Premières méditations poétiques, La mort de Socrate

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Furne et Cie, -- Pagnerre, -- L. Hachette et Cie éditeurs, 1860 - 390 pages
 

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Page 189 - Qui pendent sur tes eaux! Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe, Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés, Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface De ses molles clartés ! Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire, Que les parfums légers de ton air embaumé, Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire, Tout dise :
Page 117 - Là je m'enivrerais à la source où j'aspire ; Là je retrouverais et l'espoir et l'amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour...
Page 151 - Repose-toi , mon âme , en ce dernier asile , Ainsi qu'un voyageur qui, le cœur plein d'espoir, S'assied, avant d'entrer, aux portes de la ville, Et respire un moment l'air embaumé du soir.
Page 116 - De colline en colline en vain portant ma vue, Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant, Je parcours tous les points de l'immense étendue, Et je dis : « Nulle part le bonheur ne m'attend ». Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières.
Page 286 - J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois. Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés...
Page 188 - Mais je demande en vain quelques moments encore, Le temps m'échappe et fuit ; Je dis à cette nuit : " Sois plus lente " ; et l'aurore Va dissiper la nuit. ' Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive, Hâtons-nous, jouissons ! L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons...
Page 94 - Dante semble le poète de la nôtre ; car chaque époque adopte et rajeunit tour à tour quelqu'un de ces génies immortels qui sont toujours aussi des hommes de circonstance •, elle s'y réfléchit elle-même, elle y retrouve sa propre image, et trahit ainsi sa nature par ses prédilections.
Page 123 - Borné dans sa nature , infini dans ses vœux , L'homme est un dieu tombé qui se souvient des cieux : Soit que , déshérité de son antique gloire , De ses destins perdus il garde la mémoire; Soit que de ses désirs l'immense profondeur Lui présage de loin sa future grandeur : Imparfait ou déchu, l'homme est le grand mystère.
Page 189 - O lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir!
Page 280 - L'espace est son séjour, l'éternité son âge; Le jour est son regard, le monde est son image : Tout l'univers subsiste à l'ombre de sa main; L'être à flots éternels découlant de son sein , Comme un fleuve nourri par cette source immense , S'en échappe, et revient finir où tout commence.

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