Et n'efpérez jamais conferver des conquêtes DES traîtres, corrompus par l'or de vos miniftres, A la flotte ennemie ont pu livrer un port; Mais de nos défenfeurs un feul & noble effort A détruit leurs projets finiftres. QUOI! trois peuples ligués ont acheté Toulon! Naples, Londres & Madrid, unis pour le défendre, N'auront donc remporté, de cette ville en cendre, Que débris & confufion! Vous ne comptez jamais que fur la perfidie,; EN vain par vos trefors des brigands foudoyés LA raifon a dompté l'hydre du fanatisme LES peuples ont appris à dériver leurs fers, Vont s'étendre fur l'univers. PÉNÉTREZ dans Toulon, cohortes intrépides, L'opprimé vous appelle au fond de fes cachots; Et l'Anglais éperdu fait bouillonner les flots MAIS, dans les fouterrains, quel fantôme plongé Vient rapper mes regards de fon ombre fanglante? C'est Beauvais ! Il refpire! Ah! comblez fon attente: Nous le pleurons, il eft vengé. - Par L. FONTAINE, DANS L'HOSPICE DE L'HUMANITÉ A ROUEN. STANCES. Paroles de LENORMAND, & Mufique de CORDONNIER. VOUS, qui de la vertu vous faites une étude Dont le cœur eft humain, fenfible, officieux Vous dont la récompenfe eft notre gratitude, Accourez dans ces lieux. VENEZ voir vos égaux, vos amis & vos frères, Languiffamment couchés fur un lit de douleurs; Ils ne fentiront plus le poids de leurs misères, Venez fécher leurs pleurs. ACCOURRE à nos accents, ô flatteufe Efpérance! Viens nous promettre à tous un plus doux avenir; Diffipes nos chagrins, éloignes la fouffrance ४ De notre fouvenir. RENDS à la fille en pleurs une mère chérie ; Rends un père à fon fils. rends un frère à fa fœur ; Au milieu des accès d'une fièvre brûlante; Au milieu des tourments plus cruels que la mort, Confole un malheureux, & qu'une main favante Adouciffe fon fort. Vous qu'un cruel revers a rendu miférable Ne vous affligez point fur vos maux douloureux, Des cœurs compatiffants, des ames fecourables Veulent vous rendre heureux. MORTELS, confolez-vous, chériffez la Patrie; Vous êtes fes enfants, fon appui, fon efpoir; Faire votre bonheur, protéger votrè vie Voilà fon feul devoir. ELEVONS un Autel à la reconnaiffance; Nos égaux, en ces lieux, reçoivent des fecours : La tendre humanité, la douce bienfaifance, Y veillent pour leurs jours. S'IL exiftait un cœur qui ne fût pas fenfible Qui ne s'attendrit point fur les malheurs d'autrui : Ah! s'il étoit frappé d'une main invifible, Penferait-on à lui? EGOISTE cruel, écoutes ta Sentence: Quand tu feras frappé par un revers du fort Tu te verras privé de fecours, d'affiftance Aux portes de la mort. REVIENS de ton erreur, fais du bien à ton frère; Agis à fon égard, comme à l'égard de toi ; Sois jufte, bienfaifant, humain par caractère, Comme le veut la Loi. Air On compterait les diamants. ES jours, les mois & les faifons A la voix des Législateurs Et le temps, d'un pas plus certain, AUTOUR de ce cercle parfait, 2 · ( 57 ) VINDEMIAIRE. L'AIMABLE Automne ouvre, en riant, La porte de la deftinée Et fa gaîté fonne, en chantant, Les ris, les jeux, l'amour, le vin, Et Bacchus, le verre à la main BRUMA IR E. DE la terre l'exhalaifon Careffe la terre amourcufe FRIMA IR E. BIENTÔT la Nature vieillit NIVOS. La neige tombe, & l'horifon Eblouit l'œil de la trifteffe ; Tout vient refroidir la raison, |