UNE AUTRE. J'ai vu l'impie adoré sur la terre : Pareil au cèdre, il cachoit dans les cieux Il somblait à son gré gouverner le tonnerre, Esther. LA FEUILLE. DE ta tige détachée, Pauvre feuille desséchée, Où vas-tu ?-Je n'en sais rien: Qui seul était mon soutien. Je vais où le vent me mène, Sans me plaindre ou m'effrayer; Où va la feuille de rose ARNAULT. S LES SOUVENIRS DU PEUPLE. On parlera de sa gloire Sous le chaume bien long-temps. L'humble toit, dans cinquante ans, Ne connaîtra plus d'autre histoire. Là, viendront les villageois Dire alors à quelque vieille; Par des récits d'autrefois, Mère, abrégez notre veille.a Bien, dit-on, qu'il nous ait nui, Le peuple encor le révère, Oui, le révère. Parlez-nous de lui, grand 'mère; Parlez-nous de lui. Mes enfans, dans ce village, Suivi de rois il passa. Voilà bien long-temps de ça : Je venais d'entrer en ménage. Près de lui je me troublai, Il me dit: Bon jour, ma chère, Bon jour, ma chère. -Il vous a parlé, grand 'mère ! L'an d'après, moi pauvre femme, A Paris étant un jour, Je le vis avec sa cour: Il se rendait à Notre-Dame. Tous les cœurs étaient contens; Son sourire était bien doux : Le rendait père. -Quel beau jour pour vous, grand 'mère ! Mais quand la pauvre Champagne Oh! quelle guerre ! -Il s'est assis là, grand 'mère ! J'ai faim, dit-il, et bien vite Au reveil, voyant mes pleurs, Gardé son verre. -Vous l'avez encor, grand 'mère! Vous l'avez encor! Le voici. Mais à sa perte Le héros fut entraîné. Lui, qu'un pape a couronné, Long-temps aucun ne l'a cru; -Dieu vous bénira, grand 'mère ; Dieu vous bénira. ABANDON, DÉSESPOIR ET TERREUR DE NÉRON. MON trône est renversé ! De l'universe entier je me vois repoussé ! Qu'au moins mes jours sauvés... Dois-je former ces vœux, Et ne voir d'autre jour que cette clarté sombre? Ah! cette vie horrible est semblable au trépas......... Où suis-je ? un songe affreux... Non, non, je ne dors pas; De mon cœur soulevé c'est un secret murmure: Je m'entends appeler meurtrier et parjure. Je le suis.... Mais quels cris, quels lugubres accents! Ils jettent dans mon sein des flambeaux, des serpents; Tu suis contre Néron un trop juste transport: Et la tombe elle-même a rompu son silence! Je n'en puis plus douter, la mort, la mort m'attend! Et comment soutenir ce redoutable instant? LEGOUVÉ. Épicharis et Néron. |