Madame de Montespan et Louis XIV: étude historique

Front Cover
Didier, 1868 - 467 pages
 

Other editions - View all

Common terms and phrases

Popular passages

Page 231 - Mes inquiétudes pour votre salut redoublent de jour en jour, parce que je vois tous les jours de plus en plus quels sont vos périls. Sire, accordez-moi une grâce : ordonnez au Père de La Chaise (°) de me mander quelque chose de l'état où vous vous trouvez. Je serai heureux, Sire, si j'apprends de lui que l'éloignement et les occupations commencent à faire le bon effet que nous avons espéré.
Page 392 - Cependant vos peuples, que vous devriez aimer comme vos enfants, et qui ont été jusqu'ici si passionnés pour vous, meurent de faim. La culture des terres est presque abandonnée, les villes et la campagne se dépeuplent; tous les métiers languissent et ne nourrissent plus les ouvriers. Tout commerce est anéanti.
Page 231 - J'espère, Sire, que tant de grands objets (») qui vont tous les jours de plus en plus occuper Votre Majesté, serviront beaucoup à la guérir. On ne parle que de la beauté de vos troupes et de ce qu'elles sont capables d'exécuter sous un aussi grand conducteur ; et moi, Sire, pendant ce temps, je songe secrètement en moi-même à une guerre bien plus importante et à une victoire bien plus difficile que Dieu vous propose.
Page 26 - ... l'Hôpital , embellies de boucles et de pendeloques de diamants de la dernière beauté , trois ou quatre poinçons , point de coiffe : en un mot , une triomphante beauté à faire admirer à tous les ambassadeurs. Elle a su qu'on se plaignait qu'elle empêchait toute la France de voir le roi; elle l'a redonné, comme vous...
Page 76 - Scarron était mon ami ; sa femme m'a donné mille plaisirs < par sa conversation , et dans le temps je l'ai trouvée trop < gauche pour l'amour. Quant aux détails, je ne sais rien , je « n'ai rien vu, mais je lui ai prêté souvent ma chambre jaune
Page 230 - Montespan, et elles lui ont fait verser beaucoup de larmes. Et certainement , Sire, il n'ya point de plus juste sujet de pleurer, que de sentir qu'on a engagé à la créature un cœur que Dieu veut avoir. Qu'il est malaisé de se retirer d'un si malheureux et si funeste engagement ! Mais cependant, Sire, il le faut, ou il n'ya point de salut à espérer.
Page 248 - Ses nourrices dès le berceau ont accoutumé ses oreilles à de plus grandes choses. On lui parle comme d'un prodige d'une ville que les Grecs prirent en dix ans : il n'a que sept ans, et il a déjà vu chanter en France des Te Deum pour la prise de plus de cent villes. Tout cela, madame, le dégoûte un peu de l'antiquité. Il est fier naturellement : je vois bien qu'il se croit de bonne maison; et avec quelques éloges qu'on lui parle d'Alexandre et de César, je ne sais s'il voudroit faire aucune...
Page 248 - ... merveilleux qui sont arrivés de nos jours, vous ne soyez guère touchée de tout ce qu'il pourra vous apprendre des siècles passés. Il craint cela avec d'autant plus de raison, qu'il a éprouvé la même chose en lisant les livres. Il trouve quelquefois étrange que les hommes se soient fait une nécessité d'apprendre par cœur des auteurs qui nous disent des choses si fort au-dessous de ce que nous voyons.
Page 232 - Je vois, autant que je puis, madame de Montespan , comme Votre Majesté me l'a commandé. Je la trouve assez tranquille : elle s'occupe beaucoup aux bonnes œuvres ; et je la vois fort touchée des vérités que je lui propose , qui sont les mêmes que je dis aussi a Votre Majesté.

Bibliographic information