DE L'UNITÉ DES FRÈRES. TROISIÈME ANNÉE. Nos 25 A 42. DU MOIS DE JUILLET 1837 AU MOIS DE DÉCEMBRE 1838. NISMES. TYPOGRAPHIE BALLIVET ET FABRE, RUE DE L'HOTEL-DE-VIlle. 1838. Dans les nouvelles de la Géorgie, (Amérique du Nord), lisez : Cherokées (Cheroquis), au lieu de : Iroquois. JOURNAL DE L'UNITÉ DES FRÈRES. JUILLET 1857. DE LA DOCTRINE ET DE LA PRÉDICATION DES FRÈRES DE L'UNITÉ (1). Retiens le modèle des saintes instructions que tu as ouïes de moi, en suivant la foi et la charité qui est en Jésus-Christ. Garde le bon dépôt par le St-Esprit qui habite en nous. (2 Tim. 1, 13, 14.) L'Écriture-Sainte est la règle unique et invariable de notre foi et de notre conduite. Nous la révérons comme la parole que Dieu a donnée au monde en divers temps et en diverses manières par ses prophètes, par son fils et par ses apôtres, afin d'instruire les hommes par la foi en Jésus Christ. Nous croyons que cette divine parole renferme toutes les vérités essentiellement nécessaires au salut, et que pour y participer il faut les connaître et les croire. L'Eglise renouvelée des Frères de l'Unité ne reconnaît et n'adopte que les doctrines qui sont conformes à celles de JésusChrist et des apôtres. Les mystères de Dieu ne sont pas pour elle le sujet d'une vaine spéculation, mais l'objet d'une foi vive (1) Ce morceau, ainsi que d'autres que nous communiquerons dans la suite, est tiré du procès-verbal du synode tenu à Herrnhout en 1836. 3 ANNÉE. 1 et la source de jouissances spirituelles aussi elle n'a pas la prétention d'expliquer ni de préciser ce que l'Écriture-Sainte n'a pas déterminé en termes clairs et positifs. Cependant, dans tous ses synodes, elle a adopté les 21 articles de la confession d'Augsbourg, comme étant une confession claire et conforme à la parole de Dieu. De même que l'apôtre Paul, nous retenons le modèle des salutaires instructions de notre Seigneur JésusChrist et de la doctrine qui est selon la piété, sans nous occuper de vaines disputes (1 Tim. 6, 3, 8.); par là nous conservons notre universalité au milieu des différentes portions de l'Église générale, et nous reconnaissons pour vrais membres du corps de Christ, quelle que soit l'Église à laquelle ils appartiennent, tous ceux qui ont éprouvé le renouvellement du cœur par le St-Esprit. Nous envisageons comme un précieux trésor toutes les véri→ tés que Dieu nous a révélées dans sa sainte parole, et nous pensons que la perte de la vie ne peut être comparée au malheur qui résulterait du désaveu d'une seule de ces vérités. Nous regardons la doctrine de la rédemption par Jésus-Christ comme le fondement du salut, sur lequel s'appuient toutes les vérités du Christianisme. Nous croyons, avec saint Paul, que la justification et la sanctification du pécheur repentant découlent de la foi en la réconciliation que Jésus a faite entre Dieu et les hommes. Ce ne serait qu'en partant d'un faux principe que, dans leur égarement, des esprits manquant de droiture pourraient abuser de cette doctrine mystérieuse comme d'un moyen de sécurité pour se dispenser de travailler sérieusement à l'œuvre de la sanctification. Le chrétien doit y trouver au contraire le motif le plus puissant pour mourir au péché, et le mobile le plus propre à renoncer à ses désirs et à ses convoitises charnelles, pour ne vivre que d'une vie spirituelle, cachée avec Christ en Dieu. Les doctrines de la corruption générale du genre humain et de la régénération sont étroitement unies à celle de la rédemption aussi, dès l'origine de notre Église, notre plus sincère désir fut, qu'avec l'assistance du St-Esprit, chacun de nous apprit à connaître la profonde dépravation de son cœur, afin que convaincu du péché, il s'humiliât et pût sentir le besoin d'un Rédempteur. C'est de ces convictions que résulte le véritable renouvellement du cœur, renouvellement qui ne consiste pas seulement à renoncer à certaines mauvaises habitudes, à certains vices, mais qui consiste dans le changement complet des sentimens les plus intimes de notre être. Ce changement ne peut être opéré par les efforts que l'on fait pour observer la loi, mais uniquement par l'effet de la grâce du SaintEsprit. On ne peut guère déterminer l'instant où cette opération décisive a lieu au-dedans de nous, parce que notre accroissement dans la connaissance de nous-mêmes et dans celle de notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ, ne se fait que progressivement; mais cette nouvelle naissance se manifeste par l'intime conviction de la grâce qui nous a été faite, et par le zèle qui nous anime pour travailler à l'œuvre de notre sanctification. Ce zèle ne peut être nourri, soutenu, que par une communion constante du pécheur réconcilié par le fils de l'homme avec la SainteTrinité, Dieu Père, Fils et St-Esprit. Tel est le moyen que IEvangile nous offre pour parvenir à la sanctification de l'âme et du corps, à cette sainteté véritable, à cette justice qui est agréable à Dieu. Cette sainteté se conserve dans l'humilité et se renouvelle chaque jour par la prière, par une communion non interrompue avec Dieu, et elle ne peut être maintenue et se perfectionner que lorsque nous serons parvenus à avoir constamment le regard tourné vers Jésus, dont toute la vie sainte est le modèle parfait que nous sommes appelés à imiter. Nous ne devons pas oublier ni négliger les principes de la morale chrétienne; mais imitant l'exemple de Jésus et de ses apôtres, nous devons recommander avec soin chacune des vertus chrétiennes qui caractérisent et qui font l'ornement d'un véritable enfant de Dieu. Nous devons surtout insister sur une scrupuleuse probité dans toutes les transactions de la vie, et avertir les hommes de s'éloigner de tout ce qui est contraire à l'esprit de l'Évangile. Si nous faisons cela avec foi, nous agi |