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XLVIII.

Vers pour mettre au bas du Portrait de M. Racine.

D

U Théatre François l'honneur & là merveille, Il fçut reffufciter Sophocle en fes Ecrits; Et dans l'art d'enchanter les cœurs & les efprits, Surpaffer Euripide, & balancer Corneille.

A

XLIX.

Vers pour mettre au bas de mon Portrait.

U joug de la Raifon afferviffant la Rime,

Et, même en imitant, toûjours original, J'ai fçu dans mes Ecrits, docte, enjoüé, fublime, Raffembler en moi Perfe, Horace, & Juvénal.

Ο

L.

Réponse aux Vers du Portrait.

Ui, le Verrier, c'est-là mon fidèle Portrait;
Et le Graveur, en chaque trait,

A fçu très-finement tracer fur mon visage,
De tout faux Bel-Efprit l'ennemi redouté.
Mais dans les Vers pompeux, qu'au bas de cet Ou
vrage

Tu me fais prononcer avec tant de fierté,

D'un Ami de la Vérité

Qui peut reconnoître l'image?

L I..

Pour un autre Portrait du même.

E cherchez point comment s'apelle

A l'air dont il regarde & montre la Pucelle,
Qui ne reconnoîtroit Boileau?

LII.

Vers pour mettre au bas d'une méchante gravûre qu'on a fait de moi.

U célébre Boileau tu vois ici l'image.

DQuoi, c'eft-la, dira-tu, ce Critique achevé ?

D'où vient ce noir chagrin qu'on lit fur fon vifage?
C'eft de fe voir fi mal gravé.

LIII.

Sur mon Bufte de marbre fait par Mr Girardon, premier Sculpteur du Roy.

GRace au

Phidias de notre âge,
Me voilà fûr de vivre autant que l'Univers:
Et ne connût-on plus ni mon Nom, ni mes Vers;
Dans ce Marbre fameux, taillé fur mon Vifage,
De Girardon toûjours on vantera l'Ouvrage.

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Contenant l'Eloge de Monfieur DESPREAUX, par Monfieur de Nantes.

'illuftre Defpréaux a vû fon jour fatal:

LIl n'eft plus pu tombeau on joue tendre ftérile

Cet homme qui mêlant l'agréable à l'utile,
Etoit des Anciens l'Eléve & le Rival.

Il atteignit Horace, il paffa Juvénal:
Ilfçut, en s'égayant, s'égaler à Virgile:
Des leçons du Sublime obfervateur habile,
Il eût pû de Longin être l'Original.

Ses Vers charmoient la Cour, la Ville, la Province
Choisi pour nous tracer le régne de fon Prince,
Que n'attendoit-on pas d'un art comme le fien?

Quel Roi? quel Ecrivain?quel fujet pour l'Histoire? Ce Chef-d'Oeuvre ébauché manque encore à fa gloire:

Mais non, elle eft parfaite : il eft mort en Chrétien,

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Sur le Sonnet ci-deffus, page 325. & fur celui de la page 118. contre l'Equivoque.

J'Abjure mon double Sonnet:

Tant celui qui crie, ô merveille!
Que l'autre où le Lecteur fommeille;
Et je conviens que j'ai mal fait.
Le plus für feroit de fe taire.
Le moyen de ne pas mal faire,
Et de contenter tant de gens
Par ma Critique, ou mon encens?
Quand du Poëte Satirique
J'ai fait un Saint de Paradis,
Je m'y fuis fans doute, mal pris:
Je n'avois pas vû l'Oeuvre inique
Où des gens par nous respectez
Sont cruellement maltraitez.
Ces gens du Ciel gardent la porte:
Loin d'y placer en dépit d'eux
L'Auteur de cet Ouvrage affreux,
J'aurois dit, le Diable l'emporte.
Abbé, difons-le donc tous deux:
Et je crois que la Compagnie,
Sans faire de cérémonie,

Ni demander d'autre examen,
Répondra de bon cœur : Amen.

Fin des Epigrammes & des Sonnets.

PARODIE

DE QUELQUES ENDROITS

DU CID,

Sur CHAPELAIN, CASSAIGNE & LA SERRE.

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