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D

I I I.

Contre Saint Sorlain.

Ans le Palais hier Bilain

Vouloit gager contre Ménage,
Qu'il étoit faux que Saint Sorlain
Contre Arnauld eût fait un Ouvrage.
Il en a fait, j'en fçaile tems,
Dit un des plus fameux Libraires.
Attendez.... C'est depuis vingt ans.
On en tira cent Exemplaires.
C'eft beaucoup, dis-je en m'aprochant,
La piéce n'eft pas fi publique.
Il faut compter, dit le Marchand,
Tout eft encor dans ma Boutique.

I V.

A Meffieurs Pradon, & Bonecorfe, qui firent en même-tems paroltre contre moi chacun un volume d'injures.

Enez, Pradon, & Bonecorfe,

Grands Ecrivains de même force,

De vos Vers recevoir le prix:
Venez prendre dans mes Ecrits
La place que vos Noms demandent.
Liniére & Perrin vous attendent.

V.

Sur une Satire très-mauvaise que l'Abbé Cotin avoit fai te, & qu'il faifoit courir fous mon nom.

E

N vain par mille & mille outrages

Mes Ennemis, dans leurs Ouvrages,

Ont cru me rendre affreux aux yeux de l'Univers

Cotin, pour décrier mon stile,

A pris un chemin plus facile:
C'eft de m'attribuer fes Vers.

A

V I.

Contre le mêmė.

Quoi bon tant d'efforts, de larmes, & de cris;

Cotin, pour

ges?

faire ôter ton nom de mes Ouvra

Si tu veux du Public éviter les outrages,
Fais effacer ton nom de tes propres Ecrits.

V I I.

Contre un Athee.

Lidor affis dans fa chaife,

A Medifant du Ciel à fon aise,

Peut bien médire auffi de moi.
Je ris de fes difcours frivoles :
On fçait fort bien que fes paroles
Ne font pas articles de Foi,

M

VIII.

Vers en ftile de Chapelain.

Audit foit l'Auteur dur, dont l'âpre & rude

verve,

Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve;
Et, de fon lourd marteau martelant le Bon-Sens;
A fait de méchans Vers douze fois douze cens.

I X.

Epitaphe.

Igit juftement regrété

CU

Un fçavant Homme fans fcience,

Un Gentilhomme fans naiffance,
Un très-bon homme fans bonté.

X.

A Climéne

Out me fait peine,

Et depuis un jour

Je crois, Climéne,

Que J'ai de l'amour.

Cette nouvelle

Vous met en courroux.]

Tout beau, cruelle,

Ce n'eft pas pour vous

PAUL

X I. *

Imitation de Martial.

A UL ce grand Médecin, l'effroi de fon quartier, Qui caufa plus de maux que la Peste & la Guerre, Eft Curé maintenant, & met les gens en terre.

Il n'a point changé de métier.

*Cette Epigramme n'est pas de Mr Despreaux; mais on n'a pas voulu la retrancher, parce qu'on l'a trouvée dans la deniére Edition de fes Oeuvres faite à Paris.

X I I. t

Sur une Harangue d'un Magiftrat, dans laquelle les Procureurs étoient fort maltraitez.

Lorfque dans ce Sénat,à qui tout rend hommage,

Vous haranguez en vieux langage,

Paul, j'aime à vous voir en fureur
Gronder maint & maint Procureur:
Car leurs chicanes fans pareilles
Méritent bien ce traitement.

Mais, que vous ont fait nos oreilles,
Pour les traiter fi rudement ?

+ Cette Epigramme n'eft pas de Monfieur Defpreaux quoiqu'on l'ait ajoûtée à Paris dans la derniére Edition de fes œuvres.

X I I I

Sur la premiére reprefentation de l'Agéfilas de Monfieur de Corneille que j'avois vûë.

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Sur la premiére representation de l'Attila.

A Près l'Ágéfilas,

Hélas!

Mais après l'Attila,
Hola.

X V.

Sur la manière de reciter du Poëte Santeüil.

Q

Uand j'aperçois fous ce Portique.
Ce Moine au regard fanatique,
Lifant fes Vers audacieux,

Faits pour les habitans des Cieux,*
Ouvrir une bouche effroyable,
S'agiter, fe tordre les mains,

Il me femble en lui voir le Diable,
Que Dieu force à louer les Saints.

Il a fait des Hymnes Latines à la louange des Saints.

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