HYMNE AU SOLEIL. DIEU, que les airs sont doux! que la lumière est pure! Le jour où, séparant la nuit de la lumière, Et sous la main des temps ton front n'a point pâli! Et moi, quand le Midi de ses feux bienfaisants Il me semble qu'un Dieu, dans tes rayons de flamme, ? DE LA MARTINE. Méditations Poétiques. L'AMITIÉ. Pour les cœurs corrompus l'amitié n'est point faite. Seul mouvement de l'ame où l'excès soit permis, Idole d'un cœur juste, et passion du sage, Amitié! que ton nom couronne cet ouvrage ; Qu'il préside à mes vers comme il règne en mon cœur : Tu m'appris à connaître, à chanter le bonheur. VOLTAIRE. Mélanges de Poésies. MÊME SUJET. OTEZ l'Amitié de la vie, Ce qui reste de biens est peu digne d'envie ; Leur mémoire est pour nous nous une dette éternelle; Il n'est plus de devoir au-delà du tombeau. Elle embellit la vie, et survit au trépas. DESMAHIS. L'Honnéte Homme. A MON RUISSEAU. RUISSEAU peu connu, dont l'eau coule Ruisseau, sur ma peine passée Que ta paix, tes flots, et des fleurs. Le lis frais, l'humble marguerite, Le rossignol chérit tes bords; Son nid, sa flamme, et ses accords. Près de toi, l'âme recueillie Ne sait plus s'il est des pervers; Ton flot pour la mélancolie Se plaît à murmurer des vers. Quand pourrai-je, aux jours de l'automne, Que j'aime cette église antique, Ses murs que la flamme a couverts; Et l'oraison mélancolique Dont la cloche attendrit les airs! Par une mère qui chemine, Ses sons lointains sont écoutés ; Et dit amen à ses côtés. Jadis, chez des vierges austères, Dans des clos à Dieu consacrés. Leurs flots si purs, avec mystère, Mon humble ruisseau, par ta fuite Avec fruit, au fleuve du temps. DUCIS. LE PETIT BERGER BIENFAISANT. LYCAS ET MIRTIL. POUR réchauffer les glaces de son âge, Aux feux naissans du jour, devant son toit assis, Parmi ses traits naïfs retrouvaient son image. Il le prit dans ses bras, et lui parlant des Dieux, Laisse-m'en avec toi partager la douceur.” Mirtil voulait sécher ses larmes ; Elles coulaient toujours. "Mon père, ah ! je sens bien, Oui, je le sens, rien n'est si plein de charmes Que de pouvoir faire du bien." Mais pourquoi donc, Mirtil, détournes-tu la vue ? Tu m'aurais laissé lire en ton âme ingénue; —Qui, moi ne plus t'aimer ! le croirais-tu, mon père? Si je le fais, au moins, c'est pour te plaire : Ma plus jeune brebis, hier, pendant l'orage, J'allais pour la chercher. D'une roche sauvage, J'entends de loin sortir une tremblante voix. Qu'il fit glisser à terre, en soupirant. Quel sort cruel!" dit-il, après un court silence. "N'aurai-je donc jamais un moment de repos ! Faut-il, quand l'homme oisif nage dans l'abondance, D'un vil pain de douleur voir payer mes travaux ! Aux ardeurs du midi, sur la terre embrasée, Errant, accablé de ce faix, Je trouve enfin, je trouve ce lieu frais, |