parti da grand Condé, qui défendait vrage des de louanges qui ne l'étaient pas. Le monarque n'en fut pas la dupe, et n'en tint aucun compte. Du reste, Bussy, daus sa correspondance intime, soulageait quelquefois, par traits assez amers, son profond ressentiment contre le prince, qu'il poursuivait des plus basses et des plus inutiles protestations d'amour et de respect. Dans plusieurs de ses lettres, il ne l'appelle que Sa Hautesse. Ayant lu ce vers de Boileau : Je t'attends, dans deux mois, aux bords de l'Hellespont. que faTM Il écrivit au bout : Tarare-pompon. mour et de vénération crédules. Il y aurait toutefois une extrême injustice à ne pas lui accorder beaucoup d'esprit; mais cet esprit était froid, sec et compassé. Son orgueil serait bien humilié, s'il pouvait savoir quelle prodigieuse distance la postérité a mise, pour les agréments du style épistolaire, entre lui et sa cousine, Me, de Sévigné, à laquelle certainement il se croyait fort supérieur. Ses Lettres, recueillies et publiées par le P. Bouhours, son ami, forment 7.vol. in-12, et ont été réim primées plusieurs fois. On y rencontre quelques traits agréables, mais beaucoup plus d'idées communes et insipides en général, il y règne un ton d'égoïsme et de satisfaction intérieure, qui suffirait pour gâter les meilleures choses. Les petits vers galants ou moraux dont elles sont semées, ne s'elèvent pas même jusqu'à la médiocrité. Ses Mémoires, 2 vol. in-4°., Paris, 1694, souvent réimprimés, renferment peu de faits vraiment curieux: la vanité de l'auteur se met toutà-fait à son aise dans cet ouvrage, dont il est lui-même le sujet; il est impossible de prendre beaucoup d'intérêt aux trop longs récits de ses prouesses guerrières et galantes : dans l'édition de 1731, on trouve un Rabutiana. Son Discours à ses enfants, sur le bon usage des adversités et sur les divers événements de sa vie, 1 vol. in-12, Paris, 1694, est un écrit fort édifiant, mais fort ennuyeux. Il eût mieux fait de prêcher d'exemple, en supportant sa disgrâce avec une plus noble résignation, et en réformant les vices de caractère qui avaient causé (1) On lit, dans le Ménagiana, que les jésuites ses malheurs. Son Histoire abrégée provinciales, et qu'il les refusa. Faydit rapporte prièrent Bussy-Rabutin de répondre aux Lettres de Louis-le-Grand, 1 vol, in-12, (dans ses Remarques sur Homère et sur Virgile, pag. 220), qu'il tenait ce fait de Bussy meme, ci Paris, 1699, est un panégyrique, il ajoute « Je ne dis pas qu'il m'at dit vrai, et dont l'exagération serait à peine ex» n'assure point qu'il n'ait inventé cette petite >> histoire pour flatter sa vanité. » Les jesuites cusable de la part d'un homme qui s'inscrivirent en faux contre ce qui est dit dans le aurait eu pour Louis XIV autant d'a >> parler pour la mener au combat, la Ménagiana, dont l'auteur n'avait parlé que d'après » croyance où je serais qu'elle aurait A-G-R. BUSSY (MICHEL-Celse-Roger de Non, nous ne sommes point tous deux Gresset ne l'a pas moins bien carac-- Vous, dont l'esprit héréditaire, L'académie française le reçut en pandu tant de charmes sur sa vie, et BUSSY-RABUTIN (LOUISE- ans. Louis XIV ayant lu chez ma- 1699, in-12. Baillet s'est trompé en attribuant cette vie à Diane de Bussy-Rabutin, religieuse de la Visitation; l'Epître dédicatoire est signée L. de R. (Louise de Rabutin ). II. La Vie en abrégé de madame de Chantal, Paris, 1697, in-12. L'auteur était petite-nièce de cette illustre fondatrice de la Visitation. Le P'. Lelong s'est encore trompé en faisant Louise de Bussy religieuse de cet ordre, puisque de la Rivière, son second mai, lui survécut. Elle composa l'épitaphe de son père, qu'on trouve dans Moreri. Bussy (Philippine-Louise de), née à Paris le 19 avril 1719, s'est fait connaître par un ouvrage singulier et peu commun, intitulé: la Méprise du mort qui se croit vivant, ou le Mort qui doit chercher la vie, Paris, 1776, in-12. Tandis que l'évêque de Cloyne, Berkeley, nie l'existence des corps, Mlle. de Bussy nie de bonne for que nous soyons en vie; elle nous tient pour morts, et croit que ce n'est que dans une union intime avec Dieu, source de toute existence, que nous pouvons retrouver le principe vital. V-VE et D. L. BUSSY-CASTELNAU (CHARLESJOSEPH PATISSIER, marquis DE), né à Bucy, près Soissons, en 1718, passa de bonne heure dans les Indes orientales, et servit avec une grande distinction dans les troupes que la compagnie française entretenait à sa solde. Ce fut lui qui exécuta dans le Décan, les vastes projets de Dupleix. A la tête d'une poignée de Français, secondés par un corps de mille Indiens, il fit la conquête d'une partie du pays de Carnute, et établit Salabetzingue à Aureng-Abad. Il défendit sous Dupleix la ville de Pondichery contré les Anglais, qui furent obligés de lever le siége le 17 octobre 1748. Ses services continuèrent à être d'une grande utilité pendant le temps qu'il commanda dans le Décan. Le roi les récompensa, et lui donna le grade de lieutenant-colonel dans farmée en 1752; six ans après, il fut élevé au rang de brigadier des ar mées du roi; enfin, il fut fait maréchalde-camp en 1765. L'activité et les talents qu'il avait développés dans les Indes, les succès qu'il y avait obtenus, et la grande connaissance qu'il avait du pays, lui firent donner le commandement de nos forces de terre et de mér au-delà du cap de BonneEspérance. Il partit en qualité de lieutenant-général, et fut créé commandeur de l'ordre de St.