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un échantillon de chocolat, qu'il vend à raison de 1 franc 50 centimes le demi-kilogramme.

Ce chocolat, broyé par des moyens mécaniques qu'il vous a expliqués, et qui diffèrent de ceux employés ordinairement, est fort bien fabriqué. C'est une industrie en grand, nouvellement introduite dans notre département et qui doit être encouragée. Vous avez accordé à M. Meurger-Lemanski une médaille de bronze (1).

Tout le monde connaît la belle invention de M. Picot pour le débit des bois précieux. Ses successeurs, MM. Hanier et Souliac, vous ont exposé des feuilles de placage en noyer simple et loupeux et en palissandre. Ces produits vous font espérer qu'ils amélioreront encore l'œuvre de M. Picot. Vous pouvez déjà signaler un perfectionnement ils sont parvenus à trancher le bois de 60 à 65 centimètres de largeur dans une longueur d'un mètre 25 centimètres, dimension que la machine de M. Picot n'avait pas produite jusqu'à présent.

Vous avez accordé à MM. Hanier et Souliac une mention honorable (2).

Le registre que M. Brosse, papetier à Reims, a exposé n'a pas paru à votre commission réunir les conditions de durée indispensable pour un grandlivre.

C'est surtout dans l'attache des feuilles que consiste

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la solidité d'un registre, et, pour celui de M. Brosse, la confection de cette partie, la plus importante de la reliûre, laisse beaucoup à désirer.

Toutefois, si cet ouvrage n'a pas le fini et la solidité des registres des fabriques de Paris les plus renommées, c'est sans contredit ce qu'on a fait de mieux en ce genre dans le département, et cette considération suffit pour encourager M. Brosse, qui peut, en se perfectionnant, créer un genre d'industrie trèsimportant.

Vous avez accordé à M. Brosse une mention honorable (1).

M. Jesson aîné, coiffeur, a exposé de forts jolis ouvrages en cheveux. Vous avez remarqué surtout un collier, des boucles d'oreilles et des bourses d'un travail très-délicat. M. Jesson est probablement le seul qui se livre à cette intéressante industrie dans le département. C'est déjà un titre à votre encouragement. En lui accordant une mention honorable, vous avez voulu d'ailleurs récompenser le goût et le talent de l'artiste.

M. Poncelet, d'Épernay, a voulu remettre à la mode chez nous le rouet à filer. Vous croyez que sa tentative aura du succès. Toutes les dames voudront avoir un charmant rouet comme celui qu'il a exposé. C'est un meuble de salon gracieux et élégant qu'il a créé. Comme objet mécanique, ce rouet a encore un mérite l'avantage de filer et de dévider sans interruption.

(4) M. J. Perrier, rapporteur.

Vous avez accordé à M. Poncelet une mention honorable.

M. Visneux, d'Aubilly, a exposé des soques dont le système élastique peut être bon, mais ne vous paraît pas durable. Il vous a envoyé aussi des forces dont il ne vous a pas fait connaître l'usage.

Le coin-trisecteur de M. Collard, de Monthelon, est déjà employé dans plusieurs industries; l'application qu'il en a faite pour le débit des bois à sabots n'en pas

est

moins heureuse.

M. Sor, de Gueux, près Reims, est l'inventeur d'un marteau à rebattre les meules en trois pièces.

Cet avantage d'un seul corps pour un grand nombre de taillans est certain, mais il n'est peut-être pas compensé par les inconvénients d'une division en trois pièces.

Vous ne pouvez pas apprécier cette année le petit instrument imaginé par M. Félix Quinet, de Chavot, pour extirper le ver de la grappe de raisin. Cette invention se rattache au travail que M. Quinet vous a envoyé sur les moyens de détruire les insectes de la vigne, travail dont l'examen demande du temps.

De l'exposition je n'ai plus à vous parler que des produits de l'horticulture. Ici, Messieurs, ma tâche est bien facile. Les beautés naturelles dont nous sommes entourés parlent assez pour elles, et je n'ai pas à vous indiquer ce que vos yeux doivent admirer.

M. de Sermet vous a envoyé ses derniers dahlias. Vous pouvez juger par l'éclat qu'ont encore des fleurs

nées depuis les derniers froids, ce que devaient être les produits de votre collègue lorsque ses plantes étaient encore dans toute la prospérité et tout le luxe de leur végétation (1).

M. de Lambertye a fait de cette salle un véritable jardin des tropiques. Il vous a envoyé ce qu'il avait de plus rare, ce que notre pays verra probablement pour la première fois. Le thé vert et le thé noir sont à côté de la canne à sucre, à côté des plantes qui

(1) Dans la collection de plus de quatre cents variétés de dah– lias qu'a exposée M. le baron de Sermet, on a pu remarquer les espèces suivantes les plus nouvelles et les plus remarquables par leur perfection de formes et les dispositions de couleurs: L'évêque de Gand, Cinthia, Renoncule de Salter, Brillant, Lady Rae Raed, évêque de Tournay, Léonora, Mathieu Landsberg, Ader Walner, la Princesse royale, la Reine d'or, Lady Cooper, Hary Bussing, Englands Queen, Quareland, Quarii, et un grand nombre de semis obtenus à Châlons par M. de Sermet, notamment: Gibotet, Perfection jaune d'or; Gaston, Blanc trèsbien fait; Mademoiselle de Ponsort, rose, teinte rare et perfection; Madame Vivès, rose clair cœur émeraude, Monsieur de Jessaint, jaune rouge. Tous ces semis peuvent figurer dans les plus belles collections et ne sont pas dans le commerce.

Nous avions d'ailleurs vu dans le jardin de M. de Sermet, avant les gelées, les collections de plus de trois cents variétés de roses remontantes dans lesquelles figurent les thés Comte de Paris et Nymphe du Luxembourg, les Hybrides remontantes, Prince Albert, Rivera, Reine de la Guillotière, Madame Breon, Mélanie Cornu, Miss Whood, Grand Copernic; les Isles Bourbon, Paul Joseph, Lady Canning, Mistris Lane, Proserpine, Roch Lanlier, Maréchal Soult, etc., et en outre une quantité considérable de pelargoniums, de fuchsias, d'azalées, de camélias et de chryzanthemes. Nous avions remarqué un semis de plus de trois mille pieds de pensées qui en ont produit un grand nombre qui peuvent rivaliser avec les plus belles pensées anglaises.

donnent la cannelle, le camphre, la gomme élastique (1).

(1) Liste des plantes exposées à Châlons, le 18 octobre 1842, par M. le comte de Lambertye, à la séance publique de la Société d'agriculture de la Marne.

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