LES ANIMAUX MALADES DE LA PESTE. U UN mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, Ils ne mouroient pas tous, mais tous étoient frappés: A chercher le soutien d'une mourante vie ; Plus d'amour, partant plus de joie. Pour nos péchés cette infortune. Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux ; Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons, Que m'avoient-ils fait ? nulle offense; Même il m'est arrivé quelquefois de manger Je me dévoûrai donc, s'il le faut : mais je pense Car on doit souhaiter, selon toute justice, Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi; Vos scrupules font voir trop de délicatesse. Et quant au berger, l'on peut dire Étant de ces gens-là qui sur les animaux Ainsi dit le renard; et flatteurs d'applaudir. Du tigre, ni de l'ours, ni des autres puissances, Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et, je pense, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue ; A ces mots on cria haro sur le baudet.c Un loup, quelque peu clerc,a prouva par sa harangue Qu'il falloit dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venoit tout le mal. Sa péccadille fut jugée un cas pendable. D'expier son forfait. On le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, LA FONTAINE, BURRHUS, RETRAÇANT A NÉRON LA GLOIRE ET LE BONHEUR DE SES PREMIÈRES ANNÉES, S'EFFORCE D'ARRACHER DE SON CŒUR SA HAINE CONTRE BRITANNICUS. EH! ne suffit-il pas, Seigneur, à vos souhaits, De ses amis tout prêts à prendre sa querelle. a Ah! de vos premiers ans l'heureuse expérience 66 Partout, en ce moment, on me bénit, on m'aime : On ne voit point le peuple à mon nom s'alarmer; Le Ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer; Tels étoient vox plaisirs. Quel changement, ô Dieux! Le sang le plus abject vous étoit précieux. Un jour, il m'en souvient, le Sénat équitable Vous pressoit de souscrire à la mort d'un coupable : Votre cœur l'accusoit de trop de cruauté; Et, plaignant les malheurs attachés à l'Empire : Mais je vois que mes pleurs touchent mon Empereur ; Je vois que sa vertu frémit de leur fureur. Ne perdez point de temps, nommez-moi les perfides RACINE. Britannicus. ORGON S'INFORME DE LA SANTÉ DE TARTUFE. ORGON. Dorine. Tout s'est-il, ces deux jours, passé de bonne sorte ? a Qu'est-ce qu'on fait céans? a Comme est-ce qu'on s'y porte ? DORINE. Madame eut avant-hier la fièvre jusqu'au soir, Le soir, elle eut un grand dégoût, Et ne put, au souper, toucher à rien du tout, b Et Tartufe? ORGON. DORINE. Il soupa, lui tout seul, devant elle; Et fort dévotement il mangea deux perdrix, Le pauvre homme ! ORGON. DORINE. La nuit se passa tout entière Sans qu'elle pût fermer un moment la paupière ; Des chaleurs l'empêchoient de pouvoir sommeiller, Et jusqu'au jour, près d'elle, il nous fallut veiller. |