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HARVARD COLLEGE LIBRARY

FROM THE

ARCHIBALD CARY COOLIDGE
FUND
Inat 52431

DE LA

SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE,

COMMERCE, SCIENCES ET ARTS,

DU DÉPARTEMENT DE LA MARNE.

Tenue à Châlons, le 30 septembre 1841.

DISCOURS D'OUVERTURE,

PAR M. LE PRÉFET, PRÉSIDENT-NÉ.

MESSIEURS,

Il y aura bientôt un siècle qu'une pensée féconde fondait à Châlons une académie où les sciences, les arts et les lettres devaient se prêter un mutuel appui. Aujourd'hui la Société d'agriculture, sciences et arts du département de la Marne, continue la même œuvre et fertilise tous les jours l'honorable héritage que lui ont légué ses devanciers. Ainsi les travaux des générations s'enchaînent; ainsi la tradition du bien se perpétue.

Il y a, Messieurs, une raison profonde dans l'ordre d'idées qui a mis le nom de l'agriculture au frontispice de votre Société pour y associer le commerce, les sciences et les arts. En effet l'agriculture est le fondement de la civilisation des peuples. Si l'on con

sulte les traditions historiques, on trouve qu'elles attribuent à l'agriculture la création de la Société même; et, suivant elles, ce sont les mêmes législateurs qui ont donné aux hommes des lois et du pain.

L'agriculture a successivement provoqué l'invention de la plus grande partie des arts, les arts ont produit le commerce dont les transactions ont nécessité des réglements et des lois; et c'est ainsi que, par un enchaînement naturel, les sociétés humaines développent tous leurs principes, en satisfaisant à tous leurs besoins. Je ne fais ici, Messieurs, que traduire en quelques mots la pensée qui vous a constamment animés; car vous avez compris que votre Société devait former, pour ainsi dire, une sorte d'encyclopédie sociale, et que dans la série de ses travaux devaient comparaître tour à tour toutes les questions qui intéressent la constitution morale, politique, agricole et industrielle du pays.

Ainsi, d'année en année, vous proposez à l'émulation des écrivains, des savants, des publicistes, l'examen et la solution des problèmes les plus importants et les plus divers. Tantôt vous avez provoqué les recherches les plus utiles sur la pratique de l'agriculture, sur les moyens d'augmenter la puissance de ses procédés; tantôt vous avez recherché comment vous pourriez obtenir du commerce et de l'industric de nouveaux progrès qui amélioreraient le bien-être des populations. Mais là ne se sont pas bornées votre tàche ni votre noble ambition. Vous avez, Messieurs, marché avec votre temps; vous avez voulu que vos travaux`fussent un reflet fidèle des pensées et des développements de votre siècle. Aussi quand l'ère de la monarchie constitutionnelle succéda à l'héroïque époque où il semblait

n'y avoir de place que pour la gloire des armes, vous vous êtes associés avec intelligence et sagesse au mouvement qui poussait le pays dans les voies encore nouvelles pour lui de la vie politique et du Gouvernement représentatif. Dès 1819, vous demandiez, aux lumières des bons citoyens, quels étaient les moyens les plus propres pour développer et fortifier l'esprit public, parce que vous n'ignoriez pas que les lois ne peuvent rien sans les mœurs, parce que vous aviez à cœur d'accélérer les progrès moraux de la France.

La législation a été, de la part de votre Société, l'objet d'intéressantes études. Rien de grave dans les maux et les besoins qui peuvent tourmenter le corps social ne vous a échappé. Vous avez recherché les améliorations qu'on pourrait introduire dans le ré– gime des enfants trouvés et abandonnés, vous préoccupant à la fois du triste sort de ces victimes de l'inconduite et des intérêts de la société, qui les prend à sa charge. Vous avez demandé à l'expérience pratique des affaires si, avec les moyens dont l'autorité administrative est armée par la législation, on pourrait arriver à une répression efficace du vagabondage et à l'extinction progressive de la mendicité. Vous aviez songé, avant les lois nouvelles décrétées par le Roi et les Chambres, aux améliorations qu'appelaient l'entretien des routes départementales et les chemins vicinaux. Les plus sérieux problèmes de l'économie sociale ont attiré vos regards. Ainsi vous vous inquiétiez, il y a plusieurs années, comment on pouvait, en temps de paix, rendre les loisirs de nos soldats plus utiles à eux-mêmes, à l'armée, à l'État, sans porter atteinte ni au caractère national, ni à l'esprit militaire. Vous vous êtes également en

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