-Louis en 1782. Il reçut la grande croix du même ordre en 1783. Les opérations des forces qu'il faisait agir furent concertées avec celles de mer, commandées par le bailli de Suffren. De Bussy, réuni aux princes des pays qui étaient dans notre alliance, lutta avec avantage contre des forces supérieures. Il mourut pendant ce second voyage, en janvier 1785, âgé de soixante-sept ans, à Pondichery, peu de temps après que l'on y eut appris la nouvelle de la paix. Accusé dans le procès du général de Lally, il a publié à cette occasion, à Paris, en 1766, Mémoire à consulter et consultation avec des lettres, etc., 1 vol. in-4°. R-L. BUSTAMANTE (BARTHÉLEMI E( DE), né à Lima dans le Pérou, dans l'ordre des frères mineurs. Il est cité par Gilles Gundisalvi Davila, dans son Theatrum ecclesiasticum Indico-meridionale, comme auteur d'un ouvrage qui a pour titre : Tratado de las primicias del Pirù en santidad y letras. - BUSTAMANTE (George), né dans la ville de St.-Dominique de Silos, traduisit Justin en espagnol dans le 16o. siècle. Sa version fit imprimée à Anvers sous ce titre: entra Justino español, 1586, in-8°. BUSTAMANTE (Jean-Ruiz de), auteur du 16o. siècle, publia une grammaire castillanne, dont parle Palmirenus, et fit imprimer des Formulas adagiales latinas y Españolas, à SaraBUSTAgosse, en 1551, in -8°. MANTE (Jean-Alonso), prêtre à Malaga, et bénéficier de l'église St.-Jacques, composa en espagnol, un traité du gouvernement ecclesiastique, dont le manuscrit autographe, qui avait appartenu à Didier Colmenarès, historiographe de Ségovie, était conservé dans la bibliothèque de N. D. de Montserrat de Madrid. L'auteur insistait principalement sur la nécessité de n'élever au sacerdoce que des ecclesiastiques également avancés dans les lettres et dans la vertu.-BUSTAMANte, ou BustamentO DE PAZ (Benoît), docteur en médecine à Salamanque, est auteur d'un ouvrage qui a pour titre: Methodus in VII Aphorismorum libris ab Hippocrate observata, quæ et continuum librorum ordinem, argumenta et schemata declarat., Venise, édition des Aldes, 1550, in4., et la même année, Paris, chez Martin le jeune. V-VE. BUSTAMENTE DE LA CAMARA (Jean), florissait dans le 16. siècle. Né à Alcala de Henarez, il y étudia, pais y professa la médecine. Il s'adonna avec ardeur à l'étude de l'histoire naturelle, et se fit une grande réputation par son savoir. On a de lui un traité intitulé De animantibus sacræ Scripturæ, Alcala de Henarez, 1595, 2 vol. in -4°.; Lyon, 1620, 2 vol. in-8°. Samuel Bochart, qui depuis a traité le même sujet d'une manière plus complète dans son Hierozoicon (V. BOCHART), y parle avec éloge de Bustamente, dans le chapitre IV du 6°. livre de la seconde partic. On a d'un autre auteur du BUSTEN. Voy. BUSTON. BUSTIS, ou BUSTO (BERNARDIN DE), capucin, né en Italie dans le 15. siècle, se fit une réputation fort étendue par des sermons qui doivent trouver leur place à côté de ceux des Menot et des Barlette. Bustis fut un de ceux qui contribuèrent le plus à l'établissement de la fête du Nom de Jésus. Il adressa à ce sujet au pape Innocent VIII différents écrits, conservés dans la collection de ses œuvres, imprimée à Brescia en 1588, 3 vol. in-4°, et à Cologne en 1607, même format. La première édition est la plus complète et la plus recherchée des curieux de ces sortes d'ouvrages. On trouve dans ce recueil des sermons pour le carême, les dimanches et les fêtes de l'année, que l'auteur a intitulés Rosarium sermonum per totum annum, et des sermons pour toutes les fêtes de la Vierge. Ceux-ci, intitulés Mariale, seu sermones in singulis festivitatibus B. Mariæ Virginis avaient été imprimés séparément à Milan en 1494, in-4°; à Strasbourg en 1496, in-4°; dans la même ville en 1498 ct 1502, in-folio, et un grand nombre de fois dans le 16 siècle. Les amateurs préfèrent les éditions les plus anciennes. W- -S% BUSTO (ALEXIS-VANEGAS), né à Tolède, au commencement du 16o. siècle, étudia d'abord la théologie, et parut se destiner à l'état ecclésiastique; mais il se maria, et ouvrit une école de latin et de philosophie à Tolède. Alphonse Matamoro dit que Busto avait de vastes connaissances, et qu'aucun savant n'a écrit avec plus d'élégance que lui. Sepulveda et Nic. |