi se présentant,
Comme il en vouloit à l'argent,
Sur le mulét du fisc une troupe se jette,
Le saisit au frein, et l'arrêts.

Le mulét, en se défendant,

Se sent percé de coups; il gémit, il soupire.

«Est-ce donc là, dit-il, ce qu'on m'avoit promis ?

Ce mulet qui me suit du danger se retire;
Et moi, j'y tombe, et je péris!

Ami, lui dit son camarade,

Il n'est pas toujours bon d'avoir un haut emploi ⚫
Si tu n'avois servi qu'un meunier, comme moi,
Tu ne serois pas si malade. >>

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Un loup n'avoit que les os et la peau,
Tant les chiens faisoient bonne garde :

Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau,
Gras, poli, qui s'étoit fourvoyé par mégarde.
L'attaquer, le mettre en quartiers,

Sire loup l'eût fait volontiers :
Mais il falloit livrer bataille;
Et le mâtin étoit de taille
A se défendre hardiment.

Le loup donc l'aborde humblement,
Entre en propos et lui fait compliment
Sur son embonpoint, qu'il admire.
« Il ne tiendra qu'à vous, beau sire,
D'être aussi gras que moi, lui repartit le chien.
Quittez les bois, vous ferez bien :

Vos pareils y sont misérables,
Cancres, hères, et pauvres diables,

Dont la condition est de mourir de faim.
Car, quoi ! rien d'assuré! point de franche lipée !
Tout à la pointe de l'épée !

Suivez-moi, vous aurez un bien meilleur destin. »
Le loup reprit : « Que me faudra-t-il faire?
Presque rien, dit le chien: donner la chasse aux gens
Portant bâtons, et mendians;

Flatter ceux du logis, à son maître complaire:

Moyennant quoi votre salaire

Sera force reliefs de toutes les façons,

Os de poulets, os de pigeons;

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