Œuvres complètes de Victor Hugo: Odes et ballades

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Eugène Renduel, 1834

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Page 318 - Leur gémissante voix longtemps se plaignit seule. La jeune aube parut sans réveiller l'aïeule. La cloche frappa l'air de ses funèbres coups; Et, le soir, un passant, par la porte entr'ouverte, Vit, devant le saint livre et la couche déserte, Les deux petits enfants qui priaient à genoux.
Page 39 - Que dis-je? si j'en crois mes regards indécis, C'est la barque d'Hermès ou la conque d'Isis, Que pousse une brise légère. Mais non; c'est un esquif où, dans un doux repos, J'aperçois un enfant qui dort au sein des flots, Comme on dort au sein de sa mère.
Page 40 - S'il ne me doit pas la naissance. » Ainsi parlait Iphis, l'espoir d'un Roi puissant, Alors qu'aux bords du Nil son cortége innocent Suivait sa course vagabonde ; Et ces jeunes beautés qu'elle effaçait encor, Quand la Fille des Rois quittait ses voiles d'or, Croyaient voir la Fille de l'Onde. Sous ses pieds délicats déjà le flot frémit. Tremblante, la pitié vers l'enfant qui gémit La guide en sa marche craintive ; Elle a saisi l'esquif! fière de ce doux poids, L'orgueil sur son beau front,...
Page 41 - L'orgueil sur son beau front, pour la première fois, Se mêle à la pudeur naïve. Bientôt, divisant l'onde et brisant les roseaux, Elle apporte à pas lents l'enfant sauvé des eaux Sur le bord de l'arène humide; Et ses sœurs tour à tour au front du nouveau-né, Offrant leur doux sourire à son œil étonné, Déposaient un baiser timide.
Page 196 - J'aimai les fiers coursiers, aux crinières flottantes,. Et l'éperon froissant les rauques étriers. J'aiaiai les forts tonnants, aux abords difficiles; Le glaive nu des chefs guidant les rangs dociles ; La vedette, perdue en un bois isolé; Et les vieux bataillons qui passaient dans les villes, Avec un drapeau mutilé. Mon envie admirait, et le hussard rapide...
Page 197 - Avec nos camps vainqueurs, dans l'Europe asservie J'errai, je parcourus la terre avant la vie; Et, tout enfant encor, les vieillards recueillis M'écoutaient racontant , d'une bouche ravie, Mes jours si peu nombreux et déjà si remplis ! Chez dix peuples vaincus je passai sans défense, Et leur respect craintif étonnait mon enfance. Dans l'âge où l'on est plaint, je semblais protéger. Quand je balbutiais le nom chéri de France , Je faisais pâlir l'étranger.
Page 316 - Car ton sommeil souvent ressemble à ta prière. «Mais, ce soir, on dirait la madone de pierre; «Ta lèvre est immobile et ton souffle est muet. «Pourquoi courber ton front plus bas que de coutume? «Quel mal avons-nous fait, pour ne plus nous chérir? «Vois, la lampe pâlit...
Page 195 - J'ai trouvé leur cyprès plus beau que nos lauriers. Enfant, sur un tambour ma crèche fut posée. Dans un casque pour moi l'eau sainte fut puisée. Un soldat, m'ombrageant d'un belliqueux faisceau, De quelque vieux lambeau d'une bannière usée Fit les langes de mon berceau.
Page 335 - Monseigneur le duc de Bretagne A, pour les combats meurtriers, . Convoqué de Nante à Mortagne, Dans la plaine et sur la montagne, L'arrière-ban de ses guerriers. « Ce sont des barons dont les armes Ornent des forts ceints d'un fossé ; Des preux vieillis dans les alarmes, Des écuyers, des hommes d'armes ; L'un d'entre eux est mon fiancé.
Page 63 - Pourtant, fallût-il être en proie A l'injustice, à la douleur, Qui n'accepterait avec joie Le génie au prix du malheur? Quel mortel, sentant dans son âme S'éveiller la céleste flamme...

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