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Hé bien, puis que vous ne voulez pas m'écouter, demeurez dans votre peníée, & faites ce qu'il vous plaira.

NICOLE.

Puis que tu fais comme cela, pren-le tout comme tu voudras.

CLEONT E.

Scachons donc le fujet d'un fi bel accueil.

LUCILE.` Il ne me plaft plus de le dire.

COVIE LIL E.

Apprens-nous un peu cette hiftoire.

N

NICOLE.

Je ne veux plus, moy, te l'apprendre.
CLEONTE.

Dites-moy...

LUCILE.

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Hé bien, puis que vous vous fouciez fi peu de me tirer de peine, & de vous juftifier du traitement indigne que vous avez fait à ma flâme, vous me voyez, ingrate, pour la derniére fois, & je vais loin de vous mourir de douleur & d'amour.

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Ouy, cruelle, puis que vous le voulez.

LUCILE.

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N'eft-ce pas le vouloir, que de ne vouloir pas

éclaircir mes foupçons?

LUCIL E.

Eft-ce ma faute? Et fi vous aviez voulu m'écouter, ne vous aurois-je pas dit que l'avanture dont vous vous plaignez, a été caufée ce matin par la prefence d'une vieille Tante,qui veut à toute force, que a feule approche d'un homme deshonore une Fille; Qui perpetuellement nous fermonne fur ce chapitre, nous figure tous les hommes comme des diables u'il faut fuir.

NICOLE.

Voilà le fecret de l'affaire.

CLEON TE.

Ne me trompez-vous point, Lucile?
COVIELLE.

Ne m'en donnes-tu point à garder?
LUCILE.

Il n'eft rien de plus vray.

NICOLE.

C'eft la chofe comme elle eft.

COVIEL LE.

Nous rendrons-nous à cela?

CLEON T E.

Ah, Lucile, qu'avec un mot de vôtre bouche vous çavez appaifer de chofes dans mon coeur ! & que facilement on fe laiffe perfuader aux perfonnes qu'on lime!

COVIELLE.

Qu'on eft aisément amadoüé par ces diantres d'animaux-là:

SCENE XI.

MADAME JOURDAIN, CLEONTE, LUCILE, COVIELLE, NICOLE.

Me. JOURDAIN

JE fuis bien-aife de vous voir, Cleonte, & vous voi

là tout à propos. Mon mary vient, prenez vite vôtre temps pour luy demander Lucile en mariage.

CLEON TE.

Ah, Madame, que cette parole m'eft douce, & qu'elle flate mes defirs! Pouvois-je recevoir un ordre plus charmant, une faveur plus précieuse?

Tome 111.

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Nan

SCE

SCENE XII.

MONSIEUR JOURDAIN, MADAME JOURDAIN, CLEONTE, LUCILE, COVIELLE, NICOLE.

CLEON TE.

Monfieur, je n'ay voulu prendre perfonne pour vous faire une demande que je médite il ya long-temps. Elle me touche affez pour m'en charger moy-même; & fans autre détour, je vous diray que l'honneur d'être vôtre gendre eft une faveur glorieufe que je vous prie de m'accorder.

M. JOURDAIN.

Avant que de vous rendre réponse, Monsieur, je vous prie de me dire, fi vous étes Gentilhomme. CLEON TE.

Monfieur, la plupart des gens fur cette question, n'hefitent pas beaucoup. On tranche le mot ailément. Ce nom ne fait aucun fcrupule à prendre, & l'ufage aujourd'huy femble en autorifer le vol. Pour moy, je vous l'avoue, j'ay les fentimens fur cette matiere un peu plus délicats. Je trouve que toute impofture eft indigne d'un honnête homme, & qu'il y a de la lâcheté à déguifer ce que le Ciel nous a fait naître; à fe parer aux yeux du monde d'un titre dérobé: à fe vouloir donner pour ce qu'on n'eft pas. Jefuis né de parens, fans doute, qui ont tenu des charges honorables. Je me fuis acquis dans les Armes l'honneur de fix ans de fervice, & je metrouve affez de bien pour tenir dans le monde un rang affez paffable: mais avec tout cela je ne veux point me donner un nom où d'autres en ma place croiroient pouvoir prétendre ; & je vous diray franchement que je ne fuis point Gentilhomme.

M. JOURDAIN.
Touchez-là, Monfieur. Ma Fille n'eft pas pour

vous.

Comment?

CLEONTE

M. JOURDAIN.
Vous n'étes point Gentilhomme, vous n'aurez pas

ma Fille.

Me.

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