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227 105

Anal vol.

LES ESSAIS

DE

MONTAIGNE

RÉIMPRIMÉS SUR L'ÉDITION ORIGINALE DE 1588
AVEC NOTES, GLOSSAIRE ET INDEX

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Mon 18.73.2

Harvard College Library

From the Library of
Ferdinand Bocher

Gift of James II. Hyde

April 17, 1903

AVERTISSEMENT

ES ESSAIS de Montaigne ne pouvaient manquer à notre collection de CLASSIQUES FRANÇAIS. Appelés de droit à y tenir un rang d'honneur, ils étaient attendus

depuis longtemps, non sans impatience. On nous pressait d'en donner enfin une édition, scrupuleusement élaborée sur le texte original. C'était notre intention bien arrêtée, mais déjà commençait notre embarras. Des deux sources vraiment authentiques de ce texte : l'édition de 1595, avec addition de notes manuscrites, publiée par Mile de Gournay trois ans après la mort de l'auteur, et celle de 1588, moins complète, mais publiée par Montaigne lui-même, laquelle devions-nous choisir? Nos préférences nous entraînaient tout d'abord vers cette dernière; mais, avant de nous y fixer, nous avons voulu pressentir l'opinion des bibliophiles à qui s'adressent nos publications, et l'avis motivé des plus compétents est venu justifier notre prédilection pour l'édition de 1588.

En nous déterminant pour un texte dont Montaigne a pré

paré et suivi lui-même la publication, il ne pouvait être question pour nous de réimprimer l'édition de 1580, non plus que celles de 1582 et de 1587, qui ne sont d'ailleurs que des réimpressions du texte de 1580. C'eût été nous résoudre à ne donner pour ainsi dire qu'un compendium des ESSAIS, réduits dans cette forme rudimentaire à un embryon des deux premiers livres. L'édition de 1588, au contraire, qui reproduit ces deux livres avec six cents additions, et avec adjonction du troisième, renferme l'expression désormais arrêtée de la pensée de Montaigne, complète dans le fond, sinon dans les retouches de détail. Elle est la dernière publiée du vivant de l'auteur et en quelque sorte l'édition officielle des ESSAIS.

Les additions posthumes, recueillies avec un soin pieux et livrées à la publicité par Mile de Gournay, donnent incontestablement à l'édition de 1595 un avantage sur notre texte de 1588. Toutefois, il importe de se rendre un compte bien exact de la nature de ces additions. Montaigne les avait écrites au courant de la plume sur les marges d'un exemplaire de 1588, de ci, de là, à peu près à la place qu'il leur destinait; c'est-àdire en se réservant de les fondre dans l'édition nouvelle qu'il projetait quand la mort vint le surprendre. Et qui sait à quoi il les eût réduites? lui qui, de son propre aveu, selon la remarque de Naigeon, sentait qu'il gâtait quelquefois son livre en le corrigeant: « Je m'eschaude souvent, dit-il (liv. II, ch. x11), à y mettre un nouveau sens, pour avoir perdu le premier qui valoit mieux. » Sans doute, tout ce qui est sorti de la plume de Montaigne est précieux à recueillir et, à ce titre, l'édition de 1595 est intéressante pour la partie inédite qu'elle renferme. Mais on ne doit pas perdre de vue que ces additions, restées à l'état de notes intimes et confidentielles, n'ont pas subi de la part de leur auteur l'examen de la dernière heure; et que, d'un autre côté, Mlle de Gournay, en intervenant dans leur rédaction dé

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