Dictionnaire synonymique de la langue francaise, Volume 1

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A. Thoisnier-Desplaces, 1826 - French language

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Common terms and phrases

Popular passages

Page 389 - ... puissance. Donner marque plus positivement l'acte de volonté, qui transporte actuellement la propriété de la chose. Présenter désigne proprement l'action extérieure de la main ou du geste, pour livrer la chose dont on veut transporter la propriété ou l'usage. Offrir exprime particulièrement le mouvement du cœur qui tend à ce transport. Ainsi la valeur des deux derniers mots a plus de rapport à la partie préliminaire du don ; et celle du premier en a davantage à ce qui rend cet acte...
Page 178 - Cependant on ne le dit point : et la raison en est qu'on sait bien quel est l'objet de la géométrie et qu'il consiste en preuves, et quel est l'objet de la médecine et qu'il consiste en la guérison ; mais on ne sait pas en quoi consiste l'agrément qui est l'objet de la poésie.
Page 188 - C'est une passion d'un moment, qui n'a sa source que dans l'imagination : elle promet à ceux qu'elle occupe, non un grand bien, mais une jouissance agréable: elle s'exagère moins' le mérite que l'agrément de son objet ; elle en désire moins la possession que l'usage ; elle est contre l'ennui la ressource d'un instant : elle suspend les passions sans les détruire; elle se mêle aux penchants d'habitude, et ne fait qu'en distraire.
Page 358 - Des barbares qui se plaisent à détruire, dévastent. Des vainqueurs effrénés qui n'ambitionnent que de signaler leur vengeance , saccagent. Rien ne résiste au ravage ; il est rapide et terrible. Rien n'arrête la désolation; elle est cruelle et impitoyable. La dévastation n'épargne rien ; elle est féroce et infatigable. Le saccagement ne respecte rien ; il est aveugle et sourd. Le ravage répand l'alarme et la terreur ; la désolation, le deuil et le désespoir ; la dévastation, l'épouvante...
Page 347 - C'est une démonstration d'amitié que d'embrasser son ami; c'est un témoignage d'amitié que de prendre ses intérêts, que de lui prêter de l'argent. Les démonstrations d'amitié sont souvent frivoles ; les témoignages d'amitié ne le sont pas d'ordinaire. Un faux ami, un traître, peut donner des démonstrations d'amitié ; il n'ya qu'un véritable ami qui puisse donner des témoignages d'amitié.
Page 262 - Regnard , qu'il n'était pas médiocrement plaisant, et traitait de bouffonneries toutes les pièces qui ressemblaient à celles de Scarron : c'est la plus juste application de ces trois mots , comique , plaisant, et bouffon. Le comique est le ridicule qui résulte de la faiblesse , de l'erreur, des travers de l'esprit, ou des vices du caractère. Le plaisant est l'effet de la surprise réjouissante que nous cause un contraste frappant, singulier, et nouveau , aperçu entre deux objets, ou entre...
Page 126 - L'artisan exerce un art mécanique ; l'ouvrier fait un genre quelconque d'ouvrage. Le premier est un homme de mc'iier ; le second un homme de travail. L' artisan professe , l'ouvrier pratique. Un particulier qui fait pour son plaisir de beaux ouvrages, au tour, par exemple, est un bon ouvrier, mais il n'est pas artisan. Cette distinction est visiblement fondée sur la valeur propre des mots ; le mot d'ouvrier a donc un sens plus étendu que celui d'artisan. L'agriculture n'a pas des artisans, elle...
Page 341 - La finesse dans les ouvrages d'esprit, comme dans la conversation, consiste dans l'art de ne pas exprimer directement sa pensée, mais de la laisser aisément apercevoir; c'est une énigme dont les gens d'esprit devinent tout d'un coup le mot.
Page 387 - Ces trois termes se disent des personnes •, mais il n'ya que docte et savant qui se disent des ouvrages. On dit d'un livre qui contient beaucoup de faits de littérature et grand nombre de citations, non pas qu'il est érudit, mais qu'il est rempli d'érudition.
Page 70 - La frayeur naît ordinairement d'un danger apparent et subit : vous m'avez fait frayeur ; mais on peut être allarmé sur le compte d'un autre, et la frayeur nous 'regarde toujours en personne. Si l'on a dit à quelqu'un le danger que vous alliez courir m'effrayait, on s'est mis alors à sa place.

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