Les desseins de Dieu: essai de philosophie religieuse et pratique

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Didier et Cie, 1866 - Philosophy - 391 pages
 

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Popular passages

Page 56 - Que l'on a bien fait de distinguer les hommes par l'extérieur, plutôt que par les qualités intérieures ! Qui passera de nous deux? qui cédera la place à l'autre? Le moins habile? mais je suis aussi habile que lui; il faudra se battre sur cela. Il a quatre laquais, et je n'en ai qu'un : cela est visible; il n'ya qu'à compter; c'est à moi à céder, et je suis un sot si je conteste. Nous voilà en paix par ce moyen-, ce qui est le plus grand des biens.
Page 100 - Il est injuste qu'on s'attache à moi, quoiqu'on le fasse avec plaisir et volontairement. Je tromperais ceux à qui j'en ferais naître le désir, car je ne suis la fin de personne, et n'ai pas de quoi les satisfaire. Ne suis-je pas prêt à mourir?
Page 279 - ... considérant que toutes les mêmes pensées que nous avons* étant éveillés nous peuvent aussi venir quand nous dormons, sans qu'il y en ait aucune pour lors qui soit vraie, je me résolus de feindre que toutes les choses qui m'étaient jamais entrées en l'esprit n'étaient non plus vraies que les illusions de mes songes.
Page 279 - Car d'où sait-on que les pensées qui viennent en songe sont plutôt fausses que les autres, vu que souvent elles ne sont pas moins vives et expresses? Et que les meilleurs esprits y étudient tant qu'il leur plaira; je ne crois pas qu'ils puissent donner aucune raison qui soit suffisante pour ôter ce doute, s'ils ne présupposent l'existence de Dieu.
Page 264 - Je vous propose ce dilemme : ou bien votre Dieu est tout, de sorte qu'il n'ya et ne peut y avoir qu'un seul être, une seule personne, un seul individu qui est Dieu; ou bien votre Dieu n'est qu'une abstraction sans vie et sans réalité, de sorte qu'il n'ya d'êtres réels que les êtres finis et déterminés qui composent la nature. Ce dilemme vaut, je crois, contre tous les panthéistes...
Page 261 - ... tranchante, aussi résolue, sur l'un que sur l'autre ; il les nie tous deux, non pas une fois, mais en toute rencontre, à chaque page de ses écrits, et toujours avec une énergie si inébranlable, une conviction si profonde et si calme, que l'esprit en est confondu et comme effrayé. C'est que le libre arbitre et le sentiment du bien et du mal ne sont, après tout, que des faits, et entre des faits et une nécessité logique, Spinoza n'hésite pas. Soit qu'il considère la nature divine, le...
Page 270 - ... connue que celle des êtres intelligents. Il ya donc une intelligence infinie, et il ya aussi des intelligences imparfaites et bornées qui conçoivent et qui adorent en Dieu la plénitude et la perfection de l'intelligence. Le panthéisme est obligé de reconnaître ces deux sortes d'intelligence, et au début du moins, il ne cherche pas à les nier.
Page 75 - Depuis l'homme le plus élevé en dignité, jusqu'au plus humble et au plus obscur; devoir égal pour tous : corriger et améliorer sa personne , ou le perfectionnement de toi-même, est la base fondamentale de tout progrès et de tout développement moral.
Page 261 - Soit qu'il considère la nature divine , le caractère de son développement éternel et l'ordre universel des choses, soit qu'il s'attache à l'essence de l'âme humaine, à son rapport avec le corps , aux divers éléments de sa nature , aux mobiles divers de ses actions , tout lui apparaît comme nécessaire, comme fatal , comme réglé par une loi inflexible, et le libre arbitre en Dieu, comme dans l'homme, lui est également inconcevable.
Page 265 - ... à une agrégation de molécules corporelles, pour que l'âme de Spinoza continuât d'exister après la décomposition du corps, il faudrait un miracle, un renversement des lois nécessaires de la vie universelle, ce qui est à ses yeux la plus énorme des absurdités. Mais ce n'est pas tout : Spinoza déclare formellement qu'après la dissolution des organes, ni l'imagination , ni la mémoire ne peuvent exister : or , sans mémoire, la continuité de la conscience, et partant la conscience elle-même...

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