MADRIGAL AU ROY. C'est une Mufe en colère qui lui parle. OUIS, je me vengerai bien. Pourquoi fuis-je pouffée à bout? Je prédirois des coups plus beaux que ceux d'A chile. Mais hélas! Vengeance inutile! MADRIGAL AU ROr, Sur la grande Victoire remportée par le Prince Loüis de Bade, fur les Turcs. Uv, ce qu'on dit eft vrai, que Bade & fes Sont gorgés de butin, & couverts de lauriers; ceffe. Comme ils feront bientôt tes victimes, GRAND Roy', La victoire à prefent les pare & les engraiffe Pour les rendre dignes de toi. BILLET A Meffieurs de l'Académie Françoise, Sur la prise de Mons. IL eft donc vrai que MoNs eft pris? Taifons-nous vous & moi, Meffieurs les beaux efprits. LOUIS eft au-deffus de vos Panégyriques, KKKKKKKKKKKKKKKKKKK MADRIGAL Au Très-Révérend Pere DE LA CHAISE, Sur ce que le Roy s'étoit trop exposé au Siége de Namur. I le meilleur des Rois s'expofe encor aux coups, Point de milieu, LA-CHAISE, ou nous deviendrons fous, Ou nous mourrons d'inquiétude: Dis-lui donc, mais du ton qu'il faut, C'est fon feul péché d'habitude. 1 WAXAAWWWX CHANSON A Madame DE PONTCHARTRAIN, Qui dans le Château de Pontchartrain preffoit depuis plufieurs jours l'Auteur de faire contr'elle une Aque Satire. Que Madame de Pontchartrain! Plus j'y veux trouver à redire, Pour un railleur du genre humain? C'est bien malgré moi que j'admire Adieu, TOUREIL, je me retire: SONNET A Monfieur l'Abbé DESMARETS, Nommé par le ROY, à l'Evêché de Chartres. PRELAT, fois tout à tous: ne vis qu'en Jesus CHRIST. Fais dire que fa Grace eft l'ame de ton ame. Prens dans tous tes deffeins les mesures qu'il prit. Ne puife qu'en fon cœur un zèle qui t'enflamme. Songe à bien diftinguer la lettre de l'efprit. Que la pompe jamais n'accompagne tes pas. Repêche l'Hérétique échapé de nos Rets, Après la Victoire de Steinkerque, Qui arriva deux mois après la prise de Namur. T Andis que tes nouveaux exploits MADRIGA I Au Très-Révérend Pere DE LA CHAISE, Qui devoit au plûtôt parler au ROY d'une affaire de grande importance, où l'Auteur s'interreloit beaucoup. Tu vas bientôt décider de mon fort. Tout m'inquiéte en cent maniéres. Non, les aproches de la mort N'allarment pas plus fort. Ah que fur tout mes nuits ont d'heures meurtriéres! La Chaife, dis pour moi certains mots bienfaifans. Parler en ma faveur, c'eft dire les priéres Pour les Agonifans. |