CHAPELA IN. Ne replique point, je connois ton fatras. Combats fur ma parole, & tu l'emporteras, Dornant pour des cheveux ma Pucelle en échange, J'en vais chercher, barboüille, écri, rime, & nous venge. Ercé jufques au fond du cœur D'une infulte imprévûë auffi bien que mortelle, Si près de voir couronner mon ardeur, En cet affront La Serre eft le tondeur, Que je fens de rudes combats! Comme ma Pension, mon honneur me tourmente, Des deux côtez mon mal eft infini. Faut-il laiffer un La Serre impuni? Faut-il venger l'Auteur de la Pucelle ? Auteur, Perruque, honneur, argent, Noir inftrument, unique gagne-pain, M'es.tu donné pour venger Chapelain? Il vaut mieux courir chez Conrard, Il peut me conferver ma gloire & ma finance, Mettant ces deux Rivaux en bonne intelligence, On fçait comme en Traitez excelle ce Vieillard, S'il n'en vient pas à bout, que Sapho la Pucelle Vuide notre querelle. Si pas un d'eux ne me veut fecourir Et fi l'on me balotte, Cherchons La Serre, & fans tant difcourir Traiter fans tirer ma raifon! Rechercher un marché fi funeste à ma gloire, N'écoutons plus ce deffein négligent, Qui pafferoit pour crime. Allons, ma Main du moins fauvons l'argent: Oui, mon efprit s'étoit déçû. Autant que mon honneur, mon intérêt me presse, Et tout honteux d'avoir tant de froideur, Sçais-tu que ce Vieillard fut la même vertu, Sçais-tu que je la tiens de lui feul? Qué m'importe? LA SERRE CASSAIGN E. A quatre vers d'ici je te le fais fçavoir. LA SERRE Jeune préfomptueux! CASSAIGN E. Parle fans t'émouvoir: Je fuis jeune, il eft vrai: mais aux ames bien nées LA SERR E. Mais t'attaquer à moi! qui t'a rendu fi vain, Mes pareils avec toi font dignes de combattre, Et pour des coups d'effai veulent des Henris quatre. LA SERRE. Sçais-tu bien qui je fuis? CASSAIGN E. Oui, tout autre que moi Ce Phébus qui paroît aux difcours que tu tiens Caffai gne a fait un Poëme intitulé Henri le Grapda Je fçai ta penfion, & fuis ravi de voir Que ces bons mouvemens excitent ton devoir, Te croiroit accablé du poids de mes Ecrits. CASSAIGN E. D'une indigne pitié ton orguëil s'accompagne: Vien, tú fais ton devoir. L'Ecolier eft un traître Qui fouffre fans cheveux la tête de fon Maître. |