Le cimeterre au poing, ils ne m'écoutent pas : Et le combat cessa faute de combattants. CORNEILLE. Le Cid. LE CHAT, LA BELETTE, ET LE PETIT LAPIN. Du palais d'un jeune lapin Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée. a Elle porta chez lui ses pénates, un jour Qu'il étoit allé faire à l'aurore sa cour Parmi le thym et la rosée. Après qu'il eut brouté, trotté, fait tous ses tours, Que l'on déloge sans trompette, C'étoit un beau sujet de guerre Qu'un logis où lui-même il n'entroit qu'en rampant! En a pour toujours fait l'octroi a A Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume, Jean lapin allégua la coutume et l'usage : Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis. Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras, Jean lapin pour juge l'agrée. Les voilà tous deux arrivés Devant sa majesté fourrée. Grippeminaud leur dit: Mes enfants, approchez, Jettant des deux côtés la griffe en même temps, Ceci ressemble fort aux débats qu'ont par fois LA FONTAINE. PROPHETIE DE JOAD. MAIS d'où vient que mon cœur frémit d'un saint effroi ? Est-ce l'Esprit divin qui s'empare de moi? C'est lui-même. Il m'échauffe; il parle; mes yeux s'ouvrent, Et les siècles obscurs devant moi se découvrent. Lévites, de vos sons prêtez-moi les accords, Et de ses mouvements secondez les transports. Ꮓ Cieux, écoutez ma voix ; terre, prête l'oreille : Des prophètes divins malheureuse homicide; Où menez-vous ces enfants et ces femmes ? Quelle main, en un jour, t’a ravi tons tes charmes ? Quelle Jérusalem nouvelle Sort du fond du désert brillante de clartés, Jérusalem § renaît plus charmante et plus belle. Ces enfants | qu'en son sein elle n'a point portés ? Regarde tous ces Rois de ta gloire étonnés ! Les peuples à l'envi marchent à ta lumière. Et Cieux, répandez votre rosée, que la terre enfante son Sauveur ! RACINE. Athalie. * Joas. + Zacharie. Captivité de Babylone. § L'Église. Les Gentils. VALERE ET HECTOR. HECTOR. LE voici. Ses malheurs sur son front sont écrits: VALÈRE. Non, l'enfer en courroux, et toutes ses furies, Je te loue, ô Destin, de tes coup redoublés; Je n'ai plus rien à perdre, et tes vœuxs sont comblés ! Pour assouvir encor la fureur qui t'anime, Tu ne peux rien sur moi: cherche une autre victime. De serpents mon cœur est dévoré ; Tout semble en un moment contre moi conjuré. Parle. As-tu jamais vu le sort et son caprice Vingt fois le coupe-gorge, et toujours premier pris ! © HECTOR. Mais ce n'est pas ma faute. VALÈRE. As-tu vu de tes jours trahison aussi haute? HECTOR. Heureusement pour vous, vous n'avez pas un sou VALÈRE. Que la foudre t'écrase! Ah! charmante Angélique, en l'ardeur qui m'embrase, A vos seules bontés je veux avoir recours : Je n'aimerai que vous; m'aimeriez-vouz toujours ? Mon cœur, dans les transports de sa fureur extrême, N'est point si malheureux, puisqu'enfin il vous aime. HECTOR, à part. e Notre bourse est à fond; et, par un sort nouveau, VALÈRE. Calmons le désespoir où la fureur me livre : Approche ce fauteuil. (Hector approche uu fauteuil). VALÈRE, assis. Va me chercher un livre. HECTOR. Quel livre voulez-vous lire en votre chagrin ? VALÈRE. Celui qui te viendra le premier sous la main ; HECTOR sort, et rente, tenant un livre. Voilà Sénèque. VALÈRE. Lis. |